Le 9 mai, le comité central d’entreprise du groupe PSA a confirmé la suppression de 4 800 emplois du PDG, Christian Streiff. Ce plan a été accepté par tous les syndicats, hormis la CGT. Ce plan fait suite au plan de licenciements de Folz, ancien PDG de PSA, qui a supprimé 7 000 postes et fermé l’usine anglaise de Ryton. L’objectif « Cap 2010 » de Streiff est de diminuer de 5 % par an, jusqu’en 2010, les effectifs non directement liés à la production.
Ces suppressions d’emplois se feront essentiellement par le biais de licenciements économiques volontaires proposés aux salariés acceptant de quitter l’entreprise contre une prime de 6 à 24 mois de salaire. Les anciens, qui espéraient que ce plan leur permettrait de bénéficier d’une préretraite, déchantent. Les milliers de précaires, qui travaillent dans les différentes usines, se voient privés de toute possibilité d’embauche en CDI. Cette casse de l’emploi s’accompagne d’un redéploiement vers les pays où les salaires sont plus faibles. La direction s’est refusée à donner les chiffres de suppression d’emplois site par site.
La CGT estime à 450 le nombre de suppressions à Sochaux et à Belchamp. Le site Peugeot de Sochaux employait 42 000 salariés en 1979 ; aujourd’hui, il ne compte plus que 13 900 salariés et des centaines de précaires. Après des liquidations d’activité comme la fonderie, la câblerie, on tronçonne et on filialise aujourd’hui des activités comme la maintenance ou le nettoyage. On ferme des usines sous-traitantes, comme Wagon ou Delphi - alors que cette dernière touche des fonds publics. On licencie chez les équipementiers comme Faurecia, EAK, Trevest, Trecia... Et, pour les salariés des usines, c’est la flexibilité du temps de travail avec l’annualisation, voire la pluri-annualisation, le stress permanent, les maladies professionnelles en hausse...
PSA vendait 2 millions de véhicules dans le monde en 1998 ; aujourd’hui, le groupe en vend 3,3 millions, soit une hausse de 65 %. Le trust a fait 176 millions d’euros de bénéfices en 2006. Les profits vont bien, à qui veut-on faire croire que PSA se porte mal ?
* Paru dans Rouge n° 2207 du 24 mai 2007.
PSA supprime 10 000 postes
Le groupe PSA a annoncé la suppression de 4 800 emplois en 2007. En comptant les sous-traitants, 10 000 postes sont concernés.
Dans le cadre du marché mondial de l’automobile, la concurrence intertrusts est âpre, c’est la guerre ! Toyota est passé numéro un devant General Motors. Des milliers de licenciements touchent l’Amérique du Nord, notamment les États-Unis. De nouveaux concurrents indiens et chinois arrivent. Des multinationales, comme Renault ou Peugeot-Citroën s’implantent dans les pays de l’Est. En Roumanie, pour Renault, en Tchéquie (Kolin) ou en Slovaquie (Trnava) pour Peugeot. Ce centre, qui vient d’être inauguré, s’étend sur 192 hectares et emploie 3 300 salariés (âge moyen, 31 ans).
L’ex-patron de PSA, Jean-Martin Folz, a liquidé, avant de partir, l’usine anglaise de Ryton (janvier 2007), laissant plus de 3 000 salariés sur le carreau, sans compter la sous-traitance. Son successeur, Christian Streiff, après un passage à Saint-Gobain - d’où il est parti avec un parachute en or -, après trois mois à Airbus, est devenu le nouveau porte-flingue des actionnaires principaux, en particulier de la famille Peugeot. En mars, il prévenait : « Nous devons mettre fin à l’envolée de nos frais fixes. PSA sort d’une merveilleuse période d’embauche, et nous devrons vraisemblablement nous résoudre à une baisse des effectifs. »
Rappelons que, ces trois dernières années, pour trois départs, il y a eu une seule embauche chez PSA. Des milliers de précaires ont été jetés comme des kleenex. Et le plan de licenciements de Folz n’est pas encore terminé : 4 800 autres salariés vont être licenciés, en 2007, sur les différents sites. Le plan Streiff vise certainement l’objectif de 10 000 suppressions d’emplois, équipementiers et sous-traitants compris. Un accord-cadre a été signé par tous les syndicats (sauf la CGT). Ces « licenciements économiques volontaires », contre une prime de six à vingt-quatre mois de salaire, touchent les ouvriers hors production (1 800), les agents de maîtrise, les cadres. Les salariés qui ont plus de 59 ans ne sont pas concernés.
Or, les ventes mondiales de Peugeot-Citroën sont en hausse : 2 millions en 1998, 3,3 millions en 2006, soit plus de 65 %. Par le système de rachat d’actions et par le versement aux actionnaires de dividendes, la famille Peugeot et les autres actionnaires s’enrichissent pendant que le nombre ds salariés diminuent. Actuellement, 10 % des pièces et composantes automobiles Peugeot-Citroën sont fabriqués dans les pays dits low cost, où les salaires sont bas. L’objectif de Streiff est de passer à 45 % d’ici 2010 !
Mais il y a des résistances, comme à Aulnay, chez Faurecia et Siedoubs, chez les fournisseurs du Pays de Montbéliard. Et puis, les travailleurs luttent aussi dans le monde pour de meilleurs salaires et contre les licenciements : Dacia en Roumanie, Hyundai en Corée du Sud ou Ford à Saint-Pétersbourg. Les travailleurs et travailleuses de l’automobile, par-delà les frontières, ont le même intérêt à s’unir contre les patrons des différentes multinationales.
* Paru dans Rouge n° 2204 du 3 mai 2007.