Aung San Suu Kyi enfin libre !
Communiqué d’Info-Birmanie - 13 novembre 2010
L’association Info-Birmanie salue la libération d’Aung San Suu Kyi en ce jour du 13 novembre 2010, après 15 ans et 20 jours de détention au cours des 21 dernières années. Des milliers de partisans de la leader de l’opposition birmane se sont rassemblés à proximité de son domicile à l’approche de la date butoire de son assignation à résidence. Des militaires sont ensuite entrés chez elle pour lui lire son ordre de libération.
« Ce jour est historique. Nous nous réjouissons de l’annonce de la libération d’Aung San Suu Kyi, c’est une formidable nouvelle pour elle, ses proches, ses partisans et pour le peuple birman » déclare Isabelle Dubuis, coordinatrice d’Info-Birmanie. « Il ne s’agit pas de clémence de la part du pouvoir militaire, sa libération intervient simplement à l’issue d’une peine de 18 mois supplémentaires d’assignation à résidence, à laquelle Aung San Suu Kyi avait été condamnée l’an passé. Il faut rappeler que ces longues années de privation de liberté étaient illégales, d’un point de vue du droit international tout comme du droit birman »
La libération d’Aung San Suu Kyi n’annonce malheureusement pas une amorce de changement significatif pour la Birmanie. « Si la junte souhaitait réellement amorcer un changement, Aung San Suu Kyi aurait du être libérée bien plus tôt, tout comme les quelques 2200 prisonniers politiques qui continuent de croupir dans les prisons birmanes. La mascarade électorale qui s’est déroulée la semaine dernière est la preuve que les généraux ne veulent aucun changement dans le pays, seulement une démocratie de façade pour contenter la communauté internationale » rappelle Info-Birmanie. Ainsi, la libération d’Aung San Suu Kyi est uniquement destinée à redorer le blason de la junte après la parodie d’élections et l’oppression continue qui s’abat sur la population birmane. « Le seul signe tangible d’ouverture politique serait l’entame immédiate d’un véritable dialogue entre le pouvoir militaire, les forces démocratiques et les représentants des groupes ethniques. C’est sur ces demandes que la communauté internationale doit faire pression, et en aucun cas se satisfaire de la seule libération d’Aung San Suu Kyi. »
Quiconque serait tenté de voir cette libération comme un signe patent de changement, doit se rappeler que Madame Suu Kyi a déjà été relâchée de son assignation à résidence 2 fois auparavant, en 1995 et en 2002, et que par 2 fois elle a de nouveau été incarcérée. Il est impératif que la communauté internationale veille à ce que sa libération soit inconditionnelle, et durable, et qu’aucune entrave ne soit mise à ses activités politiques.
« Ma libération ne doit pas être vue comme un pas significatif vers la démocratie. Que tous les peuples de Birmanie puissent jouir des libertés fondamentales, cela précisément constituerait un pas significatif » (Déclaration d’Aung San Suu Kyi, après sa libération de 2002)
LE NPA SALUE LA LIBÉRATION D’AUNG SAN SUU KYI
COMMUNIQUÉ DU NPA.
lundi 15 novembre 2010
Le NPA se réjouit de la libération de l’opposante birmane Aung San Suu Kyi. Elle a payé très cher son combat pour la démocratie : 21 ans passés en prison ou en résidence surveillée.
La libération d’Aung San Suu Kyi fait suite aux premières élections législatives en 20 ans, qui n’ont été ni justes ni démocratiques. De très nombreux rapports font état de fraudes et d’irrégularités, de menaces et d’intimidations. La junte annonce qu’elle a remporté près de 80 % des sièges à pourvoir. Rien de surprenant : seuls les deux partis pro-junte étaient en mesure de financer une campagne à l’échelle nationale ; ils présentaient trois fois plus de candidats que les 35 autres partis réunis. De plus 25 % des sièges étaient attribués à des militaires.
La junte birmane veut sans doute utiliser la libération d’Aung San Suu Kyi et la tenue des élections législatives pour se donner un vernis démocratique et obtenir la levée des sanctions économiques. Ces événements ne marquent cependant pas le début d’un changement de cap politique. La junte va continuerà faire tourner l’économie à son propre profit et au détriment de la population birmane dans son ensemble, même après la mise en place d’un gouvernement « civil ». Le soutien financier à la junte militaire d’un groupe comme Total est encore souligné dans un rapport récent de l’ONG “Earth Rights International”.
La libération d’Aung San Suu Kyi doit être accompagnée de celle de tous les prisonniers politiques encore détenus dans les geôles birmanes (près de 2200). Les pressions sur la junte birmane doivent être accentuées et les sanctions maintenues tant qu’un réel processus démocratique n’est pas enclenché.
Le 15 novembre 2010