Les élections législatives ont eu lieu, au Maroc, vendredi 7 septembre 2007, appuyées par un grand tapage médiatique ayant pour objectif de renforcer la légitimité du pouvoir marocain, en crise face à une situation sociale déplorable. Elles ont été marquées par une très faible participation (officiellement 37 %), malgré une campagne nationale et des intimidations notamment dans les campagnes.
L’Istiqlal (nationalistes), avec 52 sièges sur 325, est en tête, devant les islamistes du Parti justice et développement, avec 46 sièges, qui n’ont pas effectué le raz-de-marée attendu grâce au découpage électoral sur mesure du ministère de l’Intérieur. L’Union socialiste des forces populaires, parti historiquement de gauche, entrée dans le giron du pouvoir, n’a obtenu que 38 sièges au lieu de 50 en 2002. Les élections ont été boycottées par l’extrême gauche et les islamistes radicaux de Justice et bienfaisance. La principale leçon à retenir est que les masses laborieuses se sont désintéressées des élections, ce qui constitue un revers important pour le pouvoir.
Depuis 1977, date des premières élections, les politiques libérales ont mis le peuple marocain sous la coupe des institutions financières internationales à travers la dette extérieure. Les politiques de privatisation et les attaques contre la gratuité du service public de l’éducation et de la santé, se sont succédé. Le nombre de chômeurs n’a fait que progresser. Les libertés publiques ont continué à être bafouées, le sang a coulé dans des révoltes, à Casablanca, Fès, Tétouan,... et dans les centres de torture et geôles du pouvoir.
Le Parlement marocain a pour base une Constitution antidémocratique, qui rassemble tous les pouvoirs entre les mains d’une seule personne qui a le premier et le dernier mot. Il sert de façade démocratique à une politique imposée par une minorité de la classe dirigeante alliée de l’impérialisme mondial exploitant les richesses du pays. Le résultat de 30 années d’élections de ce type est sans appel : un champ de ruine, où le social n’existe plus, et où les jeunes rêvent de s’enfuir vers d’autres pays, espérant un avenir meilleur. Le changement ne viendra pas du Parlement.