Parc des Beaumonts, espace central de ladite « zone naturelle », novembre 2019. Cliché Pierre Rousset.
Localisation : Montreuil (93) – il jouxte Fontenay-sous-Bois (94)
Superficie : 24 hectares
Entrées : avenue Jean Moulin, rue des Charmes, rue des Quatre Ruelles, rue Paul Doumer.
Accès :
Métro Mairie de Montreuil (ligne 9) : 10-15 mn à pieds
Bus 122, arrêt Collège Jean Moulin
Bus 127, arrêt Les Beaumonts ou Danton
Le parc des Beaumonts est situé en bordure sud du plateau de Romainville. Avec pour altitude maximale 109 m, il surplombe d’une quarantaine de mètres le centre-ville de Montreuil. Il est intégré à la zone Natura 2000 qui englobe les espaces verts du département de Seine-Saint-Denis. Depuis juillet 2018, sa gestion est entièrement assurée par Est Ensemble (un Etablissement Public Territorial) en vue, notamment, de la valorisation de la biodiversité. Grâce à son accessibilité (le métro), le site est suivi par des naturalistes souvent associé.es à, ou travaillant pour, le Muséum national d’Histoire naturelle. Un Conseil scientifique a été (re)constitué en lien avec Est Ensemble.
Ce parc offre des espaces diversifiés, convenant à une avifaune variée, alors qu’il est profondément inséré dans le tissu urbain. La partie nord du plateau est aménagée en parc urbain classique. La zone dite « naturelle », située dans sa partie sud, présente un paysage « champêtre » avec en son cœur un espace protégé qui, outre des ruches, accueille, du printemps à l’automne, un couple de bovins et une dizaine de boucs (races rustiques). Des boisements spontanés occupent les coteaux et la bordure du plateau. Les arbres les plus anciens se trouvent sur la pente sud (lieudit parc Mabille).
D’anciennes carrières ont été comblées par des déchets de toutes natures (mâchefer, remblais de construction, roches concassées, sable et cendres d’incinération d’ordures ménagères…). Laissée un temps à l’abandon, l’actuelle « zone naturelle » du plateau a été par deux fois réaménagée, avec notamment la création d’une petite zone humide.
Au printemps, quelques couples de fauvettes grisettes ou des jardins nichent régulièrement, ainsi qu’un couple de grive draine (au moins) et d’éperviers. Plus irrégulièrement, c’est aussi le cas de la fauvette effarvatte qui a bénéficié de la formation de la roselière. En revanche, une intervention, rendue nécessaire par l’emboisement de la friche centrale (robiniers…), a (temporairement ?) détruit l’habitat connexe du rossignol et de l’hypolaïs polyglotte… Le tarier pâtre à niché jusqu’en 2004 et le moineau friquet jusqu’en 1998. Le bruant zizi a disparu, ainsi que le pipit farlouse et l’alouette des champs présents il y a une vingtaine d’années.
La migration est régulièrement suivie. L’enregistrement des passages nocturnes a commencé début 2019. Très visible, le parc est un ilot de verdure dans l’océan urbain. De nombreux migrateurs y font halte, y compris les grands rapaces qui y passent occasionnellement la nuit. Parmi les espèces peu communes, mentionnons la huppe fasciée, le martin-pêcheur, le torcol fourmilier, le pic noir, le loriot d’Europe, la pie-grièche écorcheur, le phragmite des joncs. De véritables raretés sont parfois observées, comme l’hirondelle rousseline, le pipit à dos olive ou le pouillot brun.
Parc des Beaumonts, chemin circulaire, novembre 2019. Cliché Pierre Rousset.
En hiver, le parc sert de garde-manger à toute l’avifaune locale. Certaines années, des bandes de grives litornes ou mauvis, voire de pinsons du nord ou des grosbecs casse-noyaux, y séjournent. Il a aussi par le passé accueilli une bande de moineaux friquets (faisant le va-et-vient avec le bois de Vincennes), mais ce n’est plus le cas. Le pic mar le visite, mais il est d’observation difficile.
Le site est suivi régulièrement depuis 1993 sur le plan ornithologique (il existe des données plus anciennes). Près de 200 espèces ont été observées – voir le lien suivant :
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article5414
Le parc est riche en amphibiens et lépidoptères. Intéressant pour ses mollusques, les chauves-souris et diverses familles d’insectes. En revanche, il est pauvre en reptiles et aussi en champignons, car il n’y a pas de hêtre, pas de chênes en dehors de quelques jeunes pousses, ni de tilleul, de charme, ou de pins.
Dans la « zone naturelle », le milieu est en évolution constante avec une tendance à la fermeture de la mare (roselière) ou des espaces « champêtres » (renouée du Japon, érable, robinier…) provoquant un appauvrissement de biodiversité. Sa gestion impose un suivi continu, toute décision favorisant certains taxons plutôt que d’autres. Le rôle du Conseil scientifique est ici décisif.
Parc des Beaumonts, mare perchée en cours de réhabilitation, novembre 2019. Cliché Pierre Rousset.
Parc des Beaumonts, mare perchée toujours en cours de réhabilitation (suspendue pour cause de confinement Covid-19), mai 2020. Cliché Samuel Lagandré (Est Ensemble).
Pierre Rousset et David Thorns
Pour en savoir plus
Les données ornithologiques du parc sont enregistrées sur Faune-Ile de France et, pour la migration, aussi sur le site européen Trektellen.
Le suivi ornithologique est détaillé sur le site Internet, surtout anglophone, Skutchia, animé par David Thorns. Il contient les rapports annuels en français
https://www.skutchia.com/annualreports.htm
Le site de l’association Beaumonts-Nature en Ville (BNeV), animé par André Lantz, fournit de nombreuses données concernant surtout les insectes et les champignons :
https://beaumontsnatureenville.wordpress.com
Une somme de documents, d’articles et d’informations sont rassemblée sur le site de l’association ESSF dans une rubrique « Beaumonts » animée par Pierre Rousset :
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?rubrique495
Parc des Beaumonts, pelouse nord, novembre 2019. Cliché Pierre Rousset.