SÉCURITÉ SOCIALE : Journée antifranchises
Les décomptes des caisses de Sécu sont illisibles. Néanmoins, les assurés voient baisser leurs remboursements, tandis que leurs prélèvements augmentent. Une journée d’action est prévue, vendredi 16 mai.
Le remboursement à 100 % des affections de longue durée (ALD) est devenu une fiction. Contrairement à ce que continuent d’affirmer sans vergogne les ministres, non seulement les malades victimes d’une ALD ne sont pas exonérés du paiement des franchises, mais ils se rendent compte qu’il n’y a pas une franchise « médicale » unique plafonnée à 50 euros par an. Les franchises se cumulent sur les médicaments, les actes des auxiliaires médicaux, les transports sanitaires, et elles s’ajoutent aux forfaits sur les consultations, la biologie, les actes d’un coût supérieur à 91 euros. Sans oublier le forfait « de gauche », instauré par le gouvernement Bérégovoy, revalorisé chaque année, pour atteindre actuellement 16 euros par jour d’hospitalisation et sans limitation de durée. Plusieurs centaines d’euros sont donc extorquées aux malades.
À l’instigation du Collectif national contre les franchises médicales et pour l’accès aux soins pour tous, plusieurs initiatives ont permis de premières ripostes. Des forums-débats, en octobre 2007, ont rassemblé plusieurs milliers de personnes, des rassemblements devant l’Assemblée et le Sénat, malgré l’absence des syndicats au niveau confédéral, ont montré une opposition significative à cette atteinte au droit à la santé.
La loi promulguée, le collectif n’a pas baissé les bras. Avec l’appui d’associations de malades, et aidé par le retentissement de la grève des soins de malades, il a continué à agir, en organisant des actions spectaculaires, tels les jets de boîtes de médicaments vides devant le ministère de la Santé et les préfectures.
De nouvelles actions sont prévues, le vendredi 16 mai. Les collectifs locaux iront à la rencontre des assurés sociaux dans les caisses primaires d’assurance maladie (CPAM). La confédération CGT a, cette fois, répondu positivement aux sollicitations du collectif, et elle s’associe à ces initiatives. La FSU et Solidaires, membres du collectif, sont partie prenante de la mobilisation. La CFDT, FO et l’Unsa n’ont pas apporté de réponse.
Cette nouvelle étape de la lutte contre les déremboursements doit contribuer à préparer une mobilisation d’ampleur, cet automne, contre la loi de financement de la Sécurité sociale, qui sortira de nombreuses prestations du champ de la Sécu, et contre la loi Larcher, qui démantèlera et privatisera l’hôpital public. Plusieurs associations de malades, qui ont la possibilité de mobiliser des dizaines de milliers de personnes, ont manifesté intérêt et sympathie pour les actions du collectif. Un front le plus large possible, regroupant associations, partis, mutuelles et syndicats, peut se constituer afin d’imposer que soit garanti le droit à la santé pour tous, dans le cadre d’une Sécurité sociale solidaire.
Stéphane Bernard
FINISTÈRE : En défense des hôpitaux
Fermetures de services, restrictions de postes et de budgets : telle est la politique qu’orchestrent Sarkozy et son gouvernement en matière de santé. Dans le Finistère, le samedi 17 mai doit marquer un temps fort de la mobilisation.
Toujours plus fort dans la démolition des services publics : Sarkozy et son gouvernement s’attaquent aux hôpitaux, comme si le droit pour tous à la santé n’était pas suffisamment remis en cause par les franchises médicales (lire ci-dessus). Cette politique, gentiment appelée « réforme de modernisation », participe de l’idéologie capitaliste et libérale de commercialisation de tous les secteurs de la vie sur terre, au mépris de l’être humain et de l’écologie. Cette contre-réforme est un recul social de plus : elle s’attaque une fois encore aux valeurs de solidarité entre les personnes et d’équilibre entre les territoires ; elle touchera particulièrement les personnes aux revenus modestes, qui s’en trouveront encore plus appauvris. Cette contre-réforme concerne donc tout le monde !
Pour certains hôpitaux du Finistère, c’est l’hécatombe. À Quimperlé, Sarkozy ferme la chirurgie et la maternité. La même décision est en préparation pour l’hôpital de Carhaix. À Concarneau, les accueils de nuit aux urgences sont terminés. De même, à Pont-l’Abbé et Douarnenez ! À Brest, les services des allogreffes pédiatriques et de la neurochirurgie sont fermés. À Morlaix, c’est la clinique privée qui s’invite dans le service de chirurgie (on se doute qu’elle pratiquera les actes les plus rentables). Dans le Finistère sud, on envisage la fermeture d’un Smur. Ces attaques entraîneront des suppressions de postes et elles aggraveront leurs conditions de travail, déjà pénibles.
Cette recherche à outrance de la rentabilité et du profit dévoile le visage le plus détestable, le plus inégalitaire et le plus déshumanisant du capitalisme. Les malades et les personnels ne sont plus que matières et chiffres. Même malade, ce capitalisme vous demande d’être rentable ! Ce système installe l’usine à l’hôpital ; il monétise des cancers et les regroupe pour en réduire les coûts. Il exige la création de plus-values sur la souffrance, comme il est imposé aujourd’hui l’impôt sur les médicaments (franchises). Partout, dans le Finistère, la riposte se développe, en particulier à travers un comité de soutien composé de salariés, d’usagers, d’élus, qui s’activent autour des sites menacés.
Il est temps de dire « stop » et de se mobiliser pour le retrait de ces projets iniques ; d’agir enfin avec force et unité pour exiger une société au service des citoyens, et non l’inverse.
La santé n’est pas une marchandise, et il faut défendre jusqu’au bout le système de santé public. Tel sera le message de la manifestation appelée, le samedi 17 mai, par tous les syndicats, les comités de soutien et, bien sûr, par la LCR et les comités d’initiative pour un nouveau parti anticapitaliste du Finistère.
Correspondant