La Via Campesina
International farmers movement
Movimiento campesino internacional
Mouvement paysan international
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Jin. Mampang Prapatan XIV no 5 Jakarta Selatan, Indonesia
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Jakarta, le 10 septembre 2005
Le 10 septembre est la Journée internationale contre l’OMC et la libéralisation commerciale et pour la souveraineté alimentaire des peuples*. Dix ans après la création de l‘OMC, la Via Campesina fait le constat que les règles du commerce international ont aggravé les inégalités entre les pauvres et les riches. Moins de 20 % de la population, pour la plupart les habitants des pays industrialisés, contrôle plus de 80 % de la richesse mondiale. Après dix ans de politiques néo-libérales sous le régime de l’OMC, 850 millions de personnes souffrent encore de la faim et de la misère. Le temps que vous lisiez cette phrase, un enfant sera mort de faim. Cette situation est inacceptable ! Le droit à l’alimentation fait parti des droits de l’Homme les plus fondamentaux et tous nos gouvernements sont responsables du respect de ce droit. L’application des principes de la souveraineté alimentaire est essentielle pour en finir avec la faim dans le monde. Chaque pays devrait avoir le devoir et le droit de produire une alimentation saine pour sa propre population dans des conditions environnementales durables. Les marchés locaux sont essentiels au Nord comme au Sud, car 90% de l’alimentation est produite et consommée au niveau local.
Les médias de masse accusent les « paysans du Nord” de remettre en cause le »développement du Sud". Mais la solidarité entre paysans du Nord et du Sud est aujourd’hui très forte et il n’est plus possible de croire que leurs intérêts sont divergents. Les paysans aux quatre coins du monde communiquent entre eux et ils savent qui accuser : l’OMC, les accords de libre-échange, les firmes multinationales, une minorité de gros producteurs au Nord comme au Sud et les aides à l’exportation qui détruisent partout les marchés locaux. Seules les industries agroalimentaires, la grande distribution et une poignée de gros producteurs au Nord et au Sud profitent de la libéralisation. Même dans les régions qui globalement se sont enrichies, le fossé entre riches et pauvres s’élargit : la misère s’accroît un peu partout.
Les règles commerciales actuelles font un grand nombre de victimes. La tragédie de la faim se perpétue, notre environnement est menacé. Le rapport annuel des Nations Unies sur la biodiversité montre que les pays les plus pauvres seront aussi les plus touchés par le réchauffement climatique. Les femmes qui habitent dans ces pays vont devoir affronter des conditions encore plus difficiles pour faire vivre leur famille. Les peuples du monde entier doivent se mobiliser pour faire face à ces crises environnementales. Il n’est pas possible de lutter contre la faim et la pauvreté sans prendre en compte ces défis environnementaux.
La Via Campesina appelle tous les peuples à agir contre la fracture entre riches et pauvres, la honte du monde moderne. Nous devons entendre et comprendre les demandes des plus pauvres et agir dès maintenant ! Comprendre et agir sont les seuls moyens de construire un futur plus juste et d’éviter que chaque jour des milliers de personnes meurent de la pauvreté et de la faim.
Les paysans du monde entier doivent produire la nourriture, pas alimenter la faim ! Même en Europe et aux Etats-Unis, les paysans et les ouvriers agricoles souffrent. Beaucoup sont obligés d’abandonner la terre à cause de la baisse des prix agricoles. La désertification agricole est une catastrophe sociale et culturelle.
C’est le moment de choisir. Nous faisons le choix de la solidarité ! Les millions de paysans de Via Campesina n’ont de cesse de lutter pour que l’OMC sorte de l’agriculture. Dix ans après la création de l’OMC, des pays comme la Corée, l’Indonésie, le Japon et la Thaïlande sont à présent contraints d’importer de l’alimentation pour augmenter les profits de multinationales agroalimentaires, tandis que la production agricole locale et les petits paysans sont sacrifiés. L’alimentation et l’agriculture sont trop importants pour être laissés entre les mains de l’OMC ! La Via Campesina se bat contre la faim dans le monde, pour que l’alimentation soit produite de façon durable par des paysans nombreux et que le commerce soit plus juste. Partout dans le monde, les peuples refusent d’abandonner le contrôle de leur alimentation, car ils savent que du contrôle de l’approvisionnement alimentaire dépend le pouvoir politique.
La souveraineté alimentaire est notre réponse à ces défis. Trop de personnes souffrent à cause de l’OMC. Il est temps de faire de la souveraineté alimentaire la base de la nouvelle politique contre la faim. Nous avons réussi à faire échouer l’OMC à Seattle et à Cancun. Nous réussirons à nouveau à Hongkong.
En mémoire de notre ami Lee
Globalisons la lutte, globalisons l’espérance
Dix ans d’OMC, ça suffit !
Commission Internationale de Coordination de Vía Campesina
Jakarta, le 10 septembre 2005
Pour plus d’information, veuillez contacter :
Henry Saragih, Coordinateur international de Via Campesina
0062-21-799 1890 (bureau) 0062-8163144441 (tel. portable)
Email : viacampesina viacampesina.org
Ingeborg Tangeraas, membre de la Commission Internationale de Coordination de Vía Campesina
0047-95974242 (tel. portable) Email : ingtang online.no
* La souveraineté alimentaire des peuples est le droit des peuples et des Etats de définir leurs propres politiques agricoles et alimentaires ainsi que de décider comment produire et consommer leur alimentation, sans dumping vers les pays tiers
Voir aussi :
La souveraineté alimentaire des peuples http://www.viacampesina.org/art_fr....
Qu’est-ce que la souveraineté alimentaire ? http://www.viacampesina.org/art_fr....