Armita Garawand, lycéenne de 16 ans, est actuellement dans le coma suite à une violente altercation avec la police des mœurs à Téhéran, qui lui reprochait de ne pas porter de voile dans le métro. Cet évènement rappelle la violence systémique de ce régime notamment contre les femmes, qui luttent au quotidien avec courage.
Le régime iranien redouble de méthodes oppressives pour contrôler et punir les femmes, comme le démontre le projet de loi « le hijab et la chasteté » approuvé mercredi 20 septembre par le Parlement islamique quelques jours après la commémoration du meurtre de Jina Mahsa AMINI. Ce texte prévoit un durcissement des sanctions contre les femmes qui ne portent pas « correctement » le voile dans les lieux publics. Celles qui enfreignent les dispositions prévues dans ce texte risquent entre cinq et dix ans de prison.
Ce texte prévoit aussi des sanctions financières contre les médias et les réseaux sociaux, mais également des amendes et des interdictions de quitter le pays pour les propriétaires des boutiques et entreprises dont les employées ne portent pas de voile.
Ainsi, plusieurs librairies et cafés ont subi une fermeture administrative, sachant que ces lieux sont emblématiques pour les iranien·nes ; ils incarnent une forme de résistance face aux codes imposés par le régime, et sont des espaces d’échanges.
Par ailleurs pour amplifier leur propagande contre les femmes, les voyageurs-euses reçoivent depuis plusieurs semaines le message suivant à leur arrivée sur le sol iranien :
« Cher voyageur, nous sommes ravis de vous accueillir à l’aéroport international de l’imam Khomeini. Merci de respecter la loi et d’adhérer aux normes de la société concernant le hijab, la chasteté et les vêtements conventionnels. Pour vous respecter et respecter les autres, nous vous prions de suivre les règles et les règlements. Le hijab est une immunité, pas une restriction. »
Ces nouvelles mesures rappellent l’un des piliers idéologiques de la république islamique : le contrôle du corps des femmes qui renvoie à l’insoutenable inégalité entre les hommes et les femmes.
Le mouvement « Femme, Vie, Liberté » a été initié par des femmes et s’est ensuite répandu dans la grande majorité de la société. En luttant contre l’obligation du port du voile, celui-ci attaque l’identité de cette théocratie pratiquant contre les dissident·es une répression sans limite, sanguinaire, raciste, féminicide et homophobe.
Ce mouvement devenu un cri du cœur, est repris au-delà de l’Iran pour lutter contre le patriarcat et, entre autres, pour le droit des femmes a disposer librement de leurs corps.
L’Union syndicale Solidaires réaffirme sa solidarité avec les femmes iraniennes et soutient leurs revendications, et notamment :
– Le droit inconditionnel des femmes sur leurs corps, dont celui de porter ou non le voile ;
– L’abolition de toute discrimination envers les femmes, les LGBTIQ+, les minorités nationales et religieuses.