Pourtant, le GDL est parvenu à conclure des accords avec 28 autres sociétés ferroviaires, lesquels contiennent des clauses aussi bien matérielles que sur la question du temps de travail. Les dernières « propositions » de la direction des chemins de fer sont nettement inférieures aux résultats des négociations avec les autres entreprises du secteur. Sur la question du temps de travail notamment, une introduction progressive de la semaine de 35 heures d’ici 2028 a pu être obtenue. Cette solution laisse aux entreprises ferroviaires le temps d’embaucher du personnel supplémentaire afin de remédier à la pénurie de conducteurs de train et d’améliorer les conditions de travail.
C’est pourquoi on peut se demander à quoi joue la direction Veut-elle mettre le GDL à genoux pour se débarrasser enfin d’un syndicat combatif ? Le conseil d’administration de la Deutsche Bahn se sent-il assez fort pour forcer le GDL, avec le soutien du gouvernement fédéral, à renoncer à sa principale revendication ?
Ou est-ce que cela signifie que la direction des Chemins de fer a fait de la réduction du temps de travail avec compensation salariale intégrale un tabou ? En tout cas, il s’agit d’une stratégie de lutte frontale contre le GDL qui nécessite une réponse.
En ce moment, le syndicat Ver.di est également en pleine campagne de re-négociation des conventions collectives dans les transports urbains et à la Lufthansa. Là aussi, il y a souvent des grèves, comme par exemple les 5 et 6 mars dans toute la Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Là aussi, il s’agit des conditions de travail des employés des transports publics de proximité (ÖPNV). Même si Ver.di ne se bat pas pour la semaine de 35 heures avec compensation salariale intégrale, il souhaite néanmoins imposer un allègement de la charge de travail par des jours de congé supplémentaires. Dans la campagne de renégociation de la convention collective à la Lufthansa, c’est une augmentation des revenus des employés du service au sol qui est en jeu, afin qu’ils obtiennent enfin une compensation pour l’augmentation du coût de la vie. Il y aura également une grève à la Lufthansa les 7 et 8 mars.
Ver.di et GDL auraient la possibilité, dans le cadre des négociations tarifaires en cours, d’unir leurs forces et de se mettre en grève ensemble. La force qui peut être ainsi déployée a été démontrée l’année dernière le 27 mars, lorsque Ver.di et EVG ont fait grève ensemble et ont paralysé les transports ferroviaires, aériens et urbains sur l’ensemble du territoire.
Pour cela, il faut surmonter les réticences réciproques et entamer des discussions entre les dirigeants. des syndicats C’est le moment pour les syndicalistes combatifs de s’adresser à leurs directions respectives et de les appeler à organiser une lutte conjointe pour obtenir gain de cause.
Helmut Born