Nous, peuple du Soudan, des villes et les villages, du nord, du sud, de l’est, de l’ouest et du centre, forces populaires, politiques, sociales, syndicales, civiles et porteurs de revendications, affirmons par cette déclaration que nous ne cesserons pas d’utiliser toutes les méthodes de lutte pacifique afin de nous débarrasser de ce régime totalitaire et de réaliser les objectifs suivants :
Premièrement : le retrait immédiat et sans condition de Bashir et de son régime de la gouvernance du pays.
Deuxièmement : la formation d’un gouvernement national de transition doté de compétences nationales, obtenu par consensus de toutes les fractions du peuple soudanais, pour gouverner pendant quatre ans et s’acquitter des tâches suivantes :
1 - Arrêter la guerre afin de traiter par la racine la question soudanaise et ses conséquences, y compris le retour volontaire des déplacés et des réfugiés dans leurs terres d’origine, indemniser équitablement les préjudices subis et résoudre le problème des terres tout en préservant les droits fonciers traditionnels historiques.
2- Enrayer la détérioration économique et améliorer la vie des citoyens dans tous les domaines.
3– Œuvrer à un dispositif sécuritaire définitif et total pour un accord de paix juste et globale.
4 – Superviser les mesures de la période de transition et le processus de transition, d’un système totalitaire dans lequel gouverne un parti unique vers un système pluraliste dans lequel le peuple choisit ses représentants, restructurer les services civil et militaire (régulier) d’une manière qui relète son indépendance et son attachement à la nation par une répartition équitable des postes, sur les seuls critères de compétence et d’efficacité.
5 – Reconstruire et développer le système de la justice et du droit et garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire et l’État de droit.
6 – Œuvrer à l’autonomisation de la femme soudanaise et combattre toutes les formes de discrimination et de persécution auxquelles elle est en butte.
7 - Améliorer les relations étrangères du Soudan et les édifier sur la base de l’indépendance et des intérêts communs en évitant les polarisations et en accordant une attention particulière à la relation avec nos frères de l’État du Sud-Soudan.
8 – Engager l’État à son tour dans le soutien social et le développement social par le biais de politiques de santé, d’éducation et de logement, tout en assurant la protection de l’environnement et l’avenir des générations futures.
9 – Mettre en place une conférence constitutionnelle globale chargée de résoudre tous les problèmes nationaux et instituer une Comité national de la Constitution.
10 - Mettre un terme immédiat aux violations du droit à la vie, abroger toutes les lois restreignant les libertés et assurer la comparution des assassins des droits du peuple soudanais lors d’un procès équitable conformément aux conventions et lois nationales et internationales.
En signant cette déclaration, dont les clauses restent ouvertes, en particulier en ce qui concerne les tâches du gouvernement de transition, et ce, afin répondre à toutes les préoccupations et aspirations du peuple soudanais, -elle devra être plus détaillée, notamment pour accompagner toutes les chartes et accords déjà signés par les blocs et partis politiques de l’opposition-, nous confirmons que nous resterons dans la rue, attachés à toutes les formes de lutte pacifique, jusqu’à la réalisation de nos revendications. Et nous appelons nos frères et nos fils de toutes les forces régulières à se tenir aux côtés du peuple et des intérêts de la patrie et du citoyen et à ne pas exposer les civils isolés à la mort et aux mauvais traitements aux fins de protéger Bashir et son régime qui est tombé définitivement face à la détermination et au courage.
Khartoum – 1er janvier 2019
A ce jour, ont signé cette déclaration :
1) le Rassemblement des Professionnels Soudanais
2) les forces du Consensus National
3) les forces de l’Appel du Soudan
4) le Rassemblement Unioniste d’Opposition