La Confédération paysanne manifestera le 15 octobre 2005 à Genève avec ses partenaires contre la libéralisation accrue des marchés agricoles à l’OMC et pour réaffirmer que la souveraineté alimentaire est la seule alternative à la dérégulation des échanges.
La Confédération paysanne s’oppose à toutes ouvertures supplémentaires du marché agricole européen. Une nouvelle baisse de 36 % des droits de douanes de l’UE placera les paysans européens dans une concurrence insoutenable face à des grands propriétaires d’Amérique du sud qui s’exonèrent des contraintes sociales et environnementales. La taxation douanière est le seul outil à disposition de l’ensemble des pays riches ou pauvres, pour se protéger. La libéralisation des marchés, réclamée à grands cris par les pays agro exportateurs du sud, Brésil en tête, profitera aux grandes multinationales de négoce et non pas aux petits paysans de ces régions qui ne produisent pas pour l’exportation.
La PAC, qui vient d’être réformée, correspond à deux objectifs pour le gouvernement et les organisations agricoles majoritaires : être en position de force dans les négociations internationales et maintenir un statu quo qui permette la poursuite de la concentration et de l’industrialisation de l’agriculture. A titre d’exemple, l’Union européenne s’apprête à délocaliser sa production de viande bovine vers l’Amérique du sud. Une mise à disposition d’un quota supplémentaire de 480.000 tonnes représenterait la production annuelle de 30 000 éleveurs spécialisés en viande bovine. A la clé, ce sont donc des milliers d’emplois salariés et paysans qui disparaîtraient.
En plus des problèmes d’emploi, quel intérêt aurait l’Union Européenne à brader son indépendance alimentaire dans un contexte mondial à l’équilibre des plus fragiles (crises énergétiques, démographie et ressources en eau) ?
Contacts :
– Gérard Durand - 06 80 72 32 74
– Philippe Babaudou - 06 82 99 28 67