Un chercheur de l’Université de Hong Kong, qui menait des travaux sur le sujet sensible des droits des travailleurs en Chine, est détenu dans le sud du pays, ont annoncé mercredi 1er septembre certains de ses proches.
Cette arrestation intervient dans un contexte de surveillance accrue des ONG et associations de défense des droits des travailleurs, vues par le pouvoir communiste comme une menace politique potentielle.
Des recherches sur les conditions de travail dans les usines
Fang Ran, doctorant en sociologie à l’Université de Hong Kong, a été arrêté par la police à Nanning, dans la province du Guangxi (sud), d’après un message publié sur les réseaux sociaux par son père. « À mes yeux, Fang Ran n’est certainement pas un criminel qui cherche à nuire au Parti communiste chinois (PCC) mais un jeune ambitieux qui veut aider la cause du Parti », écrit le père de l’universitaire.
L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité des messages mais trois amis de Fang Ran, qui sont en contact avec sa famille, ont confirmé la véracité de la publication.
Fang Ran n’a plus donné de nouvelles depuis cinq jours, selon ses proches. Le jeune homme de 26 ans serait, selon son père, en « résidence surveillée dans un lieu déterminé ». Ce terme fait référence à une forme de détention extrajudiciaire en Chine qui peut durer jusqu’à six mois. Ce placement à l’isolement, sans accès à un avocat, est souvent utilisé contre les dissidents politiques et les militants des droits de l’Homme.
L’Université de Hong Kong a indiqué à l’AFP suivre l’affaire et assuré qu’elle « assistera M. Fang et sa famille si nécessaire ».
Selon ses amis, Fang Ran menait depuis six mois des recherches sur les conditions de travail dans les usines de Shenzhen (sud), l’immense métropole où nombre de géants de la Tech chinoise sont installés.
De nombreux étudiants, qui avaient aidé à la création de syndicats d’ouvriers, avaient été arrêtés en 2018 et 2019 dans le cadre d’une répression contre les groupes marxistes dans les universités chinoises.