PARIS, 28 fév 2007 (AFP) - Avec 452 signatures fermes d’élus pour soutenir
sa candidature présidentielle, le candidat de la LCR Olivier Besancenot est près
du but mais se dit « inquiet » et dénonce des « pressions » du PS et des tentatives des amis de José Bové pour lui ravir des parrainages.
A bientôt deux semaines de la date butoir (16 mars), Olivier Besancenot a souligné lors d’une conférence de presse que les neuf-dixièmes de ses
promesses s’étaient converties en vraies signatures depuis l’envoi le 22
février des formulaires par le Conseil constitutionnel.
« Nous sommes dans la dernière ligne droite », dit-il, avant de s’affirmer
« inquiet ». Et de lancer un appel « solennel » aux maires pour "ne pas supprimer le
facteur".
« La situation reste incertaine », renchérit Olivier Martin, responsable LCR
pour les parrainages. « Il faut au moins 520 signatures » compte tenu des
possibles erreurs, souligne-t-il.
Les militants de la LCR vont donc "redescendre dans les communes où il ont
déjà été pour convaincre les maires hésitants", affirme Besancenot.
La collecte des signatures a été pour les militants trotskistes un parcours du
combattant : « ils ont vu 13.000 maires », souligne le candidat qui dénonce un
système « inefficace et injuste » et plaide pour des « parrainages de citoyens ».
Au sprint final, la LCR espère encore puiser dans un vivier d’une
« vingtaine de maires » qui s’étaient initialement engagés à soutenir le
candidat LCR, mais disent aujourd’hui hésiter après l’entrée en lice de Bové.
La guerre des parrainages a déjà envenimé les relations entre frères
antilibéraux.
Olivier Martin a ainsi dénoncé « coups de canif » et « méthodes inélégantes » de
certains partisans de José Bové, qui auraient selon lui tenté de dissuader des
maires de parrainer Besancenot, affirmant qu’il avait déjà les 500 signatures...
voire le soutien du PS.
"On n’est pas pour que les candidats de la gauche antilibérale se tirent
dans les pattes. Nous on ne le fera pas", affirme le facteur.
Deux autres candidats de la gauche radicale - la communiste Marie-George
Buffet et Arlette Laguiller de LO- ont déjà les 500 parrainages.
Olivier Besancenot, qui se présente pour la seconde fois (4,3% en 2002),
n’a pas eu de mots assez durs pour attaquer le PS qu’il accuse de faire
« pression sur les élus des petites communes » pour lui refuser leur signature.
La LCR avance des exemples : dans le Finistère un responsable fédéral PS
aurait écrit à un maire non encarté pour le prévenir d’un risque de dispersion
des voix qui se traduirait par une élection de Nicolas Sarkozy dès le premier
tour. « Ce n’est pas à la gloire du PS », relève Olivier Martin.
Le PS assume avoir interdit à ses élus de parrainer d’autres candidats que
Ségolène Royal, mais dément toute pression sur les non encartés.
La bataille des parrainages intervient sur fond de sondages défavorables
qui créditent le total des candidats de gauche de moins de 40%. François
Hollande a d’ailleurs mis en garde mardi contre la dispersion et le danger
d’une élimination de Royal au premier tour, appelant les électeurs à "ne pas
attendre le deuxième tour" pour soutenir la candidate socialiste.
La LCR veut récupérer les « brebis égarées » chez Bové
Jean-Baptiste de Montvalon
Article paru dans le Monde, édition du 02.03.07.
LE MONDE | 01.03.07 | 15h52 • Mis à jour le 01.03.07 | 15h52
Un « bon espoir » mais aussi « une grosse inquiétude » : tels sont les sentiments affichés par Olivier Besancenot à quinze jours de la date butoir fixée pour la récolte des parrainages.
Le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) a revendiqué, mercredi 28 février, 452 signatures d’élus. Il ne lui en manquerait donc que 48 pour participer au premier tour de l’élection présidentielle. La LCR voudrait en obtenir 10 à 15 supplémentaires pour parer à d’éventuelles invalidations.
« PAS ENTRER DANS UNE GUÉGUERRE »
Si l’objectif paraît proche, le contexte reste très tendu. Aux « pressions » du Parti socialiste, que la LCR dénonce de longue date, se sont ajoutées - selon les termes d’Olivier Martin, responsable des parrainages à la LCR - des « coups de canifs » et autres « méthodes inélégantes » en provenance du camp de José Bové, qui cherche à récupérer au profit du leader paysan des signatures d’élus qui s’étaient préalablement engagés auprès de M. Besancenot (Le Monde du 28 février : Rapine de signatures entre Bové et Besancenot). Selon la LCR, « une vingtaine de maires » seraient « hésitants ».
Les manœuvres pour les ramener « à bon port » sont délicates, puisqu’il convient de ne pas froisser davantage les (vives) susceptibilités qui subsistent au sein du camp antilibéral.
« On ne veut pas entrer dans une gué-guerre. On n’a pas d’ennemis de ce côté-là », a souligné M. Martin.
Dans un courrier adressé « aux élus qui hésitent entre Olivier et Bové », la LCR se contente de les « alerter sur le risque » qu’aucun de ces deux candidats ne puisse se présenter. Jugeant « extrêmement improbable que José Bové parvienne avec les moyens militants qui sont les siens et dans le temps imparti à franchir (l’)obstacle » des signatures, cette lettre invite ces élus à « réserver (leur) signature » jusqu’au 11 mars, date à laquelle, soutient la LCR, « José Bové doit prendre une décision de retrait ou de maintien de sa candidature ».