Ce 1er mai 2010 est l’occasion de fêter le développement des luttes ouvrières et populaires et de célébrer les premiers acquis de notre combat, c’est aussi l’occasion de faire le point sur nos faiblesses et de tracer nos perspectives.
Le capitalisme mondial s’enfonce dans la crise et précipite dans le désarroi des pans entiers de l’humanité pour préserver les profits alors que les défis alimentaires, sanitaires, énergétiques et climatiques se font plus pressants,
Dans notre pays, les partisans du libéralisme, ceux du pouvoir comme ceux de l’opposition, avouent l’échec de cette politique dictée par les grandes puissances, une politique qui a gaspillé nos ressources, démantelé nos capacités productives et livré le marché aux multinationales.
Un tournant patriotique inconséquent et contradictoire
Bouteflika et Ouyahia, disent se repentir de leur politique ultralibérale suicidaire, mais le tournant patriotique qu’ils peinent à mettre au jour est fait de contradictions et d’inconséquence. On confie la réhabilitation des entreprises à ceux qui ont dirigé leur destruction. On charge ceux qui aggravé la dépendance de protéger notre économie. Et pendant que le redressement des entreprises traine, on continue d’offrir les contrats et les concessions aux multinationales.
Pendant que les grandes puissances utilisent tous leurs moyens pour annuler les timides mesures protectionnistes, organisent les représailles diplomatiques, mobilisent leurs relais locaux, le régime, centralisé autour du Président affaibli, semble paralysé. Il se déchire dans les luttes de succession. Les classes possédantes révèlent leur inconsistance économique et leur vassalité. Leur intégration dans les circuits d’importation et d’affairisme les place dans l’opposition à un tournant pourtant destiné à servir les producteurs nationaux.
Les travailleurs sont la solution !
Alors que la jeunesse est livrée à la précarité et que les masses populaires sont menacées de clochardisation, le spectacle odieux de la corruption massive et du pillage systématique au profit des possédants nationaux et au profit de leurs tuteurs étrangers est révoltant. 50 ans après l’indépendance, l’Algérie régresse malgré les réserves immenses prêtées aux pays riches. Ce gâchis économique et social sème le défaitisme et le désespoir. Il y a aussi une perte de confiance dans toutes les représentations politiques. C’est ce désarroi que ciblent les offres de service de petits sauveurs de la Nation qui se proposent de remplacer Bouteflika pour conduire une politique qui lui ressemble.
La solution n’est pas non plus la surenchère identitaire. L’exploitation capitaliste et le pillage impérialiste ne sont ni une question morale ou religieuse, ni un problème régional ou linguistique, ils accablent l’humanité entière dans la diversité de ses cultures et de ses expériences historiques.
L’expérience des dernières décennies confirme le rôle nécessaire et déterminant des travailleurs et des masses dans toutes les avancées politiques et sociales, pour les libertés en 80 et 88, pour tamazight en 80 et 94, pour défendre nos entreprises en 2001 et 2003, pour préserver la médecine gratuite en 2002 et nos retraites en 2009. Oui, ce sont nos luttes qui les ont obligés à dépenser pour nous loger et pour goudronner nos routes, sinon ils auraient offert cet argent à BRC, à Tonic, à Falcon ou aux intermédiaires émiratis ! A El Hadjar pour démasquer les maffias, avec les enseignants, les cheminots et Rouiba, pour les salaires, avec Diar Eschems pour les relogements, les travailleurs, les masses populaires ne sont pas le problème, ils sont la solution !
Les cheminots, les communaux ont repris l’offensive !
Après des années de grèves interdites, de rassemblements matraqués à travers nos quartiers et nos villages, de lourdes condamnations pour les jeunes révoltés et de persécution pour nos syndicalistes, les luttes populaires ont obligé le pouvoir à céder un peu. Trop peu au regard des besoins sociaux, trop peu quand on pense aux prix des légumes. Mais après avoir concédé des augmentations et s’être résigné à l’effet rétroactif, après avoir consenti quelques relogements, Ouyahia a voulu profiter du cafouillage syndical chez les enseignants pour éteindre la contestation et faire passer son code du travail, son code de régression sociale. Mais malgré l’intimidation et les menaces, les cheminots, les communaux ont imposé leur grève, les mal logés et les médecins ont repris leurs rassemblements, les enseignants se mobilisent, El Hadjar se prépare.
Pour une alternative démocratique, anti libérale et anti-impérialiste !
Pour améliorer la situation des masses, peut on compter sur ceux qui tirent profit de notre exploitation ? Organisons la mobilisation ouvrière et populaire ! Imposons les libertés démocratiques ! Pour un syndicat de classe autonome démocratique et combatif !
Contre la corruption, peut-on compter sur ceux qu’elle nourrit ? Levée du secret bancaire et contrôle populaire !
Pour construire l’économie nationale peut-on compter sur les organisateurs de la dépendance ? Peut-on reposer sur notre bourgeoisie qui tire sa fortune des trafics ? Pour un programme de développement au service des besoins sociaux des masses ! Construire le mouvement politique le parti qui représente les travailleurs, les jeunes et tous les opprimés !
Nos défis sont à l’échelle planétaire, construisons la solidarité internationale !
SN du PST. Alger, le 1er mai 2010