En tant que groupe de militant·es iranien·nes des droits civiques et autres, nous pensons que dans la situation actuelle, dire « non au bellicisme » est une position nécessaire à la fois pour rejeter la structure militariste de la République islamique et pour définir clairement une position contre la guerre et l’effusion de sang dans la région.
Alors que l’Iran est confronté à des crises économiques, politiques et multidimensionnelles, une augmentation des tensions entre l’Iran et Israël nuira aux mouvements en faveur de la démocratie. Le climat de guerre actuel masque le manque de responsabilité du système politique établi face à ces crises. En outre, il a également jeté les bases de l’intensification de la répression des mouvements de protestation en Iran. Quelques heures à peine avant l’attaque contre Israël, la « police de la moralité » de la République islamique a déclenché sa guerre de rue contre les femmes. Au cours des derniers jours, de nombreuses convocations ont été émises pour l’interrogatoire d’activistes politiques et médiatiques. Des jugements contre divers militant·es des droits civils ont été exécutés. Tout cela prouve que le climat de guerre répressif a élargi la répression et a facilité les efforts des autoritaires pour accroître la pression sur les activistes de la société civile en Iran.
En tant que militant·es des droits civils, nous pensons que le discours de la démocratie est lié au fait de dire « non à la guerre ». Ce discours n’a rien à voir avec les courants bellicistes, qu’ils soient issus de la République islamique ou de l’opposition. L’expérience de la guerre au Moyen-Orient et en Asie centrale a montré que la guerre, non seulement met en danger la vie des citoyens, mais détruit également les infrastructures d’un pays et n’est pas une solution appropriée pour le développement à long terme. Il n’y a donc aucune raison de défendre la guerre.
En tant que signataires de cette déclaration, nous croyons en la nécessité de promouvoir le discours de la paix dans la région du Moyen-Orient, déchirée par la guerre et ensanglantée. Nous sommes profondément préoccupés par toute action de la République islamique qui attiserait les flammes de la guerre dans la région, réprimerait les personnes à l’intérieur de l’Iran et augmenterait la répression. Nous mettons également en garde contre les attitudes chauvines d’autres États. Nous condamnons toute attaque contre notre pays, l’Iran, sous quelque prétexte que ce soit, et insistons sur la nécessité d’un cessez-le-feu à Gaza et sur la promotion des négociations de paix.
À l’heure où les politiques de répression interne de la République islamique, d’une part, et sa politique étrangère inefficace et antidémocratique, d’autre part, ont poussé le pays au bord de la destruction, nous pensons qu’il est de la responsabilité des militant·es anti-guerre de prendre position contre le bellicisme et d’insister sur la volonté des citoyen·nes qui protestent et sur l’utilisation d’espaces de protestation pour faire pression sur les gouvernements.
Nous appelons donc toutes et tous les militant·es des droits civiques et autres à s’unir de manière décisive et à insister de tout cœur sur le « non au bellicisme » et à rester sur la voie de la défense de la démocratie.
Le 16 avril 2024
Un groupe de militant·es iranien·nes des droits civils