Le 2 septembre 2004
Il importe peut-être de commencer par rappeler qu’un rapport ornithologique mesure la présence des observateurs avant même celle de l’avifaune. Le suivi du parc des Beaumonts est récent. Quelques données nous ont été communiquées, qui remontent aux années 1970, et nous espérons encore voir s’ouvrir des carnets de notes oubliés. Mais ce n’est que depuis 1993 qu’un travail systématique est engagé, qui nourrit les rapports annuels.
Bien des observatrices et observateurs ont visité les Beaumonts ces douze années passées, ce qui a permis d’enrichir considérablement la connaissance du site. Leurs noms sont indiqués en introduction à chaque rapport. Mais, dans la durée, la collecte des données dépend d’un trop petit nombre d’ornithos. Ils ont leurs qualités mais aussi leurs défauts, dont celui d’être souvent absents. Depuis 1993, le suivi du site est donc continu, mais pas pour autant régulier : chaque année, leur présence peut-être relativement intense durant certaines périodes et très faible ou même nul à d’autres moments —ce qui est particulièrement dommage quand le « creux » se produit au plus fort des migrations. Seule l’augmentation du nombre des observatrices et observateurs permettrait de résoudre ce problème.
Pour les espèces migratrices, il nous arrive d’utiliser les formules de « premiers arrivés » et de « derniers passages ». C’est évidemment outrancier et il faut rajouter mentalement « relevés » : « premiers arrivés relevés »…
Puisque l’on traite des facilités de langage, notons que le terme de « femelle » doit être compris comme « plumage de type femelle » pour les espèces et les périodes où la livrée d’un immature, fut-il mâle, ressemble à celle de la femelle, fut-elle adulte.
Signalons aussi qu’il n’y a jamais eu d’évaluation sérieuse du nombre des couples nicheurs. Plus généralement, la précision des données numériques est très variable suivant les cas. Dans un milieu « fermé » (arbres, buissons…), bien des oiseaux échappent à l’observation. On peut en revanche compter plus rigoureusement un vol de Grands Cormorans passant à petite distance.
Le statut d’une espèce en Ile-de-France est donné chaque fois qu’elle entre pour la première fois dans un rapport annuel ; ce qui permet de mieux mettre l’avifaune des Beaumonts « en perspective ». Ensuite, seul le statut au Beaumonts est indiqué pour la période étudiée, d’abord brièvement puis, suivant les cas, de façon plus ou moins détaillée.
Il peut y voir, dans la définition du statut d’une espèce aux Beaumonts, une part d’interprétation, d’autant plus qu’une même espèce peut relever de plusieurs statuts à la fois (sédentaire, migrateur, hivernant). Pour tenter de mieux comprendre ces statuts, je me suis inspiré des ouvrages de Lesaffre (1987) sur les oiseaux de Paris, de Siblet (1988) sur la région de Fontainebleau (proche de la nôtre) et des publications du CORIF.
Les indications fournies sont parfois très détaillées, soit parce que l’espèce est rare ou sa présence remarquable (auquel cas le nom de l’observateur est aussi donné), soit parce qu’elles peuvent aider à évaluer la présence de l’espèce sur le site (nidification possible) ou ses déplacements migratoires ou régionaux.
Les rapports annuels peuvent être mis à jour quand de nouvelles données sont collectées concernant cette année, ou quand des corrections sont introduites. Un site Internet à l’avantage, sur les rapports diffusés par d’autres moyens (email, poste), de toujours présenter la dernière version en date.
Le nom latin de certaines espèces mentionnées ici a été modifié ces dernières années. Le Goéland leucophée, Larus cachinnans, est devenu Larus michaellis. L’Hirondelle de fenêtre, Delichon urbica, a été masculinisée, devenant Delichon urbicum. Par ailleurs, deux sous-espèces de Sizerin flammé, Carduelis flammea, seraient maintenant considérées comme des espèces séparées, celle qui fréquente le plus notre région étant alors le Sizerin cabaret, Carduelis cabaret ; mais cette division semble faire question. On s’en tient pour l’instant à l’appellation de Sizerin flammé, Carduelis flammea.
Note aux observateurs
Les observations rares exigent évidemment une identification particulièrement rigoureuse. On n’entend pas ici seulement une espèce rare pour la France mais aussi une espèce rare pour la région parisienne, même si elle est présente en Ile-de-France, et une espèce observée à un moment où elle est normalement absente de nos contrées, même si elle s’avère être courante à une autre période. L’identification d’une espèce « courante », mais à une date très précoce ou très tardive, peut être parfois plus délicate que celle d’une « rareté » proprement dite