Intitulée « Burma-Myanma (r) Research and its Future : Implications for Scholars and Policymakers », la conférence internationale qui s’est tenue à Göteborg (Suède) du 21 au 25 septembre 2002 a réuni quelque deux cents chercheurs. Organisée par Gustaaf Houtman et Wil Burghoorn, elle fut le fruit d’une collaboration internationale de trois instituts, le Burma Studies Group (BSG), le Nordic Institute of Asian Studies (NIAS) et le Center for Asian Studies (CEAS). Les intervenants français étaient nombreux. Aux côtés de Catherine Raymond, nouvellement nommée directrice du Center for Burma Studies de DeKalb (Illinois), étaient présents Jean Berlie, Emmanuel Guillon, Guy Lubeigt, Alexandra de Mersan, Bénédicte Brac de la Perrière, Guillaume Rozenberg et François Robinne.
Le programme, copieux, était distribué en vingt-quatre panels, qui s’ouvrirent par une présentation de fonds documentaires disponibles aux études birmanes, ainsi que par une « Introduction to the Online Burma-Myanmar Library » (www.burmalibrary. org et darnott iprolink.ch).
Plusieurs de ces panels portaient sur des sujets classiques de la recherche académique, tels que la diversité ethnique, le bouddhisme et le culte des esprits de la Birmanie contemporaine (discussion centrée autour du concept de dago), les études linguistiques (approches descriptives et théoriques), la langue et la littérature, l’histoire et la tradition orale dans sa perspective ethno-historique, l’architecture, l’art et l’archéologie. Les rencontres thématiques abordaient par ailleurs des sujets d’actualité brûlante liés à la santé, au sida et à la prostitution, à l’éducation et à la mise en valeur des ressources humaines, à la distribution de l’eau et à l’aménagement de l’environnement, à l’économie dans sa phase actuelle de transition, ainsi que des questions liées à la construction nationale, telles que la réconciliation nationale, la loi et la constitution, l’État et la société, le pouvoir central et les minorités, ou encore les réfugiés. À ces thèmes, il convient d’ajouter un ensemble de panels dits « ouverts », mais qui s’inscrivaient pour la plupart dans la continuité des rencontres thématiques.
La cohérence et la bonne tenue scientifique de l’ensemble furent renforcées par le témoignage d’illustres précurseurs, dont les recherches font toujours autorité : citons seulement F.K. Lehman, A. Allott, J. Nash, J. Badgley, ou encore Chao-Tzang Yawnghwe, autour desquels s’étaient réunies la jeune et la plus toute jeune génération de chercheurs.
Le soleil était également de la partie dans la ville de K.G. Izikowitz, où une visite du musée ethnographique aurait été la bienvenue. Ne faisaient défaut que les versions papier des communications, qui auraient mérité d’être distribuées à tous les participants présents, malgré la diffusion de certains des textes sur le site Web de la conférence. Ajoutons qu’entre la volonté d’être un lieu de rencontre ouvert à tous et celle d’en réserver l’accès aux recherches académiques, le choix reste à faire pour les prochaines rencontres biennales. Mais le premier mérite de cette conférence internationale est d’avoir démontré, malgré toutes les difficultés, le dynamisme des études birmanes.
François Robinne