PARIS, 2 juin 2009 (AFP) - Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, a appelé mardi ses électeurs à se mobiliser dimanche pour les européennes, en jugeant que le « combat » devait continuer après ces élections.
« Beaucoup de travailleurs et de travailleuses nous trouvent utiles et efficaces au quotidien, il ne faut pas qu’ils se privent de nous le rappeler dimanche prochain en votant pour nous et nous donner encore plus de crédit pour continuer ce combat après les élections, parce que le combat va continuer après les élections », a-t-il déclaré à France2.
Selon lui, « il y a une révolte sociale qui est extrêmement présente dans cette campagne même si le gouvernement cherche à nous refaire le petit coup de l’insécurité » mais « c’est l’insécurité sociale qui concerne tout le monde aujourd’hui ».
Sur son refus d’intégrer le Front de gauche (PCF-Parti de gauche) à ces élections, il a assuré : « L’heure n’est plus au regret, on ne fait pas une campagne par défaut. Si on a décidé de présenter nos propres listes, c’est parce qu’on pense qu’il y a un espace qu’on est les mieux à même d’occuper, c’est celui de l’anticapitalisme ».
Pour M. Besancenot, « c’est aux capitalistes et à eux seuls de payer cette crise, sûrement pas à la majorité de la population ».
Dans le dernier sondage Ifop pour Paris Match à paraître jeudi, le NPA est à égalité avec le Front de gauche, à 7%.
jud/sm/ei
Le 7 juin, ripostez utile, votez NPA !
Nous voici à quelques jours de la première échéance électorale située dans le contexte de la crise historique que traverse le système capitaliste. Il y a peu, les puissants justifiaient encore les profondes inégalités générées par ce système par sa prétendue efficacité. Mais le roi est nu, et le capitalisme en faillite. C’est cela qui détermine le cadre politique des élections européennes.
Loin d’avoir éteint toute capacité de résistance, la volonté du gouvernement français de faire payer la crise aux salarié et salariées a donné lieu à une forte agitation sociale au premier trimestre 2009.
La colère n’est pas retombée, mais la situation est aujourd’hui plus difficile : l’absence de convergence des luttes, en raison du refus des principales directions syndicales d’offrir des perspectives permettant la construction d’un véritable rapport de forces, s’appuyant sur la forte popularité des mobilisations dans l’opinion, pèse fortement. Les combats pour les salaires, contre les licenciements ou en défense des services publics, doivent pourtant se faire entendre. Ils ont un sens, bien au-delà des frontières hexagonales.
Pour éviter que la connexion se fasse entre mobilisations et échéances électorales, les principaux partis sont entrés en campagne le plus tard possible, avec des stratégies différentes : l’UMP décrète qu’on ne peut parler que d’Europe, et tente de rendre invisible le lien direct et concret qui existe entre les politiques coordonnées à l’échelle européenne et la politique de Sarkozy en France. Ce dernier a par ailleurs et depuis quelques jours autorisé un sujet non européen, qui constitue son arme favorite pour masquer l’insécurité réelle, c’est-à-dire l’insécurité sociale : l’ennemi intérieur, de préférence jeune et bronzé, responsable de tous les maux dont souffre la population.
Le PS promet (encore !) l’Europe sociale, en tentant de minimiser sa coresponsabilité dans la construction de cette Europe libérale et capitaliste. Rappelons qu’il n’a strictement rien fait pour empêcher que le traité de Lisbonne, copie conforme du projet de Constitution rejeté en France le 29 mai 2005, s’impose par la voie parlementaire. En difficulté sur le terrain européen, il reprend donc la vieille antienne du vote utile contre Sarkozy, avec le succès que lui prédisent les sondages. Mais quelle est l’utilité de voter pour un PS dont les votes au Parlement européen en 2008 sont à 97% communs avec la droite ?
A la gauche du PS, il y a bien aujourd’hui deux orientations différentes. Patrick Le Hyaric, tête de liste du Front de gauche en Ile-de-France, confirme les craintes que nous avions depuis le refus opposé par le PCF à une alliance qui se prolongerait au moins jusqu’aux élections régionales. La stratégie exposée ne souffre pas d’ambiguïté : répondant à Karl Zéro, qui le questionnait sur l’opportunité d’aller dans un gouvernement dirigé par les socialistes, il a affirmé qu’il n’y avait pas d’autre issue pour construire une majorité.
