TaPaGeS (TransPédéGouines de Strasbourg)
À onze heures, à l’appel de TaPaGeS (TransPédéGouines
de Strasbourg), une soixantaine de personnes se sont
retrouvées le samedi 28 juillet devant le Palais de la
Cour Européenne des Droits de l’Homme à Strasbourg.
Après une prise de parole d’un militant de TaPaGeS,
les personnes rassemblées ont symbolisé, par un
die-in, les victimes de l’homophobie de l’État iranien
et de la lâcheté/indifférence de l’État Français.
Un rassemblement similaire avait lieu à la même heure
à Paris sur le Parvis des Droits de l’Homme à l’appel
de Tjenbé Rèd, d’Act Up-Paris et des Panthères Roses.
(Photos du rassemblement strasbourgeois sur le site de
TaPaGeS : http://tapages67.org)
Communiqué de presse
NOTRE COLERE EST IMMENSE
Mardi matin, nous apprenions la mort par pendaison de
douze Iraniens (après quatre autres, quelques jours
auparavant). Depuis plusieurs jours circulaient des
informations plus ou moins précises sur des exécutions
imminentes.
Des exécutions pour « déviance sexuelle ». Le terme
camoufle mal l’homosexualité et la sodomie. Un des
dirigeants iraniens a d’ailleurs confirmé que
l’identité sexuelle faisait partie des chefs
d’inculpation.
Depuis, les arguments ont changé : déviance sexuelle
donc, viols, pédophilie...
Il y a deux ans déjà, lorsque deux jeunes pédés
iraniens avaient été pendus, pour justifier ces morts,
le pouvoir iranien avait parlé de viols pédophiles.
Il faut le réaffirmer : quel que soit le motif, rien
ne justifie qu’un État s’arroge droit de vie ou de
mort sur les personnes.
Toutefois, on le sait bien, ce qui est visé ici, dans
ces assassinats, ce sont l’homosexualité et toutes les
sexualités hors de la norme hétéropatriarcale.
Derrière, il y a une « philosophie », que l’on entend
aussi ici en France : « l’homosexualité est une menace
pour l’Humanité ».
Alors il faut tuer, réprimer, discriminer.
Et ils tuent, répriment, discriminent.
Il aura fallu attendre mercredi pour que Kouchner
daigne réclamer une note à ses services, et jeudi pour
que la France rappelle son opposition à la peine de
mort.
Entre-temps donc : 4 + 12 morts.
Plus d’une quinzaine d’autres attendent, à cette
heure, leur exécution.
Le silence des diplomaties européennes est détestable.
L’inaction du gouvernement français est insoutenable.
TransPédéGouines, combien de divisions ? Pas assez,
assurément.
LES TRANSPEDEGOUINES NE NAISSENT NI LIBRES NI EGAUX
Aux crimes de Téhéran s’ajoute le crime de Paris :
Hamid, jeune pédé iranien, est à l’heure actuelle en
centre de rétention, prêt à être expulsé. Ce qui le
condamnerait à mort.
La politique anti-immigréEs de Sarkozy est une
politique criminelle. Hamid doit être régularisé.
Comme toutE TransPédéGouine menacéE qui en fait la
demande. Comme toute personne, tout simplement, qui en
fait la demande.
Aux crimes de Téhéran, au crime de Paris s’ajoutent
aussi l’assassinat de deux militantes lesbiennes en
Afrique du Sud, il y a quelques jours, la violence en
Pologne et en Russie, des agressions partout, au
quotidien, de Montréal à Colmar etc.
Les contextes et les violences sont différentEs,
certes.
Mais touTEs racontent la même chose : Vivre dans ce
monde, pour unE TransPédéGouine, c’est se savoir
perpétuellement menacéE. En raison de son orientation
sexuelle et/ou de son identité de genre.
Nous n’avons pas trop d’échappatoire : ou on
s’organise ou on meurt.
En l’occurrence : ou on s’organise ou on laisse
mourir.
PARLONS PLUS FORT, ILS POURRAIENT BIEN NOUS ENTENDRE
L’État, pourtant partie prenante, s’en fout de nos
histoires de pédés, de gouines, de trans’.
Nous devons le forcer à s’en préoccuper. Malgré lui.
C’est ce qui s’est (un peu) passé cette semaine. Trop
peu.
Nous n’avons bien sûr aucune confiance en Sarkozy et
Kouchner : ils ont déjà pour bilan seize cadavres.
Nous n’avons qu’une solution : nous faire confiance à
nous.
Alerter l’opinion. À commencer par nos sœurs LGBT.
Maintenir la pression.
Mordre la matraque qui nous opprime et les obliger.
L’État doit comprendre qu’il est et sera tenu pour
responsable de toute exécution.
ChacunE sa responsabilité.
La nôtre : qu’aucunE personne LGBT (Lesbienne, Gay,
Bi, Trans’) ne se sente seulE et abandonnéE face à ses
bourreaux.
Ce qui est immense, difficile, et pourtant minimal.
SaisiEs par l’urgence, nous devons obtenir très vite :
– La régularisation de Hamid.
– L’engagement de l’État Français et des diplomaties
européennes pour sauver les condamnés à mort.
– Des garanties claires et fermes quant à leur survie.
Mais il faut exiger plus :
– le droit d’asile pour touTEs TransPédéGouines qui en
font la demande. Plus largement : la protection de qui
doit être protégéE.
– la dépénalisation de l’homosexualité partout dans le
monde - et l’abolition définitive de la peine de mort.
Nous ne voulons plus voir, comme en 2005, nos sœurs
pendre au bout d’une corde.
TaPaGeS - TransPédéGouines de Strasbourg
www.tapages67.org
Inscription newsletter : http://tapages67.org/contact.html
contact : tapages67 yahoo.com