Madame la Juge en chef de la Cour d’appel de New York
Lundi 18 juin, vous serez trois juges.
Un trio répondant à nos espoirs comprendrait vous, Judith S. Kaye, Juge en chef, Carmen Beauchamp Ciparick, une de vos juges associées de longue date et, peut-être, Theodore T. Jones, également juge associé, seul noir -nommé en février 2007 par le nouveau gouverneur démocrate de l’Etat de New York, Eliot L. Spitzer, qui a saisi l’occasion de choisir un représentant de l’importante communauté noire qui peuple votre Etat.
Vous êtes une grande juge et vous avez mené de nombreux combats publics, notamment celui contre le cancer du sein ; ainsi que privés, la dernière fois en décembre 2006 : tous vous honorent.
A six mois de la fin de vos brillants mandats de Juge en chef durant quinze années -vous avez été la première femme à accéder au plus haut poste judiciaire d’un Etat et la première femme à servir dans la plus haute cour de l’Etat de New York- il vous revient de rendre un des plus importants jugements qui puissent être.
Un jugement d’une résonance mondiale.
Un jugement de la Cour d’appel de New York contre les victimes vietnamiennes de l’Agent Orange renverrait ces victimes innocentes à leur malheur comme une deuxième injustice.
Un jugement de la Cour d’appel de New York favorable aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange ouvrirait la porte à une aide financière, médicale, matérielle, environnementale pour leur pays… mais risque d’aspirer d’autres victimes innocentes et, par-dessus tout, d’entraver la conduite de la guerre présente et à venir, perpétuelle, des Etats-Unis d’Amérique.
C’est pour cette raison que le Gouvernement des Etats-Unis d’Amérique s’invite à la plaidoirie et descend dans l’arène pour défendre les accusés.
Madame, votre décision peut agir de façon bénéfique sur l’avenir du monde.
Devant l’Histoire, Madame, sortez par la Grande porte en fermant celle des futurs grands massacres de ce jeune siècle.
Vous restaurerez l’estime du monde envers les Etats-Unis d’Amérique.
Le 12 juin 2007