Dossier Tchernobyl / Instruction de Mme Bertella-Geffroy
Mise en examen du Pr Pierre PELLERIN / Scandale à Académie des sciences
Cf. dépêche AFP et article du Monde de ce jour
Scandale à l’Académie des Sciences.
La « mise au point historique » sur Tchernobyl publiée en 2003 par l’Académie des sciences, censée rétablir la vérité, invalider les mesures de la CRIIRAD et disculper définitivement le professeur Pierre PELLERIN a été rédigée... par Pierre PELLERIN lui-même !
Réalisées à la demande de Mme Marie-Odile Bertella-Geffroy, magistrate en charge de la plainte contre X déposée par la CRIIRAD et l’AFMT, les écoutes téléphoniques ne laissent aucune place au doute : MM Pierre GALLE, Jean COURSAGET et Raymond PAULIN - les 3 éminents professeurs qui ont signé l’article - ne sont que des prête-noms !
Ainsi que Pierre PELLERIN le déclare lui-même en 2003 à l’un de ses interlocuteurs, l’article devait « tout casser » au niveau de l’instruction et constituer « une référence incontournable ».
De fait, les erreurs, contrevérités et dissimulations qui émaillent la « mise au point historique » ont été reprises largement et sans aucune distance critique par nombre de « scientifiques ». Pour ne citer que le dernier exemple en date, on lit dans Le Monde du 30 juin 2006 (Pierre Pellerin serein sur son nuage) que Mme COLAS-LINHART soutient que les mesures de la CRIIRAD ne tiennent pas compte du césium 137 militaire et surévaluent par conséquent les dépôts de Tchernobyl. Déclaration fausse et diffamatoire à l’égard de notre laboratoire qui découle en droite ligne de l’article publié par l’Académie des sciences. Les seules bonnes mesures auraient été effectuées par le SCPRI que dirigeait alors le Pr PELLERIN. Le fait que les valeurs publiées en mai 1986 par cet organisme sous-évaluaient la contamination d’un facteur 100 à 1 000 ( !) continue d’être passé sous silence par la quasi-totalité des « scientifiques » officiels.
Cette persistance dans la désinformation, entretenue au plus haut niveau de la hiérarchie scientifique, est tout aussi inquiétante, si ce n’est plus, que les fautes commises en 1986.
Choquée par le contenu de l’article, la CRIIRAD avait demandé dès 2005 à la juge d’instruction l’audition des Professeurs GALLE, COURSAGET et PAULIN.
Communiqué du 13 avril 2004 : « Bien que publié sous couvert de l’Académie des Sciences, cet article contient un nombre élevé d’affirmations tendancieuses, voire carrément fausses. La CRIIRAD souhaite que les auteurs soient invités à s’expliquer sur le contenu et les objectifs de leur publication. En effet, toutes les anomalies identifiées visent à dégager la responsabilité du SCPRI et à discréditer le travail scientifique des laboratoires qui ont mis en cause ses évaluations.
Compte tenu de l’instruction judiciaire en cours, la publication d’un tel article par l’une des plus hautes institutions scientifiques françaises n’a rien d’anodin (ni, peut-être, de fortuit).
Connaissant aujourd’hui le véritable rôle qu’ont joué ces personnalités, leur audition s’impose plus que jamais.
Par ailleurs, la CRIIRAD a adressé ce jour, à M. Brézin, président de l’Académie des sciences, un courrier recommandé avec accusé de réception demandant un rectificatif public, une enquête interne et un droit de réponse.
Pour plus d’information, vous trouverez sur le site de la CRIIRAD, www.criirad.org à partir de ce jour 18h :
1/ un texte explicatif
2/ la lettre de la CRIIRAD au président et aux membres de l’Académie des sciences
[Ces deux documents se trouvent ci-dessous.]
