La Charte mondiale des femmes pour l’humanité définit le monde que les femmes veulent construire. Un monde où seront bannies l’exploitation, les oppressions, l’intolérance et les exclusions. Un monde fondé sur l’égalité, la liberté, la solidarité, la justice et la paix. Un monde où l’intégrité, la diversité, les droits et les libertés de toutes et tous seront respectés.
Pour le promouvoir, une marche-relais est partie le 8 mars du Brésil. Quand elle arrivera au Burkina Faso, le 17 octobre, journée mondiale contre la faim, elle aura traversé 56 pays.
Elle fait étape à Marseille les 28 et 29 mai, où seront organisés des forums-débats (samedi matin), des espaces (samedi à partir de 18 h) et une manifestation le samedi après-midi (15 h 30, porte d’Aix). Cinq thèmes structureront les débats :
– pauvreté, travail, précarité. Les inégalités professionnelles et salariales restent très importantes dans tous les pays de l’Union européenne, allant de 17 à 30 %. Ce n’est pas la reconnaissance formelle de l’égalité entre hommes et femmes incluse dans le traité constitutionnel qui va changer les choses. Des témoignages de travailleuses du commerce et des services publics accompagneront une réflexion sur les actions à mener pour imposer une réelle égalité ;
– sexualité, avortement, contraception, santé. La lutte pour le droit à l’avortement reste d’une brûlante actualité. Dans cinq pays de l’Union européenne, le Portugal, Chypre, Malte, l’Irlande et la Pologne, l’avortement est interdit. Là où il est autorisé, il est souvent remis en cause par le fait qu’il n’y a pas assez de centres IVG. Quant au traité constitutionnel, il ne reconnaît pas ce droit ;
– démocratie, pouvoir, égalité. L’accès des femmes aux lieux de pouvoir reste extrêmement limité. Et la démocratie, sans égalité entre hommes et femmes, est totalement illusoire. Les causes de cet état de fait sont à rechercher dans l’imbrication entre exploitation capitaliste et patriarcat. Une place importante sera accordée à la situation des femmes dans les pays d’Europe centrale et orientale, ainsi qu’à la question de la laïcité ;
– violences faites aux femmes. Ces violences sont multiples (viols, mutilations sexuelles, harcèlements, mariages forcés, prostitution, etc.), et s’exercent aussi bien dans le cadre familial qu’au travail et dans la vie en société. Les thèmes de la lesbophobie, des violences conjugales et de la maltraitance des enfants seront mis en débat ;
– paix et conflits. Les femmes et les enfants sont souvent les principales victimes des guerres. La Marche est très implantée dans les pays africains et une résolution contre la guerre, la militarisation et l’armement a été élaborée dans le cadre d’une réunion des femmes des pays des Grands Lacs. Les questions du rôle des femmes dans les conflits, de la reconstruction et de la prévention des conflits seront au centre des débats
Ce programme passionnant sera complété par une assemblée générale le dimanche matin, au palais des congrès, qui permettra la mise en commun des débats du samedi et le lancement de campagnes. Et si l’on ajoute à cela la dimension européenne de cette initiative (il y aura des délégations de plusieurs pays européens), il n’y a pas d’hésitations à avoir, c’est bien à Marseille qu’il faut aller ce week-end !
Léonce Aguirre