Nous considérons que la construction d’une gauche anticapitaliste qui puisse s’opposer pied à pied à la droite est incompatible avec le social-libéralisme, qui a choisi de défendre loyalement le système.
Pour nous, la réponse à la crise sociale et économique est nécessairement anticapitaliste, et elle doit être européenne. C’est cette idée que nous tentons de faire entendre avec force dans la campagne, convaincus de l’utilité d’élus européens qui relaieront les mobilisations et feront tout pour mettre sur pied une force politique anticapitaliste à l’échelle européenne.
Bref, un vrai vote utile !
Ingrid Hayes
* Paru dans « Tout est à nous » n°11, 4 juin 2009.
Mai 2005, juin 2009
La classe politique et les médias ne cessent de se lamenter sur le « désintérêt des électeurs pour l’avenir de l’Europe ». C’est très injuste. Il est déjà arrivé, dans un passé pas si lointain, que la société française s’intéresse et même se passionne pour les « questions européennes ». C’était à l’occasion du débat sur la Constitution européenne.
Avec le résultat que l’on connaît : le 29 mai 2005, 55% des électeurs rejetaient, par référendum, le projet de traité constitutionnel européen (TCE) visant faire avaler par les citoyens la privatisation des services publics, le dumping social, la primauté des profits des actionnaires au détriment des besoins sociaux.
Cette insurrection électorale - portée par une large coalition de partis politiques de gauche, d’associations et de syndicalistes - avait vaincu la propagande gouvernementale, le Medef, les partis institutionnels (dont le Parti socialiste), les médias et tous les centres de pouvoir de la société capitaliste qui, pendant des mois, avaient fait du bourrage de crâne pour tenter de faire croire qu’il n’y avait pas d’autre réponse possible que le « oui » à « la concurrence libre et non faussée ». La suite, on la connaît : Sarkozy s’est empressé de faire ratifier par le Parlement le traité de Lisbonne, copie conforme du TCE, avec la complicité pitoyable du Parti socialiste.
Quatre ans après, le Nouveau Parti anticapitaliste réaffirme son opposition au traité de Lisbonne et aux traités européens qui organisent l’exploitation capitaliste en Europe, détruisent l’emploi, les droits sociaux, nient l’égalité des droits pour les femmes en Europe, organisent la chasse aux immigrés et leur enfermement pendant des mois dans des centres de rétention. Moins que jamais, cette Europe-là n’est la nôtre.
Dimanche 7 juin, les listes présentées par le NPA se proposent de poursuivre le combat contre le TCE et ses copies, pour une Europe sociale harmonisant par le haut les droits sociaux. Et pour le respect de la démocratie bafouée par Sarkozy et l’Union européenne.
François Coustal
* Paru dans « Tout est à nous » n°11, 4 juin 2009.
Ripostez utile !
Le Parti socialiste accuse l’UMP et le Modem de « défendre une Europe qui protège, alors qu’ils n’ont eu de cesse, au cours des dernières années, avec leurs alliés de toutes les droites européennes, de soutenir la libéralisation sans frein au Parlement européen ». On souscrit à l’argument.
Le même Parti socialiste prétend, dans la foulée, représenter « le choix entre une Europe protection que nous, socialistes, proposons, et une Europe démolition ». Là, on s’étonne franchement.
N’est-ce pas, en réalité, la même Europe qu’il nous propose ? N’étaient-ils pas tous d’accord pour dire oui au référendum du 29 mai 2005, oui à cette Europe de la libre concurrence, des privatisations ?
N’est-ce pas Jospin et Chirac, ensemble au pouvoir, qui ont mis en œuvre le traité de Lisbonne, cette entente entre gouvernements contre les travailleurs et les peuples ?
N’est-ce pas cette Europe des patrons et des banquiers que gèrent, alternativement ou ensemble, des gouvernements de droite ou de gauche, voire de coalition ?
Et aujourd’hui tous les grands partis partisans du « oui » voudraient imposer leur monopole sur la campagne électorale, empêcher tout réel débat pour éviter que ne soit dénoncée leur commune responsabilité.
