Empoignades pour le moment virtuelles (sur les forums) à la gauche du PS, et plus particulièrement chez les soutiens de José Bové, au sujet des parrainages.
Dans leurs échanges électroniques, les partisans du leader altermondialiste se divisent désormais entre « pro » et « anti » braconnage. Certains aficionados de M. Bové sont en effet allés démarcher des maires qui avaient promis leur signature à Olivier Besancenot, le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Ces démarcheurs se félicitent d’avoir obtenu des élus ainsi visités qu’ils modifient leur promesse de parrainage en faveur de l’ex-syndicaliste paysan et au détriment du candidat trotskiste. Ils énumérent au passage quelques exemples de ces « prises de guerre ».
La ressource « parrainage » est rare et précieuse à la gauche de la gauche. Elle l’est d’autant plus que le PS ne manifeste pas l’intention de lever la consigne demandant à ses élus de réserver leurs signatures à Mme Royal. Ni M. Besancenot, ni M. Bové ne sont assurés d’obtenir les 500 signatures nécessaire à la validation de leur candidature.
Doivent-ils se ravir les parrainages entre eux ? La querelle éthique fait rage chez les partisans de M. Bové. « Pas loyal », estiment les uns, pour qui cela n’est pas « faire de la politique autrement ». « Je trouve totalement inadmissible que nous puissions tenter de faire changer d’avis des élus qui ont fait une promesse à la gauche de la gauche alors que nous essayons de faire passer l’idée que Bové n’est pas une candidature supplémentaire, une candidature qui divise (...) Nous allons nous bouffer entre nous », s’émeut un intervenant qui réclame un positionnement clair des collectifs Bové sur la question. « C’est justifié », répondent d’autres qui dénoncent « la logique boutiquière de la LCR » et expliquent leur volonté de « sanctionner ainsi les logiques d’appareil ». « Il est normal de prendre les parrainages de Besancenot. La faiblesse politique de sa candidature réside dans la duplicité de la LCR », indique un membre du comité de soutien. Selon les comptages des pro-Bové, une dizaine de maires auraient été ainsi « chipés » par leur champion. La LCR, elle, minimise officiellement le phénomène sans le démentir mais en s’apppliquant à le circonscrire dans une localisation qui concernerait surtout le Languedoc-Roussillon.