Lettre de la CRIIRAD au Président de l’Académie
Valence, le mercredi 12 juillet 2006
Monsieur Edouard BREZIN
Académie des sciences
23 quai de Conti
75006 PARIS
Ref. CRIIRAD - Lo - Académie des sciences - 06/0712 - page 1/2
Monsieur le Président
Mesdames et Messieurs les membres de l’Académie
A l’automne 2003, un article de référence paraissait dans la série des Comptes rendus de biologie que publie l’Académie des sciences. Paru sous le titre « Données métrologiques et évaluation des risques en France lors de l’accident de Tchernobyl (26 avril 1986). Mise au point historique. », l’article était signé par trois professeurs de biophysique et de médecine nucléaire : Pierre GALLE (université Paris XII), Raymond PAULIN (université d’Aix-Marseille II) et Jean COURSAGET (université Paris VI)
Reçu le 17 juillet 2002 par l’Académie, le texte était accepté pour publication en juin 2003 après avoir été évalué par deux autres personnalités de premier plan en matière de nucléaire et de radioprotection : le professeur Maurice TUBIANA et le professeur André AURENGO (tous deux sollicités fin juillet 2002 par le rédacteur en chef de la revue, le Dr Jean ROSA).
Notre association - la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité - a procédé à l’analyse détaillée de l’article et mis en évidence nombre de contrevérités et de dissimulations. Loin de constituer une publication scientifique, et encore moins une « mise au point historique », le texte a tout d’un plaidoyer partisan visant à réécrire les événements de 1986 au bénéfice du SCPRI et de son directeur, le professeur PELLERIN.
D’après les signataires de l’article, le SCPRI était alors un service expérimenté (il avait suivi des retombées des essais nucléaires militaires), compétent (désigné par l’OMS comme centre international de référence) et bien équipé (alerte lancée par ses stations de veille). Grâce à un travail impression-nant (plus de 5 000 analyses supplémentaires entre le 29 avril et le 31 mai), il a correctement évalué les dépôts au sol et déconseillé avec raison les mesures de protection. Le mensonge de Tchernobyl n’est qu’un mythe inventé par les journalistes et exploité à chaque date anniversaire de la catastrophe.
La publication de cet article intervenait dans un contexte très particulier puisque Mme BERTELLA-GEFFROY, premier juge d’instruction au pôle santé du TGI de Paris, était en pleine instruction de la plainte déposée par la CRIIRAD, l’AFMT et des malades de la thyroïde, une plainte qui mettait tout particulièrement en cause les évaluations et déclarations du SCPRI et de son directeur.
Il nous paraissait évident que cette publication participait des nombreuses pressions exercées sur la justice pour l’amener à refermer le dossier. Compte tenu de l’importance des « erreurs » et de leur orientation systématique, nous avions publiquement demandé l’audition des 3 signataires de l’article :
Extrait du communiqué CRIIRAD du 13 avril 2005 :
« Bien que publié sous couvert de l’Académie des Sciences, cet article contient un nombre élevé d’affirmations tendancieuses, voire carrément fausses. La CRIIRAD souhaite que les auteurs soient invités à s’expliquer sur le contenu et les objectifs de leur publication. En effet, toutes les anomalies identifiées visent à dégager la responsabilité du SCPRI et à discréditer le travail scientifique des laboratoires qui ont mis en cause ses évaluations.
Compte tenu de l’instruction judiciaire en cours, la publication d’un tel article par l’une des plus hautes institutions scientifiques françaises n’a rien d’anodin (ni, peut-être, de fortuit).
(...) Cette mise à plat pourrait en outre dissuader tout autre organisme ou personnalité de recourir à la diffusion d’affirmations non fondées pour compliquer, voire entraver, les investigations en cours. »
Ref. CRIIRAD - Lo - Académie des sciences - 06/0712 - page 2/2
Depuis lors, grâce aux écoutes téléphoniques mises en place en 2003, sur commission rogatoire de la juge d’instruction, nous avons appris, de l’aveu même du Pr Pierre PELLERIN que les signataires de l’article - MM GALLE, PAULIN et COURSAGET - n’en étaient que des prête-noms, le véritable auteur étant le Pierre PELLERIN lui-même.
