Lancé cet automne, à l’initiative de la LCR, le projet de constitution d’un nouveau parti anticapitaliste s’est traduit par l’organisation de plusieurs dizaines d’initiatives à travers toute la France. Ces réunions permettent de tirer quelques enseignements et posent de nouvelles questions, qu’il s’agit de résoudre pour franchir les étapes suivantes.
Constatons, tout d’abord, que les succès rencontrés, même s’ils sont parfois inégaux soulignent l’espace politique de ce projet et l’attente qu’il suscite. Si des interrogation existent parfois sur le comment faire, le processus en lui-même et l’opportunité d l’avancer en ce moment ne font guère débat. La situation sociale, les mobilisations e cours et… l’extraordinaire inexistence du Parti socialiste ne peuvent que contribuer renforcer cette perspective, tout en soulignant chaque jour son urgence
Lors des premières réunions organisées, des dizaines de contacts ont été pris. Ceux-ci permettent d’envisager désormais de démultiplier les réunions sur la question du nouveau parti anticapitaliste (NPA), que ce soit par extension géographique ou par secteur professionnel. Si les premières réunions sont, en général, à l’initiative de la seule LCR, les suivantes peuvent être organisées plus largement, avec celles et ceux qui se sentent le plus en phase avec le processus. C’est d’ailleurs le choix fait par plusieurs fédérations de la LCR. Mettre sur pied un début de structuration, qui permette de discuter collectivement (Ligue et non Ligue) de toutes les initiatives prises sur un département ou une ville, ne peut que contribuer à développer la perspective du NPA, en démontrant en particulier que le cadre ne se réduit déjà plus à la seule LCR.
Le développement des mobilisations sociales face à la politique de régression sociale de Sarkozy ouvre de nouvelles perspectives. Aux résistances sociales, à la nécessité d’un mouvement d’ensemble s’ajoutera, dans certains secteurs, la nécessité de commencer à offrir un débouché politique. Certes, le projet que nous avançons ne saurait, à lui seul, prétendre répondre à l’ensemble des problèmes posés sur le terrain politique. Tout cela prendra du temps, mais commencer à avancer des solutions et redonner un espoir de transformation sociale avec un projet anticapitaliste, telle est l’ambition de la LCR.
Il existe une certaine autonomie entre la bataille que mène la LCR pour la création d’un nouveau parti anticapitaliste et la volonté de constituer et d’être partie prenante d’un maximum de listes aux municipales. En particulier, pour la LCR, l’adhésion au projet d’un NPA ne saurait être une condition pour constituer des listes à ces élections. Mais si les élections municipales et le NPA ne se recoupent pas totalement, ils n’en demeurent pas moins que les deux sont étroitement liés. C’est la bataille politique que nous menons pour la création d’un NPA qui donne une cohérence d’ensemble à ce que nous faisons aux élections municipales. En retour, les résultats des élections municipales, par la capacité à faire militer largement avec la LCR, peuvent donner de nouveaux points d’appui pour développer le processus.
Notons que, dans des villes de taille moyenne, les réunions réalisées sur la question du nouveau parti ont permis d’offrir des perspectives de constitution de listes pour les élections municipales, alors que les forces propres de la LCR et le panel des partenaires potentiels rendaient cette hypothèse, a priori, peu probable. Dans les métropoles régionales, la situation est évidemment différente. Mais la LCR aura à cœur d’associer à ses listes très largement celles et ceux qui partagent le projet d’un NPA, qu’il y ait ou non d’autres partenaires politiques.
Guillaume Liégard
* Paru dans Rouge N° 2227, 15/11/2007, Le bloc-notes.
NANCY : Forum sur le nouveau parti
La fête annuelle de la LCR 54 s’est déroulée, le 27 octobre, à Tomblaine (banlieu de Nancy), au milieu d’un quartier populaire. À 17 heures, en préalable à l’apériti militant, un débat sur la construction du nouveau parti anticapitaliste était organisé D’habitude, les forums de fin d’après-midi regroupent, au mieux, une vingtaine d personnes. Cette fois, une cinquantaine de participants se sont rapidement rassemblés
Le profil du public était très militant, avec beaucoup de syndicalistes et d’animateurs du mouvement social local. Lutte ouvrière était présente ainsi que la Gauche révolutionnaire. Quelques nouvelles têtes sont également apparues. Le forum a montré que le projet apparaît enthousiasmant et très positif à beaucoup de participants. Cela dit, plusieurs questions restent en suspens. Comme celle des délimitations programmatiques de la nouvelle force. Certains sont partisans de la construction d’une organisation anticapitaliste, d’autres d’un parti révolutionnaire trotskyste, et d’autres encore d’une force antilibérale.
Les questions de forme et de fonctionnement ont été également soulevées. Des militants sont attachés à la forme partidaire, mais d’autres avancent la perspective d’un front souple de divers courants anticapitalistes. À quelles forces structurées doit-on s’adresser ? Quel doit être le rapport du nouveau parti avec la gauche antilibérale et la gauche sociale-libérale ? Quel rythme pour sa construction ? Quels bilans des tentatives précédentes et de l’évolution du mouvement ouvrier ont été tirés ? Comment articuler le nouveau parti et les luttes ? Comment cette nouvelle force peut-elle nous aider à riposter à la droite sarkozyenne et à l’offensive du Medef ?
