BANGKOK — Les manifestations antigouvernementales gagnaient peu à peu le nord-est de la Thaïlande, où les « chemises rouges » bloquaient jeudi un train militaire et ont repoussé plusieurs cars de soldats, a-t-on appris de sources officielles.
Un millier de manifestants bloquent depuis mercredi un train transportant des soldats et du matériel dans la gare de Khon Kaen, un bastion des « chemises rouges ». Dans la nuit, quelques centaines de manifestants ont aussi forcé trois bus de militaires à regagner leurs casernes.
« L’incident a pris fin lorsque les 150 soldats ont accepté de repartir dans leur base, à Udon Thani (nord-est) », a indiqué le commandant de la police provincial de Khon Kaen, le général Pattanee Siriwattanee.
« A la gare, j’assiste à une troisième séance de négociation. C’est assez difficile parce que les +chemises rouges+ doivent respecter les ordres de leurs leaders à Bangkok », a-t-il ajouté.
Les manifestants craignent apparemment que les armes soient destinées à disperser les manifestations dans la capitale, qui durent depuis la mi-mars. Selon les autorités, elles doivent en fait être acheminées vers l’extrême sud du pays, en proie à une insurrection séparatiste musulmane.
Mais les cadres de l’opposition à Bangkok ont ordonné à leurs sympathisants de la région de renforcer les effectifs autour du train. « Actuellement, ils sont 300, mais le nombre peut augmenter énormément lorsqu’ils vont commencer à arriver des provinces voisines », a estimé l’officier.
Les « chemises rouges », partisans de l’ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, réclament la chute du gouvernement et la tenue d’élections anticipées.
Ils occupent le centre de Bangkok dans un face-à-face tendu avec les forces gouvernementales, et affirment qu’une opération musclée pour les en déloger est imminente.