Après la rupture provoquée par le PCF, un week-end de travail des collectifs unitaires va se tenir à Montreuil les 20 et 21 janvier. Alter Ekolo appelle à participer à ce week-end, et continue à travailler au sein du collectif national « deuxième phase », celui qui se réunit sans les identitaires de la LCR et du PCF.
Retour sur nos objectifs
Alter Ekolo participe au mouvement actuel pour des candidatures antilibérales à travers les collectifs unitaires.
Le premier objectif des collectifs est de faire exister et grandir une gauche de transformation apte à devenir majoritaire face à une gauche d’accompagnement. Le terme « antilibéral » qualifie l’effort unitaire actuel car la lutte contre le libéralisme économique englobe la sortie de la précarité dont sont victimes nombre de nos concitoyens, la lutte pour des services publics maintenus et renouvelés et pour une autre Europe ; etc.
Le second objectif est de créer un rapport de force pour imposer au PS une sixième République. Car sans nouvelle Constitution, pas question de rêver de diversité de représentation, pas question de citoyenneté de résidence, pas question d’égalité face au droit de vote, pas question de réelle lutte contre les discriminations.
Ces deux objectifs ont une racine commune qui est la recherche d’une meilleure démocratie, à l’échelle française, à l’échelle européenne et à l’échelle mondiale.
Pour Alter Ekolo, la lutte contre le néolibéralisme et la lutte contre le productivisme sont liées. Nous voulons détruire la misère, lutter contre le réchauffement climatique sans le nucléaire, aller démocratiquement vers la sobriété et la simplicité, de manière équitable et conviviale. Il est urgent de changer notre mode de développement, en toute justice, pour maintenant et pour les générations futures. Aussi la gauche antilibérale ne peut être qu’écologiste et l’écologie politique ne peut être qu’antilibérale.
Dans ce contexte, Alter Ekolo rassemble des « Verts unitaires » et des citoyens non-encartés.
La situation
Nous savons depuis mi-novembre que l’appareil du PCF irait jusqu’au bout, et si les choses ne se sont pas précipitées lors du week-end des 9 et 10 décembre à Saint-Ouen, elles sont claires maintenant. Marie-George Buffet est la candidate du PCF, il est fort probable qu’elle ne renoncera pas et que les rapports du PCF avec le PS ne seront pas clarifiés de sitôt.
Si notre mouvement s’enracine dans les mobilisations pour la paix, pour les retraites, pour la non-brevetabilité des idées, contre l’EPR, contre le CPE, contre une immigration jetable, un événement particulier le fonde : il s’agit du Non au Traité constitutionnel européen majoritaire à gauche en France le 29 mai 2005. La formidable mobilisation de cette campagne tient aujourd’hui lieu de mythe fondateur de notre mouvement. Fondateur car la manière dont la campagne s’est organisée alors, citoyenne et décentralisée, est un modèle à suivre ; mythe car le constat d’un antilibéralisme majoritaire à gauche en 2005 ne doit pas faire penser qu’un automatisme ou une structure est en place depuis lors, qui serait facilement mobilisable pour n’importe quelle nouvelle campagne. Les présidentielle et législatives 2007 sont d’une autre nature que la mobilisation pour analyser et rejeter un texte. Et les collectifs qui se sont mis en place pour la campagne actuelle ne sont pas ceux qui s’étaient mis en place pour la campagne référendaire.
Et les collectifs de demain ne seront pas ceux de décembre 2006. L’ouverture est un enjeu majeur.
Les perspectives
La position d’Alter Ekolo est claire : tant qu’il y aura la possibilité de présenter une candidature antilibérale unitaire, nous participerons au processus. Le collectif national « deuxième phase » doit s’émanciper des appareils LCR et PCF et ne pas négocier avec les diviseurs pour d’éventuelles législatives. Tous doivent comprendre que les paramètres changent, et qu’ils changent tous en même temps : les rapports avec les partis et dans les partis, la constitution des collectifs, la mobilisation des citoyens. La question de l’hégémonie du PCF doit devenir obsolète le plus rapidement possible, avec une ouverture et un espoir tous azimuts dans les collectifs locaux.
Malgré les incantations (« le candidat c’est le programme... »), le piège présidentialiste de la 5è République nous contraint. Et aujourd’hui, après la rupture, il est illusoire de penser mener des campagnes législatives coordonnées sans un porte-drapeau aux élections présidentielles qui relance la dynamique. Les caractéristiques de ce porte-drapeau doivent être une implication reconnue dans le mouvement social, dans la lutte contre la mondialisation libérale, l’incarnation d’une aspiration à un autre type de développement, et la garantie d’une volonté d’unité pour une campagne à plusieurs voix. À ce jour, une seule personne remplit ces critères : José Bové. Les Alter Ekolo ont donc signé et font signer la pétition http://www.unisavecbove.org/ et appellent leurs concitoyens à la signer également pour que ça change vraiment.
Nous ne voulons plus entendre personne qui dise vouloir voter blanc en avril prochain...
Le WE des 20-21 janvier
Certains ont déjà passé la campagne actuelle par pertes et profits et se résignent à la seule perspective d’une éventuelle construction d’organisation pour l’automne. Il sera certes nécessaire de continuer à se mobiliser, mais comment renoncer à la dynamique que peut enclencher une séquence électorale ? La bonne nouvelle est que beaucoup de collectifs locaux ne veulent pas mourir et que d’autres vont naître sur de nouvelles bases. Notre énergie ne doit pas être dépensée à surveiller les moindres faits et gestes des organisations existantes ou à se constituer formellement, mais à inventer continuement, dès maintenant, un futur politique où membres (désobéissants pour certains) de partis politiques, associatifs et autres citoyens engagés mènent un débat national en agissant localement.
Une nouvelle coordination nationale devra être légitimée dimanche, au-delà des logiques de cartels d’organisations, et inclure des représentants des collectifs locaux.