Le gouvernement vient de rendre public un document d’orientation sur la réforme des retraites. Sous prétexte de « sauver » notre système de retraites par répartition, ce document continue de développer les contre-vérités afin de mieux le détruire et encourager la capitalisation et les fonds de pensions. Pour le gouvernement, la seule façon de sauver notre système de retraites est de reculer l’âge de départ et d’allonger la durée de cotisation. Woerth et Sarkozy nous resservent les mêmes vieilles recettes qui n’ont qu’une seule conséquence depuis plus de 20 ans : la baisse drastique du montant des pensions.
Pour permettre à certaines organisations syndicales de valider la contre-réforme, le gouvernement propose de créer une « contribution supplémentaire de solidarité sur les hauts revenus et les revenus du capital ». Cette proposition n’a pour seul but qu’éviter la véritable solution : s’attaquer à la répartition des richesses. C’est pour cela qu’ils refusent clairement d’augmenter les cotisations patronales et les salaires.
Même si ce document n’est pas encore le projet de loi, qui sera présenté début juillet au conseil des ministres, il nous renseigne sur les grandes lignes de la contre-réforme à venir.
Si l’on veut bloquer l’offensive du gouvernement, cela suppose un rapport de forces, une mobilisation sociale, un mouvement d’ensemble s’appuyant sur la partie combative du mouvement syndical et les salariés. Cette contre-réforme s’inscrit totalement dans le plan de rigueur que veut nous imposer le gouvernement pour nous faire payer leur crise. La journée de grève et de manifestations du 27 mai ne doit donc pas rester une date confidentielle comme c’est actuellement le cas dans de nombreux secteurs. Cette date doit être une étape dans la construction de la mobilisation et doit être réussie. Les comités unitaires locaux sur les retraites doivent mobiliser afin qu’un maximum de jeunes, de salariés du privé comme du public, de retraités, de privés d’emploi et de précaires affichent leur détermination pour faire reculer ce gouvernement.
Sandra Demarcq
* Paru dans Hebdo TEAN 56 (20/05/10).
CONTRE LA « RÉFORME » DES RETRAITES, EN MASSE DANS LA RUE LE 27 MAI.
COMMUNIQUÉ DU NPA
Le gouvernement Fillon a fait de la duplicité une méthode de gouvernement. Après avoir voulu endormir l’ensemble du mouvement social et politique avec de soi-disantes concertations, E. Woerth, ministre du Travail, a reconnu que la fin de la retraite à 60 ans était programmée, à l’occasion d’une interview dans un magazine. Bel exemple de dialogue social !
On se doutait bien que le recul de l’âge légal de la retraite et l’allongement de la durée de cotisations étaient les deux mesures phares de cette réforme qui vise à liquider un des principaux droits sociaux des salariés mais qui ne répondra en rien, comme le révèle le dernier rapport du COR, au financement des retraites.
Mais cet aveu à la veille de la grève du 27 mai est clairement un défi lancé au mouvement syndical, aux associations et organisations politiques qui avaient pris position pour le maintien de la retraite à 60 ans.
Ce sont les salariés, les travailleurs qui paieront les dégats causés par la crise du système capitaliste. Aux banques, les subventions publiques, aux classes populaires, l’addition etv les restrictions sociales.
Il n’y a pas d’autre solution que d’organiser un vaste mobilisation pour mettre en place un barrage social face à cette politique de régression qui est la marque de fabrique du gouvernement Sarkozy.
La grève et la manifestation du 27 mai doit donner le coup d’envoi d’un mouvement d’ampleur sur la durée en capacité d’organiser grève générale, manifestation nationale et toutes formes de mobilisations pour faire échec à la « réforme » Woerth.
Le NPA sera présent dans les manifestations du 27 mai pour exiger le maintien de la retraite à 60 ans, le retour aux 37, 5 annuités, 75 % du meilleur salaire et une autre répartition des richesses.
Le 26 mai 2010
TOUS ENSEMBLE !
