Cette année, du 24 au 28 août, le comité Attac de Toulouse a pris en charge, en liaison avec la direction nationale, l’accueil des participants. Alors que les organisateurs espéraient passer la barre des 500, près de 750 participants ont fait de cette université d’été un beau succès. La moyenne d’âge restait toutefois assez élevée, malgré une composante jeune non négligeable. À noter que, pour la première fois, l’université était ouverte aux non-adhérents, et que les associations (une trentaine) ont été largement présentes dans l’espace qui leur était réservé.
La volonté de marquer la liaison d’Attac avec les luttes a été affirmée dès la première séance plénière, avec des représentants du Réseau éducation sans frontières (RESF), du Forum social des quartiers populaires, d’Airbus, des Faucheurs volontaires. Une délégation d’Attac s’est rendue sur les lieux du rassemblement des Faucheurs volontaires, samedi 25 août à Verdun-sur-Garonne, et une délégation de ceux-ci, emmenée par José Bové, est venue, le lendemain, faire le point de la lutte à l’université.
Le programme était alléchant avec ses filières de formation/débats organisées à partir des sept piliers du manifeste d’Attac. Dans une ambiance fraternelle, débarrassée de toutes les tensions internes liées à la crise, les débats se sont déroulés dans les différentes sessions - une centaine au total - ce qui n’a pas empêché le pluralisme et le caractère contradictoire de certains d’entre eux (sur la laïcité par exemple). Ce succès a permis aux deux coprésidents, Aurélie Trouvé et Jean-Marie Harribey, d’indiquer, dans leurs interviews, que « la crise d’Attac [était] derrière nous ». Tel n’est pas l’avis de Bernard Cassen qui, s’exprimant dans Le Nouvel Obs, estime qu’Attac, c’est fini ! Ce qui est fini assurément, c’est la place de l’ancienne direction autour de Nikonoff-Cassen, sans perspective et sans espace politique au sein d’Attac.
Cette université d’été marque donc un nouveau départ pour Attac. Reste à vérifier cette dynamique dans les mois à venir. Car la situation générale de l’association reste fragile : l’objectif des 15 000 adhérents n’est pas encore atteint, objectif nécessaire à l’équilibre financier et devant permettre à Attac de déployer toutes les possibilités d’intervention. De l’intervention dans la situation sociale, il en a été fortement question, tant la politique de Sarkozy appelle la mobilisation. Les priorités d’intervention ont été débattues au cours de deux assemblées plénières : journée nationale, le 27 septembre, sur les accords de partenariat économique (APE) ; mobilisation unitaire, le 29 septembre, contre les franchises médicales, initiatives autour du Grenelle de l’environnement, actions et pétition contre le nouveau projet de traité européen.
Au plan interne, l’assemblée générale nationale des 13 et 14 octobre à Lyon constitue le prochain rendez-vous : elle devrait permettre de renforcer la démocratie interne de l’association et de tourner définitivement la page sombre de la direction Nikonoff-Cassen. Attac retrouvera naturellement sa place, celle d’une association pluraliste, indispensable au débat sur les alternatives au néolibéralisme.