Les 5 et 6 novembre, un convoi de onze conteneurs de déchets radioactifs a traversé douze départements français. Régulièrement de tels convois acheminent ces déchets retraités au centre de la Hague, avant qu’ils soient enfouis sous terre. Mais ce transport est le plus important organisé à ce jour, sa quantité de radioactivité étant plus du double de celle émise lors de la catastrophe de Tchernobyl. Pour ce faire, des moyens policiers énormes sont déployés, des cheminots sont mobilisés, tout ça afin d’assurer les intérêts d’AREVA.
Une nouvelle fois, le transport de ces déchets hautement dangereux illustre l’impasse de l’énergie produite par le nucléaire, et l’inexistence d’une totale sécurité en la matière.
Malgré des dizaines d’années de recherches, malgré les gigantesques sommes investies, on ne sait toujours pas quoi faire des déchets radioactifs, et l’industrie nucléaire ne peut que les enfouir, à l’abri des regards, en attendant une hypothétique solution à l’avenir.
Mais la seule solution est d’en finir avec la production de ces déchets, et donc de programmer une sortie du nucléaire, basée sur une réduction drastique de la production et de la consommation énergétique, et un développement massif des énergies renouvelables, ce qui ne sera rendu possible que par la création d’un grand service public de l’énergie, organisant la production de manière décentralisée et transparente, et coordonnée à l’échelle européenne. De tels choix nécessitent la nationalisation des industries énergétiques, afin de donner la priorité à la satisfaction des besoins sociaux et à la prise en compte des contraintes environnementales, et non aux profits de quelques multinationales.
Nos vies valent plus que leurs atomes.
NPA
Train d’enfer : transport La Hague-Gorleben (5-7 novembre 2010)
Le train d’enfer ne redémarrera pas avant le lundi 7 novembre 9 h
du fait de la mobilisation massive des opposants au nucléaire.
Depuis son départ en France de la gare de Valognes dans la Manche le vendredi 5 octobre à 14 h 30 et après un périple de 2 500 km, le train est actuellement stationné en Allemagne à la gare voyageurs de Dahlenburg à 40 km de Dannenberg Ost (terminal ferroviaire) pour une partie de la nuit. A Dannenberg Ost, les 11 castors seront chargés sur des camions où il restera encore 25 km sur route pour rejoindre Gorleben. Du fait d’une très forte mobilisation antinucléaire, c’est la première fois qu’un convoi de déchets radioactifs mettra autant de temps à arriver à Gorleben. La violence d’état répond à la détermination pacifiques des militants (voir la vidéo impressionnante ci-dessous).
Train d’enfer : transport La Hague-Gorleben (5-7 novembre 2010) :
Point au dimanche 07 novembre - 23:30
Etat des lieux des mobilisations et de la position du train/ Zustand der Mobilisierung :
Depuis 21h30, Le train est stationné à Dahlenburg, à 10 m des fenêtres de la chambre à coucher d’une habitante
Dahlenburg, 21h30, Castor-Zug parkt in Dahlenburg 10 Meter vor dem Wohnzimmerfenster einer Anwohnerin
selon une dépêche DPA la police a capitulé devant les blocages et ne pense pas que le castor pourra partir avant demain 9h
Laut einer Meldung der DPA hat die Polizei vor den Blockaden kapituliert und rechnet nicht damit, dass der Castor vor morgen 9:00 fährt.
La mobilisation allemande est très massive, avec des points de blocage ferroviaires et routiers un peu partout dans le Wentland. Le train est maintenant arrêté à Dahlenburg car il ne peut plus avancer. Il est stationné à 10m de la chambre à coucher d’une habitante ! Des « barbelés rasoirs » ont été installés autour.
Face à cette mobilisation, les forces de l’ordre ont eu recours à la méthode forte : lacrymogènes, canons à eau, utilisation des matraques contre des manifestants pacifiques
Sotteville-Lès-Rouen
Ce soir, Vendredi 05 novembre 2010, une centaine de militants se sont rassemblés à la Gare de Sotteville-Lès-Rouen de 18 h à 22 h 30 pour exprimer leur opposition au passage d’un convoi très important de matières nucléaires à destination de l’Allemagne.
Pour autant cette manifestation n’a pas pu réaliser l’objectif prévu : à savoir effectuer un contrôle citoyen sur le convoi qui devait stationner selon le planning de la SNCF 50 min. à Sotteville.
Malgré la présence de Mme Poupin, conseillère municipale à Sotteville, et de quatre élu(e)s régionaux, Mme Bérégovoy, Mme Ernis, M. Gauthier et M. Taleb, nous n’avons obtenu ni des services de l’Etat ni de la SNCF l’autorisation d’effectuer les mesures que nous voulions réaliser.
Nous avons pu observer tout de même que le « train d’enfer » s’est arrêté 40 min au milieu du triage de Sotteville exposant les cheminots, les populations riveraines, les équipements et l’environnement à une radioactivité dont la nocivité n’est plus à démontrer.
