Peut-être avez-vous vu le film « Les lundis au soleil » (« Los lunes al sol »), de Fernando León de Aranoa sorti en 2002. Dans ce superbe film, le personnage principal, incarné par Javier Bardem, est un ouvrier des chantiers navals galiciens au chômage, licencié après avoir mené avec ses camarades un combat épique contre la fermeture de son entreprise - pour le seul profit de la spéculation immobilière. Pour avoir détruit un lampadaire lors d’affrontements avec la police, il est condamné à payer une amende salée vu ses faibles revenus.
Aujourd’hui, la réalité dépasse largement la fiction. Les travailleurs asturiens de « Naval Gijon », qui avaient inspiré ce film au réalisateur à l’époque, ont à nouveau menés en 2005 des luttes combattives pour la défense de leurs emplois. Lors des heurts avec la police, une caméra de surveillance urbaine a été détruite. Après qu’une plainte ait été déposée par la municipalité de Gijon, deux syndicalistes de combat du syndicat asturien « Corriente Sindical de Izquierda », Candido González Carnero et Juan Manuel Martinez Morala, ont été inculpé (par un juge néo-franquiste), condamné à trois ans de prison et mis sous écrous depuis le samedi 16 juin dernier !
Les faits sont extrêmement graves et créent un précédent dangereux. C’est la première fois depuis la fin de la dictature franquiste que des syndicalistes sont condamnés à des peines de prison. Qui plus est pour des faits minimes pour lesquels des preuves filmées les disculpent clairement. Et qui plus est par la faute d’une municipalité dirigée par le Parti socialiste et Izquierda Unida !
Il est clair qu’à travers cette condamnation, c’est la résistance des travailleurs aux fermetures et aux politiques néolibérales ou social-libérales que l’ont veut intimider par la répression et la criminalisation pure et dure. Cette sentence inacceptable doit donc interpeller et faire réagir tous les syndicalistes, tous les militants progressistes en Europe. La LCR vous appelle ainsi à envoyer des messages de solidarité envers Candido et Morala ainsi qu’à exiger des autorités municipales et régionales asturiennes leur libération immédiate.
Signez et faites signer l’appel ci-dessous et renvoyez-le par mail :
– au syndicat Corriente Sindical de Izquierda csi csi-asturies.org
- avec copie à solidaritecandidoymorala yahoo.fr
Ou par fax à
- La mairie de Gijon : 00 34 985 181 182
- Ministère des Asturies : 00 34 985 256 564
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Motion de protestation
Pour la liberté immédiate de Candido et Morala ! Stop à la répression de la classe ouvrière !
Devant l’emprisonnement le samedi 16 juin, pour une peine de trois ans, des syndicalistes Candido González Carnero et Juan Manuel Martinez Morala, sous l’accusation d’avoir cassé une camera de surveillance lors d’une manifestation des ouvriers de ’Naval Gijón SA’, nous voulons exprimer ce qui suit :
Nous considérons l’emprisonnement de ces camarades comme une attaque à l’ensemble du mouvement ouvrier dans une tentative de faire taire la lutte pour l’amélioration des conditions des travailleurs.
Nous dénonçons l’incroyable manque de défense qu’ils ont subit pendant le jugement, dans lequel, ils ont été condamné avec comme seule ’preuve’ les témoignages contradictoires de la police, en dépit des nombreux témoignages et preuves matérielles de leurs innocence (comme un enregistrement vidéo de la police elle-même où on voit clairement qu’ils n’ont pas pris part au faits, vidéo dont le juge a refusé la projection pendant le jugement !).
Nous rejetons la criminalisation des luttes ouvrières, dans les Asturies et en Europe, et la tentative de présenter comme des délinquants deux syndicalistes à la trajectoire syndicale sans faille en faveur des intérêts des travailleurs et dont le seul « crime » est de défendre honnêtement leurs postes de travail et ceux de leurs collègues.
Que ceci se passe dans une démocratie européenne, dans la mairie de Gijon qui est gouverné par une coalition de deux partis de gauche (PSOE : socialistes et IU : gauche unie) et dans la région des Asturies, ou, le PSOE détient le gouvernement central soutenu par IU, c’est en tout point inadmissible.
Pour tout ceci, nous considérons que nos deux compagnons sont des victimes d’une persécution politique et par conséquent, nous les considérons comme prisonniers politiques et non comme les délinquants qu’on nous présente.
Nous réclamons la libération immédiate des deux syndicalistes et exigeons la démission du gouverneur des Asturies, Antonio Trevín, pour sa responsabilité dans ces faits.
Signature : _________________________________
(Association, organisation, fonction ...)