Il y a une autre réponse que l’abstention à cette cynique comédie. La réponse des travailleurs qui luttent pour leurs emplois, leurs salaires, contre le chômage et la précarité ; des hospitaliers qui refusent de voir la santé devenir toujours plus une source de profits pour le privé ; des jeunes qui se révoltent contre une politique dans les universités qui sacrifie leur avenir au nom de la rentabilité et de l’élitisme ; celle des producteurs de lait écrasés par l’agrobusiness.
Tous ceux qui ont manifesté en masse le 29 janvier et le 19 mars, ceux qui étaient dans la rue aussi le 1er Mai ou ce 26 mai, tous ceux qui n’acceptent pas de faire les frais de la crise, peuvent utiliser leur bulletin de vote pour faire entendre leur ras-le-bol en votant pour les listes présentées par le NPA. Ce sera le vote de la riposte, de la contre-attaque du monde du travail et de la jeunesse, le seul vote utile.
Jetez un pavé dans la mare des jeux politiciens des partisans, de droite ou de gauche, de cette Europe capitaliste, l’Europe de la crise et du chômage, votez pour une opposition fidèle aux intérêts des classes populaires afin d’élire au Parlement européen des travailleurs comme vous.
Contre Sarkozy et l’Europe des patrons et des banquiers, votez pour l’Europe des travailleurs et des peuples, votez NPA !
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Le 7 juin, ripostez utile, votez NPA !
Contre l’Europe des capitalistes, une Europe par et pour les peuples !
La crise et ses conséquences, le chômage, les licenciements qui redoublent hélas encore ces jours-ci, les jeunes privés d’avenir, les menaces écologiques qui pèsent sur l’humanité, la vie chère, voilà qui a de quoi inquiéter de plus en plus. C’est dans ce contexte que s’inscrit la campagne des européennes.
L’Europe libérale n’est pas la solution, elle fait partie du problème. Construite par et pour les patrons, dans le dos les peuples, c’est celle des marchands et des puissants.
Nous devons imposer une autre Europe au service des populations et du monde du travail.
Il faut pour cela en finir avec les différents traités, imposer des mesures sociales fortes comme un salaire minimum européen équivalent à 1500 euros net, l’interdiction des licenciements.
Nous exigeons l’harmonisation vers le haut des droits sociaux, des services publics européens. Prendre sur les profits est le moyen de financer cela. Il faut que les salariés, la population contrôlent les comptes des entreprises et les mouvements de capitaux, imposent la fermeture des paradis fiscaux, la fi n des parachutes dorés et des stocks options, la taxation des profits.
Pour une Europe écologiste il faut un service public européen de l’énergie qui réquisitionne les entreprises comme Edf, Gdf, Suez ou Total , pour sortir du nucléaire et des autres énergies polluantes, pour donner des moyens à la recherche d’énergies alternatives à l’échelle de l’Europe. Il faut s’en prendre au productivisme, à la loi de la concurrence.
Le 7 juin, élisez des candidats résolument anticapitalistes !
Ne vous abstenez pas d’exprimer aussi dans les urnes la colère, la révolte qui se manifestent dans les luttes et dans les résistances.
Les patrons, les plus riches, les gros actionnaires, les profiteurs ne s’abstiennent pas eux !
Ils votent pour ceux qui protègent leurs intérêts. Quant à Sarkozy et Fillon, ils cherchent à nous enfumer avec l’insécurité car ils veulent surtout éviter que ces élections montrent la profondeur de la contestation sociale.
Alors la majorité de population qui subit la crise ne doit pas leur laisser le champ libre. On peut envoyer au parlement des élus militants qui défendront l’intérêt des peuples et du monde du travail : pourquoi s’en priver ?
Les dirigeants du PS mentent quand ils prétendent que les listes qui obtiendraient moins de 10 % n’auront pas d’élus. Vieille fi celle, ils en appellent au vote utile : mais qu’y a t-il d’utile à renvoyer au Parlement européen des élus socialistes alors que 97 % des votes qui s’y déroulent sont communs avec la droite ?
Le vote utile à ses élections, utile aux luttes, utile parce que sans concession avec la droite et le patronat et sans compromis avec le social libéralisme, utile pour sanctionner Sarkozy et son gouvernement, utile enfin parce que porteur d’un projet alternatif au capitalisme, c’est le vote NPA.