Alors que le Parlement polonais débat d’une modification de la Constitution visant l’interdiction absolue de l’avortement (lire Rouge n° 2179), le 4 novembre, sous la pluie et la neige, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Varsovie pour l’avortement libre et gratuit. Les manifestantes scandaient : « L’avortement est un choix », « La Pologne sera libre quand les Polonaises le seront ». Elles portaient également des pancartes, sur lesquelles on lisait : « L’avortement est un droit des femmes », « Nous exigeons l’avortement légal, assez de l’enfer pour les femmes ».
Prenant la parole, Wanda Nowicka, dirigeante de la Fédération pour les femmes et le planning familial, également candidate à la mairie de Varsovie au nom du Parti polonais du travail (PPP), a déclaré : « Comme des millions de femmes en Pologne, moi aussi, j’ai avorté. Ma mère a avorté, ma grand-mère a failli mourir lors d’un avortement clandestin. Les femmes ont toujours avorté, et c’est un mauvais État que celui qui oblige les femmes à accoucher. »
Selon Boguslaw Zietek, président du syndicat libre Août 80 et du PPP, « la place d’un mouvement syndical et d’une gauche véritable est dans les manifestations qui luttent pour le droit des femmes. Nous sommes contre toute discrimination et les femmes sont discriminées doublement ». Selon lui, « les inventions de la LPR [extrême droite gouvernementale] conduiraient à ce que la situation des femmes soit une malédiction », si le Parlement les adoptait.