Jusqu’à présent, les « faucheurs volontaires » d’OGM n’avaient à redouter que les gendarmes, les CRS et les poursuites judiciaires. Mais on a assisté, samedi 4 novembre, à un véritable tournant : après la neutralisation de 2 000 tonnes d’OGM, l’exploitant responsable de leur production - d’ailleurs illégale - n’a pas hésité à ouvrir le feu sur les manifestants avec son fusil de chasse, avant d’endommager leurs véhicules à l’aide de son 4x4 !
Et qu’arriva-t-il ? Interpellé par les forces de l’ordre, le producteur fou a été relâché au bout de quelques heures... alors que José Bové, qui s’était rendu à la gendarmerie pour porter plainte suite aux coups de feu, a dû subir un week-end de garde à vue ! Cet épisode illustre une nouvelle fois les dangers d’une agriculture productiviste et malade du profit. Le gouvernement français se refuse toujours tant à transposer les directives européennes sur la dissémination des OGM qu’à ouvrir un véritable débat public. Sa politique est celle du passage en force, voulu par l’industrie semencière, au détriment du débat démocratique.
La lutte contre la culture des OGM en plein champ et leur commercialisation éclaire de façon crue l’enjeu des questions posées par le mouvement social : respect du droit de propriété ou respect des droits à l’existence ? Agrobusiness ou agriculture paysanne ? Souveraineté alimentaire ou dépendance vis-à-vis des multinationales ? Autant de raisons de manifester notre solidarité envers les faucheurs volontaires et d’intensifier les mobilisations dans les mois à venir...