En 2008, Hassen Ben Abdallah a été condamné par contumace pour avoir participé au mouvement de protestation sociale du bassin minier de Redeyef dans la région de Gafsa.
Titulaire d’un CAPES, il militait à l’époque au sein du mouvement des chômeurs diplômés.
Au terme d’un an et demi de clandestinité, il s’est présenté à la justice et a alors été jeté en prison pour 4 ans.
Depuis des mois, Hassen Ben Abdallah, qui souffre d’allergie et de toux, proteste contre ses conditions d’incarcération :
– sa maladie n’est pas soignée
– il souffre du froid et de l’humidité, mais l’administration refuse de le changer de cellule,
– son courrier et la nourriture apportée par sa famille ne lui sont pas remis.
Pour toutes ces raisons et obtenir sa libération, Hassen Ben Abdallah a entamé depuis le 18 novembre une grève de la faim.
L’Union syndicale Solidaires soutient pleinement son action et demande sa libération immédiate, ainsi que celle du journaliste Fahem Boukadous qui a récemment fait également une grève de la faim pour des raisons comparables.
Union syndicale solidaire
Paris, le 6 décembre 2010
Fahem Boukaddous et Hassan Ben Abdallah : Lettre ouverte au Ministre de la Justice et des droits de l’Homme de Tunisie
A l’initiative de Malika Benarab-Attou, une lettre de six membres du Parlement européen vient d’être envoyée au Ministre de la Justice tunisien. Les députés européens sont de quatre partis politiques différents ; les Verts/Alliance libre européenne, l’Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe, les Socialistes et Démocrates, ainsi que la Gauche Unitaire Européenne. D’autres membres du Parlement peuvent se joindre à cette demande urgente pour la libération immédiate des défenseurs des droits de l’Homme Fahem Boukaddous et Hassan Ben Abdallah.
Monsieur le Ministre de la justice et des droits de l’Homme,
Le journaliste Fahem Boukaddous est emprisonné depuis juillet 2010 pour « diffusion d’information susceptible de porter atteinte aux personnes et à leurs biens » pour avoir couvert des mouvements sociaux pour plusieurs médias. Le militant syndical Hassan Ben Abdallah est pour sa part détenu depuis février 2010 pour « rébellion » et « association de malfaiteurs ».
Les observateurs mandatés par les organisations des droits de l’Homme pour observer le déroulement de leurs procès ont fait état d’une série d’atteintes aux droits de la défense, à la publicité des débats, au principe du contradictoire et des comportements attentatoires à la dignité humaine des deux défenseurs imputables aux autorités judiciaires tunisiennes.
Nous nous alarmons des conditions de détention de MM. Boukaddous et Ben Abdallah. Hospitalisé plusieurs fois ces dernières semaines du fait de crises d’asthme à répétition, M. Boukaddous est depuis le 8 octobre en grève de la faim illimitée pour dénoncer ses conditions de détention. Les informations sur les conditions de détention de M. Ben Abdallah sont également très inquiétantes. Contraint de dormir à même le sol pendant des mois, il se trouve actuellement dans une cellule surpeuplée hébergeant 100 détenus, ce qui aggrave ses problèmes respiratoires.
Nous vous rappelons que la Tunisie a librement consenti aux obligations contenues dans le Pacte International des Droits Civils et Politiques qu’elle est désormais tenue de respecter. De même, la Déclaration des Nations Unies sur les Défenseurs des Droits humains assure à ces militants la possibilité d’effectuer leur travail légitime en toute sécurité (articles 6 et 12). La protection des défenseurs des droits de l’Homme est une priorité de l’UE et l’Accord d’Association qui la lie à la Tunisie se fonde sur le respect des droits de l’Homme (article 2).
Nous demandons aux autorités tunisiennes de libérer immédiatement et inconditionnellement Fahem Boukaddous et Hassan Ben Abdallah arbitrairement détenus, d’abandonner les charges retenues contre eux et de garantir en toutes circonstances leur intégrité physique et psychologique, ainsi que celles de leurs familles.
