L’état des lieux est encore partiel, mais il suffit à donner une estimation du nombre de comités : sur l’ensemble des villes et des régions, on peut considérer qu’il existe environ 250 comités, avec au moins une centaine d’autres en construction ainsi qu’une série de villes et de départements où l’activité NPA a commencé sans qu’il y ait encore réellement de comités en construction.
La grande majorité des comités existants ou en construction sont constitués sur une base géographique. Il existe également plusieurs dizaines de comités jeunes, souvent autour de facs ou de lycées. En revanche, les comités de secteur ou d’entreprise sont encore peu nombreux, ce qui traduit sans doute la difficulté de ce travail ; il faut pourtant s’y atteler partout où c’est possible. La plupart des comités de secteurs sont axés sur la santé, quelques-uns se structurent avec des cheminots ou des enseignants, et un, en région parisienne, regroupe des salariés de douze entreprises des industries graphiques.
La taille des comités est variable, entre des comités fonctionnant en assemblées générales nombreuses sur la ville ou le département, et d’autres de très petite taille (moins de dix personnes). L’estimation la plus difficile concerne le nombre de personnes investies dans le processus. Il est certain que plusieurs milliers de personnes non membres de la LCR sont impliquées, et qu’elles sont majoritaires dans le processus. Dans 15 % des cas, il n’existait d’ailleurs pas de section de la Ligue préexistante au comité NPA. Si l’implantation de la LCR est un critère important, elle n’est donc pas toujours un préalable nécessaire.
Les nouvelles militantes et les nouveaux militants pour le NPA sont souvent syndicalistes, militants d’associations locales ou nationales, anciens membres de partis politiques mais, pour la majorité, il s’agit de leur première expérience dans une structure organisée. On constate, en tout cas, une grande hétérogénéité politique, puisque le processus regroupe des « ex » des différents partis de gauche et d’extrême gauche, des anciens « bovétistes », des écologistes radicaux, des libertaires.
D’après un calcul réalisé sur un échantillon de 160 comités environ, le rapport numérique entre femmes et hommes n’est pas à la hauteur de notre objectif, un parti à l’image de la société, donc constitué d’une moitié de femmes. Avec environ 35 % de femmes, la situation n’est pas bonne, mais elle est comparable, il faut bien l’avouer, à celle de la LCR. C’est, là aussi, un chantier central, parce qu’il s’agit d’un aspect essentiel du projet de société que nous voulons construire, d’une condition pour que les femmes puissent prendre toute leur place, et pour que les préoccupations et les revendications des femmes soient portées et défendues par la future organisation.
17 % des comités se sont constitués avant le mois de mars, mais pour les deux tiers, l’acte de naissance date d’avril ou de mai, sans compter tous les comités en construction. S’il y a, bien sûr, une désynchronisation des rythmes, elle est en réalité assez limitée puisque, pour l’essentiel, le travail a démarré après les élections municipales. Notons tout de même le plus grand avancement d’une série de régions ou de départements, le Haut-Rhin autour de Mulhouse, l’Aquitaine (notamment Gironde et Pyrénées-Atlantiques), la Bretagne, la Franche-Comté, Paris intra muros, la région Midi-Pyrénées (notamment le Tarn et les alentours de Toulouse), le Nord-Pas-de-Calais, la Haute-Normandie (Le Havre et l’agglomération rouennaise) et les Bouches-du-Rhône.
Si certaines villes et départements font état de difficultés à lancer le processus, il s’agit d’une petite minorité. Dans l’immense majorité des cas, c’est l’enthousiasme qui prévaut, et même un certain étonnement devant l’ampleur de l’intérêt et de la dynamique suscités par le projet. Cela confirme sa justesse, d’autant que la question des délimitations – et notamment de l’indépendance vis-à-vis du PS – ne semble poser problème nulle part. La première phase du processus est donc un réel succès, ne boudons pas notre plaisir. Il convient maintenant de l’amplifier, là où les choses sont moins avancées, mais, surtout, de passer à la deuxième phase, celle de la stabilisation des comités en termes de participation et d’investissement. Il existe, en général, un noyau solide constitué de militants et militantes Ligue et non-Ligue, ces derniers prenant leur part de responsabilités dans l’animation et l’organisation du processus, mais on note parfois, au-delà de ce noyau, un certain turnover. Il s’agit de faire en sorte que le parti en construction devienne la maison commune de chacune et de chacun, ce qui implique d’approfondir les discussions collectives sur le parti, son fonctionnement, son programme, mais aussi d’en renforcer l’activité, ancrée dans les mobilisations locales et nationales.
Ingrid Hayes
COORDINATION NATIONALE DES COMITÉS NPA : Rendez-vous les 28 et 29 juin à Paris
À l’initiative du processus pour un nouveau parti anticapitaliste, la LCR a pris la responsabilité d’organiser une réunion de coordination nationale des comités, afin notamment de pouvoir donner son autonomie au processus à l’échelon national.
Les travaux de la réunion nationale des comités NPA commenceront le samedi 28 juin à 10 heures, et ils s’achèveront le lendemain en début d’après-midi [1]. Nous débattrons d’abord, en séance plénière, jusque vers 16 heures. Évidemment, tous les délégués ne pourront pas prendre la parole, car le temps dont nous disposons est loin de le permettre. Une cinquantaine d’intervenants représentant la diversité du processus, son ancrage sur le terrain, pourront à la fois informer de l’état des lieux et exprimer les attentes qui remontent, en termes de profil politique pour le futur parti.
Afin de faciliter la prise de parole la plus large possible, nous pourrons ensuite, en fin d’après-midi et le dimanche matin, débattre en commissions. Deux d’entre elles devront préparer des prises de décision. L’une, sur la structuration du processus, discutera de la composition et de la « feuille de route » d’un comité d’animation national provisoire. L’équipe que nous désignerons ensemble associera, de façon équilibrée, une cinquantaine de représentants des comités et de membres de la direction de la LCR et des JCR. Son rôle sera de faire circuler l’information, d’ouvrir un site Internet national, d’organiser le débat politique, d’organiser des campagnes de rentrée, d’éditer un matériel national, de préparer une nouvelle coordination à l’automne, tout ceci sur la base d’une « feuille de route » que nous déterminerons ensemble. Une autre commission élaborera une déclaration commune, un texte court, résumant les valeurs, les axes politiques essentiels qui fondent la naissance nationale de notre mouvement.
Les travaux de ces deux commissions seront validés par l’assemblée plénière, le dimanche 29 juin en fin de matinée. Une série d’autres commissions engageront les débats pour préparer des décisions ultérieures, sur le nom du parti, les sites Internet, l’activité et la structuration dans la jeunesse, les entreprises et les quartiers populaires, le programme et l’action féministe, écologiste, internationaliste, les campagnes de rentrée, les adhésions et le financement du mouvement, sa presse et son matériel de propagande.
Comme nous ne disposons pas encore de règles démocratiques établies, il nous semble raisonnable que chaque comité ou coordination de comités (par département, groupe de villes, de quartiers, d’entreprises, d’établissements scolaires) désigne deux à trois délégués, en veillant à la diversité des profils en termes de parcours politiques ou militants passés, de féminisation, d’insertion dans les quartiers populaires, la jeunesse ou les entreprises. Si chacune et chacun ne compte pas sur les autres comités pour le faire, alors nous aurons une salle aux couleurs du mouvement que nous voulons construire !
Frédéric Borras