Il le déclare à plusieurs reprises et à différents interlocuteurs et ses déclarations sont confirmées le 19/11/2003 par le Pr GALLE, l’un des trois signataires de l’article : craignant d’être interrogé par la Justice et de ne pouvoir donner le change, il demande au professeur PELLERIN de lui indiquer où il aurait pu trouver les résultats de mesure qu’il est censé avoir utilisés pour la rédaction de l’article.
Un autre élément ressort clairement des écoutes : la caution morale et scientifique que Pierre PELLERIN attend de la publication de l’article par l’Académie des sciences. Pour reprendre ses propres termes, une fois publié sous couvert de cette instance, l’article deviendra « une référence incontour-nable ». Et de fait, nous avons pu constater qu’un certain nombre de scientifiques reprenaient sans aucune distance critique les affirmations erronées et parfois calomnieuses de la mise au point historique .
Dans un tel contexte, l’absence d’intervention de la part de l’Académie des sciences ne pourrait qu’entretenir la désinformation dans un dossier Tchernobyl où elle est déjà bien trop présente.
C’est pourquoi nous demandons la publication d’un rectificatif sur la véritable identité de l’auteur de l’article (il importe que les lecteurs sachent qu’il s’agit en fait d’un plaidoyer pro domo) ainsi qu’une enquête interne visant à déterminer le niveau d’information et d’implication de tous ceux qui sont intervenus dans l’évaluation et la publication de l’article. Au cours d’une communication téléphonique avec une responsable du CEA datée de juillet 2003, Pierre PELLERIN précise que « les deux [secrétaires] perpétuels actuels ont dit que ce document sera coûte que coûte publié » mais sans préciser s’ils étaient partie prenante du subterfuge ou s’ils avaient été abusés.
Par ailleurs, ayant largement donné la parole - même involontairement - , au Pr PELLERIN pour développer ses thèses, un souci d’équité et de pluralisme devrez vous conduire à accorder à notre association un espace d’expression équivalent, qui lui permettrait de répondre, sur le plan scientifique, aux principaux « arguments » développés dans la mise au point historique Nous sommes prêts, bien entendu, à nous conformer aux règles de publication en vigueur dans votre institution, pourvu qu’elles ne dérogent pas aux exigences de transparence et de rigueur qui régissent les travaux de notre laboratoire.
Nous souhaitons en particulier pouvoir apporter des correctifs sur 1/ l’évaluation des dépôts au sol ; 2/ la surveillance de la chaîne alimentaire ; 3/ les limites de dose et d’incorporation. Nous souhaitons également aborder plusieurs points essentiels que la « mise au point historique » passe scrupuleusement sous silence (notamment la violation du règlement du 31/05/86 et des recommandations européennes du 6/05/86, le défaut de prise en compte des enfants, la falsification de la transposition de la directive Euratom de 1984, etc).
Restant à votre disposition pour tout complément d’information et dans l’attente de votre décision, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres de l’Académie des sciences, l’expression de nos salutations distinguées.
Pour la CRIIRAD, la directrice
Corinne CASTANIER
Document CRIIRAD
annexe au communiqué de presse du 31/05/2006
Le professeur PELLERIN doit enfin s’expliquer devant la JUSTICE !
Liste détaillée des principales ACCUSATIONS portées par la CRIIRAD
Rappels sur le rôle et l’importance du professeur Pierre PELLERIN, directeur du SCPRI
En 1986, Pierre Pellerin était directeur du Service Central de Protection contre les Rayonnements
Ionisants (SCPRI). L’une des principales missions de ce service était de pratiquer toutes les mesures
permettant de déterminer le taux de radioactivité dans tous les milieux où sa présence pouvait
présenter un risque pour la santé des populations et d’alerter le cas échéant le ministre de la Santé
afin que soient prises les mesures de protection nécessaires.
