Les autorités vietnamiennes mettent en garde leurs citoyens contre des offres d’emploi proposant 800 à 1 000 dollars par mois pour travailler au sein d’hôtels et casinos du Cambodge, raconte le South China Morning Post. Des “groupes criminels” attirent la main-d’œuvre vietnamienne à Sihanoukville, où le marché des casinos est en plein essor. Une fois sur place, les victimes sont forcées à travailler “parfois jusqu’à seize heures de suite, et battus lorsqu’ils essaient de s’enfuir”, rapporte le quotidien hongkongais.
Une source de l’ambassade vietnamienne du Cambodge révèle que ce problème aurait été aggravé par l’arrivée de nombreuses compagnies chinoises dans la ville balnéaire. En septembre dernier, l’ambassade chinoise avait elle-même dénoncé les conditions de travail inhumaines auxquelles sont soumis les travailleurs chinois dans le secteur de la construction.
Les casinos chinois de Sihanoukville
Depuis l’adoption d’une loi, à la fin de l’année 2021, le Cambodge offre aux casinos l’une des fiscalités les plus avantageuses du monde. Une information qui n’a pas échappé aux entrepreneurs chinois qui construisent des hôtels et casinos partout au Cambodge, et notamment à Sihanoukville.
Ces dernières années, à mesure que le tourisme international se développait dans la ville balnéaire, l’agglomération a reçu “des investissements chinois massifs”, note le South China Morning Post :
“Sa réputation de compter par les premières destinations du trafic d’êtres humains a été consolidée par les effets de la pandémie, alors que les travailleurs désespérés étaient de plus en plus vulnérables aux réseaux criminels.”
La situation délicate des Vietnamiens sans papiers
Un rapport de l’ambassade américaine publié en 2020 dénonçait le manque de moyens mobilisés par le gouvernement cambodgien pour éliminer le trafic d’êtres humains dans le pays. Le problème concerne particulièrement les sans-papiers d’origine vietnamienne qui seraient entre 400 000 et 700 000 au Cambodge.
Suite aux exécutions et aux expulsions pratiquées par le régime des Khmers rouges dans les années 1970, de nombreux Vietnamiens ont perdu leurs papiers d’identité en même temps que leurs domiciles, explique le South China Morning Post. Leur situation irrégulière les a rendus plus vulnérables au trafic, créant des obstacles à leur embauche légale, à leur accès à l’éducation et au système de santé.
South China Morning Post
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