Ces deux cas sont malheureusement emblématiques de l’évolution de la situation de la démocratie et des droits de l’Homme et nous interroge sur la volonté du Gouvernement tunisien de respecter ses engagements vis-à-vis de l’UE en ce domaine.
· Heidi HAUTALA
· Malika BENARAB-ATTOU
· Hélène FLAUTRE
· Marie-Christine VERGIAT
· Sarah LUDFORD
· Ana GOMES
Communiqué
ACHARNEMENT DU POUVOIR TUNISIEN CONTRE LE MOUVEMENT SOCIAL DU BASSIN MINIER DE GAFSA
Abid KHLAFI , dirigeant du mouvement social du bassin minier de Gafsa, condamné à six ans de prisons et libéré a été empêché par la police tunisienne de prendre l’avion pour se rendre à Casablanca afin de participer au Forum social Maghrébin-Forum des Quartiers Populaires, qui doit se tenir les 23 et 24 octobre 2010.
La FTCR condamne cette nouvelle atteinte flagrante à la liberté de circulation et demande que le pouvoir tunisien respecte les libertés fondamentales des citoyens tunisiens conformément aux conventions internationales des droits de l’homme que la Tunisie a ratifié.
Encore une fois le pouvoir tunisien continue à réprimer les acteurs du mouvement social du bassin minier de Gafsa. La FTCR demande que ce dossier soit définitivement clos en libérant le journaliste tunisien Fahem Boukaddous (en grève de la faim depuis 15 jours), le syndicaliste Hassan Ben Abdallah et la relaxe des condamnés par contumace (Maher Fajraoui et Mouhieddine Cherbib) ainsi que la réintégration dans leur emploi de tous les anciens prisonniers et la satisfaction de la principale revendication de création d’emplois durables pour les habitants du bassin minier de Gafsa.
La FTCR exprime son soutien et sa solidarité à Mme Ghézala M’hamdi en grève de la faim pour protester contre son licenciement à la suite de son soutien du Mouvement social de protestation des populations du Bassin Minier.
La FTCR
Paris le 22 octobre 2010
LIBERTÉ POUR HASSEN BEN ABDALLAH ET FAHEM BOUKADDOUS !
COMMUNIQUÉ DU NPA
Hassen Ben Abdallah et Fahem Boukaddous ont été emprisonnés pour 4 ans respectivement les 24 février et 15 juillet derniers, le premier pour sa participation aux structures de défense des chômeurs diplômés, le second pour avoir couvert le soulèvement de la région de Gafsa pour la chaîne El Hiwar. Des peines particulièrement lourdes alors que les autres inculpés dans cette affaire avaient bénéficié en 2009 de libérations conditionnelles. Avec ces condamnations, le gouvernement tunisien qui n’a jamais donné satisfaction aux revendications des populations en lutte pour leur emploi ; il maintient une épée de Damoclès sur les militants et entend poursuivre la répression.
Hassen Ben Abdallah et Fahem Boukaddous ont rejoint en prison les milliers de prisonniers d’opinion, souvent des jeunes condamnés à de lourdes peines, qui ont été torturés pour la majorité d’entre eux et condamnés dans des parodies de procès. C’est ainsi que le 4 juillet, Ryadh Laouati, un ancien prisonnier politique, arrêté à nouveau en 2009, a été condamné à 12 ans d’emprisonnement sur les fondements de la loi antiterroriste de 2003.
Le pouvoir tunisien, qui se sait soutenu au niveau international, n’a jamais donné qu’une réponse sécuritaire aux aspirations de la jeunesse tunisienne et à ses revendications en termes d’emploi et de libertés fondamentales.
Les Etats-Unis seraient « inquiets » et la France se dit « préoccupée » : pas de quoi faire faire vaciller le pouvoir ! Seule la solidarité internationale avec la jeunesse tunisienne réprimée sera à même de faire reculer la dictature.
Abrogation de la loi antiterroriste de 2003 et de toutes les lois liberticides !
Amnistie générale !
Pas d’impunité pour les tortionnaires !
Paris le 17 juillet 2010.