Je prends la parole aujourd’hui au nom des camarades des Féministes anticapitalistes pour te remercier pour tout ton enseignement, ta camaraderie et ton engagement militant.
Pour nous, c’est tout un héritage de lutte féministe en Belgique que tu emportes avec toi… mais pas sans nous l’avoir partagé. Avec toutes tes formations, tes interviews, tes textes d’analyse (4), tu as fait un précieux et rigoureux travail de direction et de transmission pendant des années et des années. Tu l’as fait en toute humilité, en te laissant enseigner des luttes de nouvelles générations féministes. Pour nous, tu faisais la démonstration qu’une femme de 70 ans pouvait être beaucoup plus progressiste et libre qu’une jeune fille de 20 ans. Pas étonnant, toi qui avais été à l’avant-garde des luttes écologiques et des luttes des femmes au sein même de notre organisation !
Militer dans un environnement compétitif et machos à certains égards, tu l’avais connu. Et c’est pourquoi tu portais souvent notre attention à l’ambiance dans les espaces militants. Ton expérience faisait le lien entre le mouvement des fem-soc dans les années 70 et le mouvement de grèves féministes de ces dernières années. Tu tissais un fil violet entre les luttes écologiques, féministes et le mouvement ouvrier.
Tu tissais un fil violet entre les luttes écologiques, féministes et le mouvement ouvrier.
En 2019, certaines d’entre nous avons eu la chance de pouvoir bénéficier de ta présence pour organiser une campagne contre le marchandage politique autour du droit à l’avortement en Belgique. Toi qui 50 ans avant, avais soutenu la construction du premier centre pratiquant l’avortement en Flandre !
Ce sont des centaines de camarades, hommes et femmes, que tu as formé·e·s à travers ces années et à travers le monde à l’écosocialisme, l’écoféminisme et au féminisme lutte de classe. Depuis l’annonce de ton décès, ce sont des dizaines de messages de féministes qui nous sont parvenus de France, d’Inde, d’Espagne, du Brésil, du Portugal, d’Angleterre, d’Italie, du Danemark, de Suisse et des Pays-Bas… Nombreux soulignent tes qualités de passeuse d’expériences et de langues. Chichi me dit d’ailleurs de te dire qu’elle s’est enfin mise à apprendre le néerlandais, toi qui l’y avais vivement encouragée il y a plusieurs années.
Tu nous laisses un héritage sans testament. Une expérience sans prescription pour les luttes à venir. Mais une invitation ferme et assumée à défendre une direction anticapitaliste révolutionnaire.
Pas de féminisme sans lutte de classe ! Pas de lutte de classe sans féminisme !
Merci Marijke ! T’avoir rencontrée nous inspire à continuer…
Oksana Shine