Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2005
PARCS DÉPARTEMENTAUX
DE SEINE-SAINT-DENIS :
Parc de la Courneuve, Parc du Sausset,
Parc de la Haute Île, Parc de l’Île-Saint-Denis,
Parc Jean Moulin – Les Guillands,
ALEXIS BORGES, BRUNO MERIGUET, PIERRE ZAGATTI
Inventaire Entomologique
2005
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II.Présentation des sites.
Les parcs départementaux de la Courneuve (Courneuve), du Sausset (Villepinte), de la
Haute Ile (Neuilly-sur-Marne), de l’Ile Saint-Denis et de Jean Moulin-les Guilands (Montreuil) ont été
prospectés cette année.
Bien que ces parcs soient situés dans le même département, aucun d’entre eux n’est
comparable tant du point de vue de son histoire que de son environnement proche. Ces parcs ont
été réalisés progressivement au cours des 36 dernières années, au cœur des villes, avec la volonté
de maintenir des milieux naturalisés associés à une faune et à une flore, aussi riches et variées que
possible. Par ailleurs, le Conseil Général travaille avec les municipalités à un meilleur équilibre
entre la nature et l’espace urbain. Ces objectifs appliqués de façon différentielle ont eu pour résultat
la naissance de parcs plus ou moins orientés vers les loisirs ou une biodiversité floristique et
faunistique.
[...]
d. Le parc de Jean Moulin-Les Guilands
Situé à la porte de Paris, ce parc départemental de 26 hectares est né de la réunification de
deux parcs : le parc communal des Guilands à Montreuil et le parc départemental Jean Moulin à
Bagnolet. Actuellement en cours de réaménagement. Il est constitué de grandes pelouses
entretenues régulièrement, d’espaces dédiés au sport, d’une friche arbustive (zone nature), d’un
étang artificiel et d’un boisement jeune très dense.
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COLEOPTERES
16 espèces
[L’étude dit 15 espèces mais j’en compte 16...]
Carabidae
Anisodactylus binotatus
Pseudoophonus rufipes
Harpalus rubripes
Harpalus affinis
Calathus melanocephalus Linné X X
Amara bifrons
Amara aulica
Silphidae
Silpha tristis
Staphylinidae
Ocypus olens
Lucanidae
Dorcus parallelipipedus
Melolonthidae
Cetoniidae
Protaecia cuprea
Cantharidae
Rhagonycha fulva
Dermestidae
Dermestes frischi
Nitidulidae
Glischrochilus hortensis
Curculionidae
Barypeithes pellucidus
LEPIDOPTERES
Lycaenidae
Polyommatus icarus
Nymphalidae
Melanargia galathea
Pararge aegeria
Pyronia tithonus
Geometridae
Ematurga atomaria
Noctuidae
Euclidia glyphica
Sphingidae
Macroglossum stellatarum
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VI. Caractéristiques de l’entomofaune observée
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d. Parc de Jean Moulin les Guilands :
Ce parc est, à l’image du précédent, une surface réduite mais pas
entièrement homogène et moins enclavée que l’île-saint-Denis. L’inventaire de ce
parc a été réalisé au cours de 5 sorties. Peu de spécimens ont été collectés (26)
mais ils constituent une vingtaine d’observations (espèce/parcelle/jour) de 15
espèces de Coléoptères auxquels il faut ajouter 7 espèces de Lépidoptères. Parmi
ceux-ci : le demi-deuil Melanagia galathea est un déterminant au titre des ZNIEFF.
Le faible nombre de spécimens capturés nous laisse penser que les espèces
d’insectes présentes sont variées mais représentées par des populations à effectifs
très faibles, ce qui les rend particulièrement fragiles à une perturbation du milieu. La
diversité de ce site n’atteindra pas celle de grands parcs tel que la Courneuve ou le
Sausset. Il est possible de prendre des mesures de gestion afin de stabiliser les
populations de certaines espèces d’insectes. Cet aspect sera développé dans les
paragraphes consacrés aux conseils de gestion.
La présence sur le site d’une araignée remarquable par son aspect : Argiope
bruennichi est à noter. L’épeire fasciée nidifie dans les hautes tiges des graminées.
Par sa biologie elle présente les mêmes exigences que la mantes religieuse qu’il ne
serait donc pas impossible de trouver sur le site.
Il est vraisemblables que l’ensemble des parc urbains de petite surface
présents sur le département auront une composition proche de celle que nous avons
observée sur les sites tels que L’Île-Saint-Denis et le parc Jean Moulin.
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c. Proposition de gestion pour les sites prospectés en 2005.
4. Parc de Jean-Moulin les Guilands :
Comme cela a été mis en avant dans le chapitre traitant de l’entomofaune
observée, les espèces observées sur le site ne l’ont jamais été en grand nombre,
indice de populations à faibles effectifs. La priorité est donc la mise en place de
milieux favorables aux espèces présentes de façon à ce que les populations se
stabilisent dans un premier temps.
La taille du site est un handicap pour mettre en place une gestion
différentielle de parcelles suffisamment grande pour soutenir la diversité présente.
L’objectif est donc de sélectionner une catégorie de milieux et de décliner les
gestions qui pourront être mises en œuvre. Nous nous baserons sur les milieux
ouverts. Les boisements et les milieux humides sont écartés au vu de l’isolement du
site et de l’absence d’une alimentation en eau naturelle.
L’espace nature à l’Est constitue une bonne base de départ. Il doit être
possible de constituer deux entités végétales : la plus haute qui pourrait rester la plus
dense avec une végétation composée d’herbacées et de plantes buissonnantes
telles que des ronces. Son entretien se ferait par secteurs lors d’une réouverture
quinquennale en laissant éventuellement les arbres et arbustes mais en veillant à ne
pas assombrir trop le milieu. Il serait judicieux de créer des bosquets d’églantiers,
prunelliers et aubépines (cf. Parc de la Courneuve).
Le secteur aval pourrait être remanié de manière à créer une friche
permanente par une gestion de la nature du sol.
A cet endroit là pourraient être aménagés un ou plusieurs talus à
hyménoptères apoïdes, des abeilles solitaires qui viendraient nicher dans les
monticules de terre sable ou gravier. L’exposition du site est favorable à une telle
entreprise. La nature des talus aura un impact important sur les espèces d’abeilles
venant nicher. Ces insectes sont mobiles et peuvent se déplacer plus aisément que
d’autres dans le tissu urbain. De nombreuses animations sont possibles autours de
ces insectes dont de proches parentes nous fournissent le miel. Par ailleurs ces
abeilles parfois nombreuses ne présentent pas de risque pour les promeneurs.
En parallèle à cette démarche, la mise en place dans différents secteurs du
parc, de pelouses et bordures comportant des plantes mellifères indigènes dont la
floraison s’étale tout au long de la belle saison favoriserait l’implantation des abeilles
solitaires et serait également exploitées par les lépidoptères . Au cas où cette
initiative serait retenue, l’OPIE pourrait apporter son concours dans l’étape de
conception de tels talus.
L’ensemble des pelouses pourrait être traitée en franges herbacées sur leurs
périmètres.
L’étang est relativement mal aménagé avec des berges bétonnées. Il est trop
accessible au publique ce qui entraîne le tassement de ses abords, ceux-ci devenant
défavorables à l’entomofaune. Il faut le réserver à un usage ludique tel que le
modélisme par exemple.