La France se place donc au 28e rang des 32 pays nucléarisés [1]. Fin 2022, sa production d’électricité nucléaire se trouve même seulement à 54 % de ses capacités, après la découverte de fissures dans les circuits de secours des 16 réacteurs les plus récents.
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Menaces de coupures et baisse de la consommation
La France étant championne en matière de chauffage électrique (35 % des foyers en sont équipés), la menace de blackout plane particulièrement en période de chauffe. Heureusement, l’automne a été très doux. C’est pourtant insuffisant et « pour répondre à l’urgence, le pouvoir choisit la même méthode qu’au moment du Covid : verticale, autoritaire et bureaucratique » [2]. Depuis septembre, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE) est autorisé à désactiver les chauffe-eau électriques en heures creuses méridiennes chez les clients ayant un compteur Linky.
RTE se félicite des « actions de sobriété des usagers » ayant permis de diminuer la consommation de près 10 % cet automne, mais reste beaucoup plus discret quant aux mesures prises pour limiter la casse : brûler du charbon et du gaz, importer de l’électricité.
Plein régime pour les 12 centrales à gaz
Il a fallu rouvrir en catastrophe la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), fermée en mars, et reporter l’arrêt de celle de Cordemais (Loire-Atlantique). Les 12 centrales à gaz tournent à plein régime et devraient battre leur record annuel de production (54 TWh en 2017). Mobilisées cet hiver, elles ont aussi dû être utilisées l’été dernier, pour compenser la baisse de production hydraulique en raison de barrages à sec. Et des dérogations « canicule » ont également dû être accordées pour maintenir en service plusieurs centrales nucléaires ! Pourtant, la part de ces énergies d’appoint (1 % du parc pour le charbon, 9 % pour le gaz) resterait beaucoup trop faible pour faire face à une importante vague de froid.
S’agissant des énergies renouvelables, la France, seul pays européen à ne pas avoir respecté ses objectifs de développement, est contrainte d’importer de l’électricité des pays ayant dépassé leur cible. La facture s’élèverait à 500 millions d’euros pour 2022.
En France, on n’a pas de pétrole ni d’uranium (importés en totalité), et les bonnes idées ne sont pas appliquées. La preuve !
À nous d’imposer les nôtres !
Commission nationale écologie du NPA