TOULOUSE, 28 fév 2008 (AFP) - En 2001, les Motivé(e)s, qui se présentaient comme « un mouvement de dynamique citoyenne » issu des quartiers toulousains, avait créé la surprise en emportant quatre sièges au conseil municipal de Toulouse. Ils sont présents cette année sur une liste appelée « Debout ! », constituée avec la LCR et le Collectif unitaire anti-libéral. Leur porte-parole, Salah Amokrane, entend « afficher une gauche décomplexée ».
Q : Comment s’explique l’alliance un peu surprenante des Motivé(e)s, issus du monde associatif, et de la LCR ?
Q : « Depuis l’élection de Sarkozy, et face à une droite décomplexée, on avait nous aussi envie d’afficher une gauche décomplexée. Nos pratiques et notre culture politiques sont certes différentes de la LCR, mais on a eu le sentiment qu’il fallait envoyer un message de radicalité que ne propose pas la gauche classique. Il fallait enfin de ne pas contribuer à la multiplication des candidats et des listes à gauche de la gauche, comme cela avait été le cas aux dernières présidentielles et législatives. Le retour venant des électeurs, c’était : »ça suffit« . On a tenu compte de ça. »
Q : Quel est le bilan de votre mandat municipal ?
R : « Il s’agissait d’avoir un pied dans l’institution et de faire un travail en relais avec les habitants et les associations sur le terrain, dans les quartiers. On a réussi à s’engouffrer dans des petites brèches, ça correspondait à une attente sociale dans la ville. Nous sommes par exemple à l’origine de la création d’un poste d’adjoint et d’une commission à l’égalité hommes-femmes au conseil municipal. Et nous avons lancé le projet d’un jumelage de Toulouse avec une ville palestinienne. »
Q : Quel plus apportent les Motivé(e)s en 2008 dans la campagne municipale toulousaine ?
R : « On sort d’un mandat et notre expérience nous permet d’imaginer comment on peut lutter au niveau municipal contre les discriminations. Face à l’image un peu dégradée de la politique, on a un gros travail d’explication à faire, pour dire en quoi cette politique ne se changera pas si on n’y prend pas part. Dans les années 60 et 70, le Parti communiste, les grandes fédérations d’Education populaire avaient mené un travail d’éducation populaire. Aujourd’hui, ça manque. Il nous faut réinvestir ce champ. »