A 22 h 10, le convoi a repris sa route vers Gorleben sous les huées des manifestants. Un peu plus loin sur le pont qui enjambe le dépôt de Sotteville, deux experts de l’ACRO ont pu réaliser avec des moyens sommaires quelques mesures, 6 mètres au dessus d’un convoi qui roulait déjà à vive allure. Leur observation est sans appel : le convoi émettait alors un rayonnement 20 fois supérieur à la radioactivité naturelle…
La preuve est faite que ce convoi n’est pas aussi anodin que voudrait le laisser entendre Mme Lauvergeon. Nous regrettons que l’Etat et la SNCF n’aient pas accepté de respecter les principes d’information et de transparence qui sont pourtant affirmés par la loi du 13 juin 2006, dite « loi TSN ». Et nous déplorons le gachis de l’argent public occasionné par ce convoi, argent public qui serait plus utile s’il était destiné à mettre en œuvre une politique énergétique juste socialement et soutenable écologiquement.
Pour finir le collectif STOP-EPR ni à Penly, ni ailleurs remercie tous ceux et celles qui ont particpé au rassemblement : militant(e)s écologistes (Réseau Sortir du nucléaire, Greenpeace, Collectif UCJS rouennais), adhérent(e)s des partis politiques qui revendiquent la sortie du nucléaire (Alternatifs, Europe Ecologie, FASE, Gauche unitaire, NPA, PG), et surtout les syndicalistes de SUD-rail et les experts de l’ACRO qui ont apporté une aide précieuse à cette action.
GB
Rapide aperçu des point de blocage
Plus de 1200 personnes bloquent les voies de circulations devant le centre de stockage de Gorleben, et se préparent à un séjour prolongé
Über 1200 Leute blockieren Transportstrecke vor dem Zwischenlager und richten sich auf längeren Aufenthalt ein.
Le train a quitté Luneburg vers 16h. 5000 personnes (en 5 blocages) sont assis ou allongés -parfois attachés entre eux- sur les voies plus loin dans la forêt. Depuis, le train avance à 10km par heure. La police donne l’ordre de dispersion... puis faute de renforts se retire !
A Pudripp, 15-20 tracteurs et 50 personnes bloquent un croisement
Pudripp, 15-20 Trecker, 50 Menschen haben die Kreuzung an der B191 blockiert
A 19h, une manifestation bruyante (une minute de bruit) a été organisée à Harlingen
A 20h30, les 3 nationales B191, B216 et B248 qui passent dans le district sont complètement embouteillées par des tracteurs et divers ronds-points dans le Wendland.
Die Bauern blockieren mit Ihren Treckern die Zufahrtstr. B191, 216, 248 und diverse Verteilerkreisel innerhalb des Wendlands.
A 21h00 , le blocage de Oldendorfer Brücke est évacué
Bref, il y a des manifestants partout ! Le convoi n’est pas arrivé à Gorleben...
Une cellule de regroupement des manifestants arrêtés a été ouverte à Lünebourg. 8 personnes du blocage de Dalle sont dans cette cellule de rassemblement. Trois d’entre eux seront présentés au juge d’instruction vers 20 h, les autres sont pris en charge pour fichage.
Communiqué de presse du 5 novembre 2010
Le Réseau « Sortir du nucléaire » soutient les antinucléaires non-violents qui bloquent le « train d’enfer »
Les 5 et 6 novembre, le « train d’enfer » transporte vers l’Allemagne 11 conteneurs de déchets très hautement radioactifs (3917.4 millions de milliards de becquerels, soit deux fois la radioactivité dégagée par Tchernobyl). Moins de deux heures après son départ, il a été bloqué une première fois à Caen par quatre militants du GANVA (Groupe d’Actions Non-Violentes Antinucléaires).
Photos exclusives du blocage de Caen :
http://groupes.sortirdunucleaire.org/blogs/train-d-enfer-transport-la-hague/article/photos-du-blocage-et-de-la-manif-a
Pour le Réseau « Sortir du nucléaire », les déchets dangereux transportés par ce train doivent bien retourner dans les centrales nucléaires allemandes : les entreprises qui les ont produits doivent en assumer toute la responsabilité financière et écologique.
Pour autant, le Réseau « Sortir du nucléaire » apporte tout son soutien aux lanceurs d’alerte. Leurs actions non-violentes font la lumière sur l’impasse nucléaire, dénoncent le secret qui règne autour de ces transports dangereux et montrent qu’il n’existe pas de solution pour gérer les déchets nucléaires. Ces actions montrent aussi à quel point la sécurisation de ces transports est dérisoire, contrairement à ce qu’a affirmé le PDG d’Areva le 5 novembre sur France Info.
La vraie menace ne vient pas des lanceurs d’alerte non-violents, mais du nucléaire lui-même. Le nucléaire, développé en France sans consultation, nuit à la démocratie et à la santé des populations. Ses conséquences néfastes hypothèquent l’avenir pour des dizaines de générations.
Face à l’impasse des déchets nucléaires, une seule solution : arrêter d’en produire ! La sortie du nucléaire est possible, en particulier par les économies d’énergie, la sobriété énergétique et les énergies renouvelables.
Lien pour suivre le « train d’enfer » au fil du trajet, informations sur le convoi, le défaut d’assurance, les actions locales...
http://groupes.sortirdunucleaire.org/blogs/train-d-enfer-transport-la-hague/
Porte-parole du Réseau « Sortir du nucléaire » :
– Xavier Rabilloud : 06 74 19 28 26
– Nadine Schneider : 06 85 50 82 77
– Laura Hameaux : 06 85 23 05 11
– Charlotte Mijeon (contacts germanophones) : 06 75 36 20 20