Toutes ces questions ont été abordées dans un débat qui fut riche et ouvert. La volonté d’aboutir était largement partagée. La discussion est lancée.
Seb Borges
* Paru dans Rouge N° 2227, 15/11/2007, Le bloc-notes.
LIMOGES : Une forte attente et des questions légitimes
Environ 120 personnes se sont réunies, jeudi 25 octobre, à Limoges, pour la réunion publique de la LCR consacrée à la construction d’un nouveau parti anticapitaliste .
Jeudi 25 octobre, dans la salle Jean-Pierre-Timbaud, à Limoges, la moitié du public moins de 30 ans. Si l’on reconnaissait des militants aguerris (de Lutte ouvrière, de la fraction de Lutte ouvrière, du syndicat étudiant FSE, des collectifs antilibéraux, de comités Bové, des syndicalistes), beaucoup venaient surtout dans l’idée d’écouter montrant leur intérêt pour la perspective du nouveau parti anticapitaliste
Pierre-François Grond, membre du bureau politique de la LCR, était venu expliquer le sens d’une démarche, qui sera sans doute validée par le prochain congrès de la LCR, prévu pour janvier 2008 : construire ensemble un parti ouvert, rassemblant tous ceux qui n’ont pas renoncé à la rupture avec l’économie de marché (et pas seulement un parti rassemblant les trotskystes ou les révolutionnaires estampillés...) et indépendant de la gauche de gestion. Loin de l’idée de construire une union politique par le haut (accord entre organisations), le but est bien de réunir l’ensemble des gens qui se reconnaissent dans cette démarche, qu’ils soient écologistes radicaux, altermondialistes, syndicalistes, militants, électeurs de gauche ou citoyens sans engagement antérieur, pour un parti qui ne peut pas être simplement une LCR un peu plus grosse qu’aujourd’hui. Les échanges ont d’ailleurs permis d’expliquer que, si la démarche aboutissait, la LCR disparaîtrait définitivement.
Le débat est ensuite revenu sur la nécessité d’écrire les grandes lignes de ce projet de société, à travers des mesures concrètes permettant de donner un contenu à l’anticapitalisme. D’autres ont souhaité que les questions de décroissance, d’Europe des peuples fassent partie des discussions. Plusieurs intervenants ont abordé l’échec, l’an passé, des collectifs antilibéraux, en interrogeant la sincérité de la démarche de la LCR. Sans polémique stérile, ce sujet a permis de souligner qu’une question fondamentale, celle de l’indépendance vis-à-vis du PS au pouvoir (régions, départements, municipalités) n’avait pas, alors, été tranchée.
D’autres ont souhaité évoquer le sujet des municipales : la LCR a annoncé que, dans l’esprit du nouveau parti à venir, elle constituerait une liste à Limoges. À la suite de la réunion, certains participants ont estimé que le nouveau parti pouvait simplement être un prétexte pour réussir à construire ces listes. Attention, donc, à ne pas mélanger les genres... D’ores et déjà, il est prévu de se retrouver dans quelques semaines, mais en distinguant la question du nouveau parti et celle des municipales.
Stéphane Lajaumont
* Paru dans Rouge N° 2226, 08/11/2007, Le bloc-notes
PARIS 10E : Réussite
« Contre les attaques de Sarkozy, construisons une nouvelle gauche anticapitaliste ! », tel était le titre choisi pour ouvrir le débat sur le nouveau parti. Près de 80 personnes se sont retrouvées, mercredi 24 octobre, à l’Archipel (Paris e), pour en débattre. Cela fait de cette réunion la plus importante organisée par la LCR dans le 10e depuis des années. L’assistance était même plus nombreuse que lors de réunions publiques unitaires dans le quartier ; le public plus large et plus populaire que dans nos réunions habituelles.
Fait intéressant, la moitié des participants n’était pas encartée. Pour le reste, on comptait des membres de la LCR et des militants de Lutte ouvrière, de la fraction de LO, de la Gauche révolutionnaire et des ex-collectifs antilibéraux. Après une première introduction de notre camarade cheminot Fabien Villedieu, qui a rappelé les enjeux de la grève réussie du 18 octobre et envisagé la nécessaire suite du mouvement, Anne Leclerc, membre du bureau politique de la LCR, a présenté avec clarté notre projet politique autour de trois idées phares : partage des richesses, indépendance vis-à-vis des institutions de l’État et du PS, et remise en cause de la propriété privée des moyens de production.
De nombreuses questions furent ensuite abordées par les intervenants de la salle, essentiellement militants : un parti large, mais jusqu’où ? Quelle autonomie pour les courants et organisations déjà constituées ? Quelle prise en compte de l’écologie et de la décroissance ? Pourquoi ne pas s’adresser en priorité aux directions des organisations de gauche ?
La discussion s’est poursuivie avec presque la moitié des participants dans un bar à proximité, et nous avons constaté que s’interroger sur les enjeux de la construction d’un parti anticapitaliste était une préoccupation qui dépassait les cercles militants, signe encourageant pour notre initiative. Cette réunion nous a également permis de nouer de nouveaux contacts sur l’arrondissement.
Correspondants
* Paru dans Rouge N° 2226, 08/11/2007, Le bloc-notes