Sixième jour de conflit dans les transports : voyez-vous une issue à ce conflit ?
Olivier Besancenot. Je ne vois pas comment la grève pourrait s’arrêter. La vraie rentrée sociale, c’est cette semaine avec la convergence, demain, du conflit des transports, des universités et l’entrée en scène des services publics. En face, le gouvernement fait de la gonflette sur le thème « C’est nous les plus forts ». Résultat, le mouvement des cheminots se radicalise.
Mais il y a de moins en moins de grévistes...
On verra demain : ce sera une journée test. Le duo Sarkozy-Fillon mise sur le pourrissement du conflit en tentant d’isoler les grévistes et de diviser les syndicats. C’est la méthode Thatcher d’il y a trente ans. D’ores et déjà, certains salariés du privé font la grève par procuration. Comme en 1995. J’y crois car les régimes spéciaux, c’est l’apéro. Le plat principal viendra avec le recul de l’âge de la retraite à 62, 63, voire 65 ans...
Bernard Thibault, le leader de la CGT, a-t-il raison de vouloir négocier ?
Le gouvernement ne veut rien lâcher, alors pourquoi les grévistes reprendraient-ils le travail pour des cacahuètes ? Beaucoup de salariés ont retenu les leçons du conflit des retraites en 2003 pendant lequel certaines directions syndicales ont tout fait pour épuiser la grève. Aujourd’hui, la base maîtrise et contrôle. Elle n’est pas prête à obéir au doigt et à l’oeil à des ordres venus du haut. Tant mieux.
On soupçonne la gauche radicale de manipuler le mouvement...
Désolé, mais nous avons le bras beaucoup moins long dans les mobilisations que le gouvernement ne l’a dans les médias.
En attendant, c’est vous qui dans les sondages semblez en profiter.
Je ne vais pas m’excuser d’être 100 % solidaire. Or on ne peut pas dire cela de tout le monde, notamment de la direction du PS. La vraie force de Sarkozy, ce n’est pas qu’il soit partout, mais qu’une partie de la gauche n’est nulle part. Nous, nous proposons un meeting unitaire à la gauche. Elle doit se remuer pour, au moins, assurer le service minimum.