Après les perquisitions effectuées dans les locaux de la France insoumise, du Parti de gauche et au domicile de plusieurs personnes dont Jean-Luc Mélenchon, se développe un incroyable battage policier, judiciaire et surtout médiatique. Il peut en résulter des conséquences graves pour la gauche, et au-delà pour la vie politique et démocratique du pays.
Dès le début, et comme l’ont manifesté toutes les forces de gauche ainsi que plusieurs personnalités, nous avons dénoncé dans un communiqué le très grand déploiement policier et un « deux poids, deux mesures » : il est des problèmes autrement plus importants touchant les sphères du pouvoir qui restent dans l’invisibilité médiatique, ne suscitent pas des indignations équivalentes, même lorsque la répression frappe des syndicalistes et le mouvement social, voire qui échappent purement et simplement à la justice. Nous tenons à réaffirmer ici notre solidarité avec la France Insoumise, ses militantes et militants face à l’offensive du pouvoir.
Pour autant, nous considérons qu’une autre méthode de défense que celle qui fut adoptée aurait été plus efficace.
Ensemble ! a soutenu la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2017, sur la base du programme défendu alors par La France insoumise. Ensemble ! soutient l’action de son groupe parlementaire, et a participé aux mobilisations de rue qui ont eu lieu ces derniers mois à son appel. Nombre des membres d’Ensemble ! participent à la vie de La France insoumise et de ses groupes d’appui.
Mais aujourd’hui nous craignons que la tactique du « bruit et de la fureur » dont Jean-Luc Mélenchon se revendique, s’avère dans le contexte présent, et au regard des problèmes posés, contre-productive.
Jean-Luc Mélenchon et la direction de La France insoumise expliquent qu’il n’y a rien de fondé dans les soupçons et les accusations à leur encontre à propos de la gestion financière de la campagne présidentielle. Comme Jean-Luc Mélenchon le dit lui-même, et le rappelle dans son blog le 21 octobre, il suffit donc de répondre en toute transparence aux questions posées. Cela pas seulement en réponse aux exigences de la justice, mais devant les citoyennes et citoyens, pour ainsi clore définitivement cet épisode et qu’il n’en soit plus question à l’avenir.
Il est souhaitable que cela se fasse dans la sérénité et en bannissant certains dérapages malencontreux. Par exemple la dénonciation en bloc des médias, quitte à agiter un spectre complotiste, et la mise en cause du travail des journalistes, y compris celles et ceux qui de longue date ont fait la démonstration du sérieux de leurs investigations. La liberté de la presse doit être respectée et défendue, le libre travail des journalistes est indispensable à la vie démocratique. Il ne faut pas prêter le flanc à l’idée que celui poserait problème, mais au contraire défendre davantage une nécessaire pleine indépendance des organes de presse, et la nécessité d’assurer celle-ci sur le plan financier.
Concernant la justice, il ne s’agit pas de porter contre elle des attaques indifférenciées. Mais de combattre pour sa pleine indépendance, en particulier en dénouant les liens qui la lient au pouvoir politique, entre autre à travers le rôle des procureurs, et en dénonçant les effets des inégalités sociales dans son fonctionnement.
Seule une pleine clarté sur ces questions peut permettre de combattre les attaques contre les forces militant pour la démocratie et la justice sociale. Attaques qui, au travers de la France Insoumise, concernent toutes les forces de gauche.
François Calaret, Michelle Ernis, Marie-Claude Herboux, Roland Mérieux, Cécile Silhouette, Francis Sitel
(membres de l’Equipe d’anmation d’Ensemble !)