C’est vers lui que se sont tournés tous les responsables, autorités sanitaires, Préfets, directeurs de
DDASS, médecins afin de savoir si la situation nécessitait, ou non, de mettre en œuvre des
mesures de protection. On peut apprécier l’importance que les décideurs lui accordaient à l’époque à
travers le courrier que le Préfet de Haute-Corse adressait en 1986 au président de l’Assemblée
territoriale : "Seul le SCPRI est en mesure d’analyser les prélèvements réalisés et surtout d’en
interpréter correctement les résultats (...) La complexité du sujet ainsi que la multitude des
données à recueillir ne permettraient à quiconque d’autre que le SCPRI de donner des
indications valables sur l’intensité du phénomène et les mesures à prendre (ou à ne pas
prendre)."
LES ACCUSATIONS
1. La CRIIRAD accuse M. Pierre PELLERIN, directeur du SCPRI, d’avoir diffusé des
affirmations absurdes et irresponsables sur l’ampleur réelle de l’accident survenu à la
centrale nucléaire de Tchernobyl et d’avoir mis ainsi en danger la santé des citoyens de
l’ex URSS, des pays de l’Est et de la France.
La CRIIRAD accuse en particulier le professeur PELLERIN :
• d’avoir affirmé dès le 29 avril et alors qu’il ne disposait d’aucune information : "En ce qui concerne
les populations, il y a certes un problème d’hygiène publique, mais pas de réel danger, et
certainement pas plus loin que 10 à 20 km au nord de la centrale",
• d’avoir conseillé, dès le 2 mai, le maintien des voyages touristiques en URSS, en indiquant que :
"les inquiétudes concernant le tourisme ou les missions en URSS et dans les pays de l’Est sont
sans fondement sanitaire. Les autorités soviétiques ont, dès l’origine, bien entendu, consigné
toutes les zones où de telles situations auraient pu ou pourraient encore se présenter". Or, à cette
date, personne ne savait comment la situation allait évoluer, les rejets radioactifs massifs se sont
poursuivis 10 jours durant, du 26 avril au 5 mai, les masses d’air contaminé se dispersant de
façon imprévisible, au grès des conditions météorologiques. Les soviétiques ne considèreront la
situation maîtrisée qu’à la fin du mois de mai. Rappelons par ailleurs que les premières cartes de
contamination ne seront disponibles qu’en 1989 et que des zones très contaminées, situées à
plusieurs centaines de kilomètres de Tchernobyl seront alors évacuées.
• d’avoir déconseillé l’utilisation d’iode stable (permettant d’éviter la fixation de l’iode radioactif sur la
thyroïde) dans les pays de l’ex URSS et des pays comme la Pologne en affirmant que cette
mesure n’était pas justifiée hormis à quelques dizaines de kilomètres de la centrale. Aujourd’hui
plus de 4 000 personnes qui étaient enfants en 1986 sont atteintes de cancers de la thyroïde
provoqués par Tchernobyl et le bilan attendu à terme est d’au moins 50 000 cas (et ce pour la
seule cohorte des enfants !).
Pièce à conviction n°1 : Communiqué de presse du SCPRI du 29 avril 86
2. La CRIIRAD accuse M. Pierre PELLERIN, directeur du SCPRI, d’avoir été incapable de
rendre compte de la réalité de la contamination et de son évolution et d’avoir publié
délibérément des chiffres totalement faux sur l’intensité des dépôts radioactifs : sousévaluation
d’un facteur 1000 !
La CRIIRAD accuse en particulier le professeur PELLERIN :
• de n’avoir pas su mettre en place une méthodologie adaptée à la crise, un dispositif de
surveillance ciblé sur les secteurs et les produits à risque, d’avoir publié des résultats
incohérents, incomplets et tardifs. Il est difficile de savoir ce qui relève de l’incompétence du
laxisme ou de la volonté délibérée de minorer les chiffres.
• d’avoir privilégié le contrôle des secteurs faiblement contaminés alors que les régions les plus
touchées par la contamination sont restées sans surveillance ou avec une surveillance tout à
fait insuffisante (aucun prélèvement de végétaux même pas des légumes critiques types
salades et épinards sur la région Corse pendant tout le mois de mai 1986 ! ; aucun prélèvement
de lait ni en Corse, ni en région Provence Côte d’Azur les plus précocement touchées (dès le
29 avril) pendant toute la première semaine de mai ! ; le suivi de la contamination des thyroïdes
de bovins, un indicateur clef de la contamination a concerné presque exclusivement la moitié
ouest de la France : rien en Corse, rien dans les départements situés à l’est du Rhône, rien
dans le Jura, rien en Alsace !).