Si le gouvernement voulait faire la démonstration que la mauvaise comédie du dialogue social sur les retraites ne vise qu’à mettre les directions syndicales dans une posture ridicule, il ne s’y prendrait pas autrement. Durant ce week-end de Pentecôte, les ministres ont multiplié les petites phrases annonçant la fin de la retraite à 60 ans et l’allongement de la durée de cotisation. C’est sans surprise. Depuis le début chacun connaît les véritables intentions du gouvernement. Avec comme conséquence une diminution du montant des retraites pour la grande majorité des salariés. Pour essayer de faire accepter cette nouvelle attaque, Sarkozy-Fillon annoncent une taxe sur les hauts revenus sans même supprimer le bouclier fiscal ou les exonérations de cotisations patronales.
Ces petits gestes sans portée n’égratigneront même pas les plus riches, ils ne changent rien.
Obliger à travailler plus longtemps tout en baissant le niveau des pensions, l’objectif était connu. Le dialogue social n’aura servi qu’à gagner du temps, à paralyser les directions syndicales pour tenter d’étouffer la colère.
Martine Aubry a déclaré qu’elle rétablirait, si elle était élue en... 2012, l’âge légal du départ à la retraite à 60 ans. DSK, aujourd’hui dirigeant du FMI, un des étrangleurs du peuple grec, demain peut-être candidat du PS à la présidentielle, dénonce, lui, le « dogme »
des 60 ans. Et quant au fond, la politique du PS, par-delà les rivalités de personnes, s’aligne sur la position de la droite dont il n’a jamais, au gouvernement, remis en cause les mauvais coups.
C’est bien dès aujourd’hui qu’il faut faire échec à l’offensive du patronat et du gouvernement. Pour défendre les 60 ans, mais aussi pour exiger le retour aux 37, 5 annuités, la garantie d’une retraite digne qui ne soit pas inférieure à 1 500 euros net.
Les attaques de la droite ici, comme en Grèce celle du gouvernement socialiste, visent à garantir les profits et les spéculations en prenant dans la poche des travailleurs et des plus pauvres. Il faut mettre un coup d’arrêt à cette politique. La journée du 27 mai n’y suffira certes pas, mais elle est l’occasion de nous rassembler pour rompre l’hypocrisie du dialogue social et préparer la suite.
Yvan Lemaitre
* Paru dans Hebdo TEAN 57 (27/05/10).
LA RÉFORME WOERTH DES RETRAITES, C’EST NON !
COMMUNIQUÉ DU NPA
Avec le document d’orientation sur la réforme des retraites, le gouvernement avance à pas comptés tant il sait le sujet sensible aux yeux de la population.
En effet, la crise qui s’étend en Europe va avoir pour conséquence de renforcer la précarité, d’augmenter le nombre de chômeurs, de dégrader le niveau de vie et la voie choisie par le gouvernement va inévitablement renforcer cette tendance.
C’est pour cette raison qu’E. Woerth, ministre du travail, a tenté de déminer le terrain et de rassurer qui veut bien l’être en réaffirmant, par exemple, que la retraite par répartition ne serait pas remise question.
Même s’il n’y a aucun chiffrage des mesures qui seront inscrites dans le projet de loi, les hypothèses que l’on pouvait faire sont vérifiées. Passée sous silence l’augmentation des salaires qui feraient rentrer des cotisations sociales supplémentaires, écartée la piste d’un emploi pour 5 millions de chômeurs qui ferait disparaître la question des déficits.
Par le biais de l’augmentation de la durée de cotisations et du report de l’âge légal de départ en retraite, ce sont, une fois de plus, les salariés qui vont payer et la retraite à 60 ans passer à la trappe. C’est là, la tendance lourde de cette « réforme » que ne vient pas infléchir la « contribution » des hauts revenus ou du capital.
Pour le NPA, la publication de ce rapport d’étape doit renforcer la nécessité d’une mobilisation unitaire d’ensemble pour construire le rapport de force.
Aucune solution allant dans le sens des exigences des salariés ne sortira des « concertations » actuelles. Or, ce qui est en question c’est la répartition inégalitaire des richesses et le fait que 10% de la richesses produites soit passées de la poche de salariés à celle des actionnaires, des capitalistes. C’est cette inégalité qu’il faut remettre en question pour le maintien de la retaite à 60 ans, à 37, 5 annuités et 75% du meilleur salaire.
Dans cet esprit, la journée de grève et de manifestations du 27 mai doit permettre de bâtir la mobilisation nécessaire.
Le 17 mai 2010