L’usine ne compte plus que 3 300 salariéEs contre 5 000 en 2004, avec un volume de production divisé par deux. Le gros du cortège était fourni par les salariéEs, leurs familles, voisins et amis. Tous sont conscients que la fermeture du site d’Aulnay, c’est 500 familles de la ville et des milliers aux alentours qui se retrouveraient sans ressources. Car 3 000 suppressions d’emplois directs, cela représente près de 10 000 emplois indirects. Viennent ensuite de nombreux militants des autres usines du groupe : Rennes, Poissy, Sochaux, La Garenne. En effet, les réductions d’effectifs touchent tous les établissements avec la liquidation de centaines d’emplois de CDD, intérimaires et prestataires dans et hors production.
Si toutes les organisations syndicales de l’usine, CGT, Solidaires, CFDT, CFTC, CGC, FO et SIA (syndicat « indépendant » majoritaire) ont appelé à la manifestation, leur présence a été volontairement discrète pour préserver l’unité réalisée jusqu’à maintenant dans la mobilisation. La fin du cortège a vu se succéder le PCF, le PG, EÉ-LV, le PS, LO et le NPA.
Après une très longue marche dans la ville d’Aulnay, la manifestation s’est regroupée sur la place de la mairie. Après la présentation de la lutte par Jean-Pierre Mercier, délégué syndical CGT de l’usine, se sont succédé les représentants de tous les syndicats du site, le maire d’Aulnay et les porte-parole des organisations politiques présentes à la manifestation.
Tous les intervenants ont dénoncé les méthodes de gestion de la direction de PSA qui, après avoir caché ses projets puis les avoir minimisés, est maintenant passée à leur mise en œuvre cynique, entraînant déjà des centaines de suppressions de poste de travail tout en surchargeant les salariés épargnés.
Si le renforcement de la mobilisation sur le site d’Aulnay est la priorité pour tous, il est incontournable de construire l’unité dans la lutte de tous les sites concernés immédiatement tels que ceux de SevelNord et de Madrid. Et au-delà, tous les sites de PSA, équipementiers et sous-traitants compris, et plus largement toute la filière automobile.
Ce fut le sens de l’intervention de Philippe Poutou insistant sur la nécessaire combinaison des luttes, des mobilisations qui existent depuis les postiers jusqu’aux sidérurgistes de Florange, en passant par ceux de Fralib. Philippe insiste sur la dimension internationale des révoltes qui se développent face à une crise qui conduit chaque jour à des attaques de plus en plus importantes contre les travailleurs et les peuples. Si, comme le crient ceux de Florange et d’Aulnay, ils ont la volonté de devenir « le cauchemar du gouvernement », nous devons, comme l’a suggéré Philippe, être les cauchemars de tous les gouvernements, FMI et autre Banque mondiale qui veulent nous faire payer leurs crises.
Robert Pelletier
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 137 (23/02/12).
PSA : L’EMPLOI EN LIGNE DE MIRE
Plusieurs centaines de salariéEs ont manifesté à l’appel des syndicats CGT, Solidaires, CFDT, CFTC et SIA Aulnay à l’occasion de la tenue du comité central d’entreprise (CCE) du groupe PSA, mardi 15 novembre, à Paris.
L’été dernier, la CGT révélait le grand plan de restructuration du groupe prévoyant la fermeture des sites d’Aulnay, SevelNord et Madrid. Après avoir prétendu que ces informations n’étaient pas fondées, la direction de PSA a commencé à abaisser ces cartes lors du CCE de mardi. 5 000 postes seraient supprimés et la direction espère faire passer la pilule en limitant au maximum les suppressions de CDI. Les salariés en CDD, les intérimaires, ceux employés par des prestataires de services vont être mis sur la touche avec la plus grande brutalité. Pourtant, le site de Melun sur lequel l’effectif est déjà passé de 700 il y a deux ans à 180 aujourd’hui, va être fermé, 1 900 postes en production et surtout 3 100 hors production (commercial, marketing, informatique, recherche et développement) sont dans le collimateur. Cela signifie que l’ensemble des sites, Aulnay, Vélizy, La Garenne-Colombes ou Sochaux vont être touchés. Autant dire que la présence de salariéEs de ces sites mais aussi de SevelNord, Poissy, Magneto, Gefco et de délégations de Renault montre la voie vers laquelle la mobilisation doit s’engager : un tous ensemble de touTEs les salariéEs de PSA mais aussi de toute la filière sans oublier tous les sous-traitants et équipementiers. Dès samedi 19 novembre, à Valenciennes, autour des salariéEs de SevelNord, il faut construire cette mobilisation.
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 124 (17/11/11).