Pièce à conviction n°2 : Carte de France de la contamination du lait (1re semaine de mai 86)
Pièce à conviction n°3 : Cartes de France de la contamination des denrées végétales (mai 86)
• d’avoir, en particulier, publié tout au long du mois de mai 1986 des bilans de contamination des
sols tellement minorés qu’ils en devenaient ineptes. Les bilans établis aux 7, 15 et 23 mai
donnent des niveaux de contamination de 100 fois (régions de l’ouest) à 1 000 fois (régions de
l’est) inférieurs à la réalité. Des écarts d’un facteur 2 à 3 sont compréhensibles en période de
crise mais pas des facteurs 100 ou 1 000 qui font toute la différence entre une contamination
anodine et une contamination préoccupante.
Pièce à conviction n°4 : 1er bilan établi par le SCPRI le 7 mai 86
A lire également : Lettre aux ministres - Les preuves du mensonge
• d’avoir sciemment ignoré les retombées radioactives associées à la pluviosité alors que ses
propres études, conduites dans les années 70-80, lui avaient enseigné que la pluie joue un rôle
déterminant dans la contamination, pouvant multiplier par 10 ou plus l’intensité des dépôts.
• de ne s’être pas donné les moyens de contrôler dans les délais les plus brefs et de la façon la
plus précise et exhaustive la contamination de l’air : mesures généralement trop tardives, trop
globales (pas d’identification des radionucléides), n’incluant qu’un faible pourcentage de la
contamination en halogènes faute de dispositifs de piégeage des isotopes gazeux de l’iode qui
constituaient pourtant plus de 80% du total.
• d’avoir publié, sous sa propre en-tête, une carte météorologique complètement fausse montrant
la France presque entièrement protégée par un anticyclone le 1er mai 86 alors qu’elle était au
contraire totalement recouverte par le panache radioactif avec des activités aussi élevées à
Bordeaux que dans l’Est de la France.
Pièce à conviction n°5 : document SCPRI présentant
la situation météorologique du 29 avril et 1er mai 86
3. La CRIIRAD accuse M. Pierre PELLERIN, directeur du SCPRI, d’avoir triché de façon
éhontée sur l’appréciation de la contamination afin de faire croire à un événement
complètement insignifiant ne nécessitant aucune mesure de protection.
La CRIIRAD accuse en particulier le professeur PELLERIN :
• d’avoir menti sur l’impact de la contamination provoquée par le passage du nuage de Tchernobyl
en affirmant, dans un communiqué spécial explicatif intensément diffusé à partir du 2 mai aux
autorités sanitaires, aux Préfets, aux DDASS, aux médecins, aux pharmaciens, aux journalistes
et au public : "L’élévation relative de la radioactivité relevée sur le territoire français à fa suite de cet incident
est très largement inférieure aux limites recommandées par la CIPR et aux limites
réglementaires françaises, elles-mêmes fixées avec des marges de sécurité considérables. Il
faudrait imaginer des élévations dix mille ou cent mille fois plus importantes pour que
commencent à se poser des problèmes significatifs d’hygiène publique."
Ce communique a joué un rôle décisif dans l’absence de toute mesure de protection et même
de la plus élémentaire précaution (inutile, par exemple, de faire consommer aux enfants
pendant les quinze premiers jours de mai du lait en poudre à la place du lait frais contaminé),
Pièce à conviction n°6 : communiqué de presse du SCPRI diffusé les 1er et 2 mai
4. La CRIIRAD accuse M. Pierre PELLERIN, directeur du SCPRI, d’avoir tout fait pour
empêcher la mise en œuvre de mesure de protection contre la contamination des
produits alimentaires.
