Moscovici regrette que le PS laisse « trop d’espace » à Besancenot
Selon Pierre Moscovici, le PS laisse « trop d’espace » à Olivier Besancenot
« Nicolas Sarkozy espère que Olivier Besancenot sera pour la gauche ce que Jean-Marie Le Pen a été pour la droite, il le dit, il l’avoue. » La déclaration est signée de Pierre Moscovici au lendemain du lancement par la LCR du Nouveau parti anticapitaliste« . »Je crois que nous laissons trop d’espace à Olivier Besancenot, je pense que nos divisions, les querelles de personnes, ce côté moi d’abord permettent à Olivier Besancenot de prospérer« , a regretté lundi matin sur i-Télé le député du Doubs. Le candidat à la direction du PS a appelé les socialistes à »retrouver une logique collective, une logique de travail".
« Si nous sommes une bonne gauche, si nous répondons aux besoins de gauche [...], je crois qu’à ce moment-là, il n’y aura pas la même place pour Besancenot et que le débat démocratique se fera, comme c’est normal dans une grande démocratie, entre les forces de la droite conservatrice et celles de la gauche social-démocrate », a souligné Pierre Moscovici. Il faut que le PS « se ressaisisse, qu’il ne succombe pas à l’irrationalité, qu’il fasse le bon choix dans son congrès de se rassembler autour de ses idées », a-t-il dit.
Pierre Moscovici a mis Ségolène Royal et Bertrand Delanoë « dans le même sac », car « ils se trompent tous les deux ». « En voulant faire du congrès une querelle de présidentiables, je crois qu’ils rendent un mauvais service au parti, un mauvais service à la France, et un mauvais service à eux-mêmes », a expliqué celui qui a présenté dimanche la contribution qu’il a préparée pour congrès du PS, qui se tiendra à Reims en novembre.
AFP
Pierre Moscovici : « Besancenot, une arme du pouvoir contre les socialistes »
Besancenot, une menace pour le PS ? Le député socialiste Pierre Moscovici ne mâche pas ses mots pour parler du porte-parole de la LCR, qui a posé les bases, dimanche 29 juin, du Nouveau parti anticapitaliste. Il est « le rêve de Nicolas Sarkozy, qui souhaite qu’il soit à la gauche ce que Le Pen fut à la droite », écrit le candidat à la succession de François Hollande à la tête du PS dans une note intitulée « Le facteur ». Selon lui, c’est même une « arme du pouvoir – qui la voudrait fatale – contre les socialistes ».
« Je ne crois pas, pour ma part, à la rénovation véhiculée par la transformation de la LCR en un mystérieux parti anticapitaliste », poursuit le député socialiste. « Il n’y a pas, dans l’attitude de Besancenot et des siens, de souci de recherche des solutions, pas de prise en compte du monde tel qu’il est, de l’économie de marché, confondue de manière expéditive avec un capitalisme prédateur », lance-t-il. « J’ai débattu à plusieurs reprises avec lui sans jamais le sentir en empathie avec le PS, qu’il combat au contraire avec détermination », rappelle-t-il également. « La faveur de la LCR et de son chef se nourrit de nos divisions », regrette M. Moscovici.
A la gauche du PS, l’eurodéputé Benoît Hamon fait entendre un autre son de cloche. Le co-signataire d’une contribution avec Henri Emmanuelli estime que ce débat n’a pas lieu d’être. Pour lui, le Parti socialiste n’a pas attendu Olivier Besancenot pour perdre trois élections présidentielles successives. Et la tradition de la LCR a toujours été de « faire battre la droite ».
Constance Baudry
* LEMONDE.FR | 01.07.08 | 18h19 • Mis à jour le 01.07.08 | 18h19.