Le projet de résolution suivant doit être complété en tenant compte des travaux du Forum parlementaire mondial. Les débats en plénières et ateliers devraient en effet permettre de préciser les initiatives que le Réseau parlementaire international mènera en 2003. Le calendrier d’activité du RPI devra aussi tenir compte des décisions que prendront les mouvements sociaux et citoyens à l’issue du troisième Forum social mondial.
Pour la troisième année consécutive, le Forum parlementaire mondial (FPM) s’est réuni à Porto Alegre, les 22-24 janvier 2003, au sein du Forum social mondial.
La constitution du Réseau parlementaire international (RPI), à même d’agir dans la durée en nouant des rapports solidaires avec les mouvements sociaux et citoyens, constitue l’un des principaux objectifs adoptés lors des précédentes rencontres du Forum parlementaire mondial. Le premier FPM, en janvier 2001, en avait défini les bases et la perspective. Le second, en février 2002, avait précisé ses modalités de structuration (autour de pôles régionaux dont la coordination doit assurer la dimension internationale) et de fonctionnement (avec la création de listes électroniques mondiale et régionales). Au cours de l’année 2002, ce réseau a commencé à intervenir avec la déclaration préparée à l’occasion du sommet de Johannesburg (« Rio+10 ») et la campagne engagée contre la mainmise de l’OMC sur les services publics (dans le cadre de l’AGCS actuellement en négociation).
Cependant, le développement du Réseau parlementaire reste très inégal suivant les régions et les pays. Il importe aujourd’hui de l’étendre et de renforcer sa capacité d’action, dans le prolongement de la Déclaration finale du premier Forum parlementaire mondial (datée du 28 janvier 2001) et de la résolution sur le RPI adoptée lors du second (le 2 février 2002).
Le Réseau parlementaire international se mobilisera, en 2003, tant sur le plan législatif qu’en lien avec les campagnes menées par les mouvements sociaux et citoyens :
Contre la guerre. C’est la première urgence. Agir sans délais pour éviter la guerre en Irak. Plus largement, s’opposer au nouvel ordre militaire mondial que Washington veut imposer et à sa doctrine de « guerre préventive » dont les effets se font déjà sentir de l’Amérique latine au Moyen Orient (Palestine...), à l’Europe (Tchétchénie...) et à l’Asie (Philippines...). Le RPI agira de concert avec le nouveau mouvement antiguerre qui prend forme à l’échelle internationale, à l’occasion notamment des mobilisations prévues pour le 15 février 2003.
Cancun. La conférence ministérielle de l’OMC à Cancun (Mexique), les 10-14 septembre 2004, constitue une échéance majeure pour tous les mouvements de résistances à la mondialisation libérale. Le RPI devra, en particulier, élargir la campagne engagée depuis l’automne 2002 contre l’Accord général sur le commerce des services (AGCS) et en défense des services publics (la pétition initiée en Europe a déjà recueilli 215 signatures de parlementaires). La date limite pour l’envoi des offres de libéralisation étant le 31 mars 2003, ce mois représentera une étape importante dans cette mobilisation qui culminera en septembre.
Après Johannesburg. Le Sommet du développement durable (« Rio + 10 ») à Johannesburg, fin août-début septembre 2002, a été un échec patent. Le texte de l’appel international initié par le RPI et signé à l’époque par 233 parlementaires de très nombreux pays n’a de ce fait rien perdu de son actualité. En conséquence, le RPI diffusera plus largement encore cet appel (« Après Johannesburg, l’urgence reste de sauver la Terre ») et relancera la collecte de signatures pour préparer de nouvelles actions en ce domaine.
Solidarités. La situation dans de nombreuses régions du monde devient particulièrement grave. C’est évidemment le cas au Moyen-Orient où il faut briser l’isolement du peuple palestinien. Mais c’est aussi le cas en Amérique latine avec d’un côté les espoirs suscités par l’élection de Lula au Brésil et de l’autre l’accumulation de menaces (déstabilisation au Venezuela, crise en Argentine, plan Colombie, tendances continentales à la militarisation, projet d’Alca-Zléa...) et partout où les foyers de guerre sont attisés par la mondialisation inégalitaire. Le RPI doit activement aider au développement des solidarités internationales. Les parlementaires des pays du Nord, en particulier, doivent interpeller leurs gouvernements sur leurs politiques envers ces pays (y compris au sein du FMI) et poser publiquement la question de comment les aider.
Dans le cadre de son engagement contre la guerre et la mondialisation inégalitaire, les membres du RPI participerons aux grandes mobilisations prévues pour 2003 par les mouvements sociaux et citoyens, comme celles qui se dérouleront à l’occasion du sommet du G8, en juin, à Evian (France).
Le RPI préparera activement le prochain Forum parlementaire mondial qui devra tirer le bilan des campagnes menées en 2003, préparer les initiatives de 2004 et permettre de véritables échanges politiques.