La CRIIRAD accuse en particulier le professeur PELLERIN :
• d’avoir délibérément ignoré les règlements et recommandations édictés par la Commission
européenne dans le but de limiter la consommation d’aliments contaminés afin de
« sauvegarder la santé des consommateurs » en les qualifiant de limites purement douanières
et en invitant chacun à consommer les aliments dont la contamination dépassait pourtant les
normes.
• d’avoir ainsi favorisé la consommation de produits d’importation contaminés, en
déclarant que "toutes les denrées alimentaires ou produits ci-dessus mentionnés sont sans
exception consommables sans restriction" alors que certains des lots contrôlés dépassaient
largement les limites imposées par le règlement CEE n°1707/86 du Conseil du 30/5/86.
Pièce à conviction n°7 : règlement CEE du 30 mai 86
Pièce à conviction n°8 : documents SCPRI prouvant la violation du règlement CEE
• d’avoir ainsi favorisé la consommation de produits français et européens dont le taux de
radioactivité était supérieur aux seuils de tolérance recommandés dès le 6 mai par la
Commission européenne (et repris officiellement par le gouvernement français le 7 mai),
alors que ces limites portaient sur des aliments sensibles : le lait et les produits laitiers, les
légumes et les fruits.
Pièce à conviction n°9 : recommandation CEE du 6 mai 86
Pièce à conviction n°10 : communiqué de presse du 7 mai 86 des ministères de l’agriculture
et de l’économie adoptant la recommandation CEE.
Pièce à conviction n°11 : document (et extraits de documents) SCPRI
prouvant la violation de la recommandation CEE
5. La CRIIRAD accuse M. Pierre PELLERIN, directeur du SCPRI, d’avoir menti sur les
normes de radioprotection, de les avoir utilisées de façon incorrecte et d’avoir été
incapable d’assurer la protection des groupes à risque ainsi qu’il en avait l’obligation.
6. La CRIIRAD accuse M. Pierre PELLERIN, directeur du SCPRI, d’avoir privé les enfants
de la protection qui leur était due, non seulement en 1986 mais aussi jusqu’à son départ
en 1994, grâce à la falsification du décret fondamental de radioprotection.
La CRIIRAD accuse en particulier le professeur PELLERIN :
• de n’avoir pas assuré la protection des groupes à risque, c’est-à-dire de toutes les
personnes qui du fait de leur situation géographique, de leur âge, de leur régime alimentaire
ou de leur profession, ... risquaient de recevoir des doses de rayonnement très supérieures à
celles de la moyenne des français, des doses de rayonnement supérieures aux limites
réglementaires, qui nécessitaient des mesures de protection, alors que la radioprotection
imposait d’assurer la protection individuelle de chaque Français ;
• d’avoir appliqué délibérément aux enfants les limites annuelles d’incorporation réservées aux
adultes alors que pour garantir aux enfants une protection équivalent, il faut fixer des limites
jusqu’à 10 fois plus basses pour les enfants). Il porte ainsi une lourde responsabilité dans
l’exposition des populations corses et tout spécialement dans les doses de rayonnement
encaissées par la thyroïde des enfants et des fœtus.
• d’avoir falsifié le contenu du décret n°88-521 qui transposait en droit français les prescriptions
des directives Euratom de 1980 et 1984. En effet, le paragraphe stipulant que les limites
d’incorporation devaient être adaptées aux particularités anatomiques et physiologiques des
enfants a été supprimé lors de la transposition ! Cet acte délictueux n’a jamais été sanctionné
alors qu’il a permis d’exposer les enfants à des niveaux de risque très supérieurs (jusqu’à 10
fois) aux maxima tolérés pour les adultes. Cette altération du texte de base de la radioprotection
des populations démontre que l’absence de prise en compte des enfants en 1986 était bel et
bien délibérée.
Pièce à conviction n°12 : directive Euratom 84 (extrait).
Pièce à conviction n°13 : décret du 20 juin 66 intégrant la modification du 18 avril 88
liè à la transposition de la directive Euratom 84.
Pièce à conviction n°14 : limites d’incorporation pour les différentes tranches d’âge
et les deux limites de dose à la thyroïde (15mSv/an et 50mSv/an).