La mort de dizaines de civils, les 3 et 4 mars, atteste une nouvelle fois, de manière dramatique, que la présence des troupes américaines et de l’Otan en Afghanistan est synonyme de massacres des populations civiles. Samedi 3 mars, selon les chiffres, entre une dizaine et une trentaine de civils ont été tués par les bombardements des forces de l’Otan sur « une position ennemie présumée », suite au lancement d’une roquette sur une base de la coalition.
Dimanche 4 mars, plus d’une dizaine de civils afghans sont tombés sous les balles des forces militaires américaines, en riposte à un attentat kamikaze à la voiture piégée et à des tirs à l’arme automatique d’insurgés. Ces massacres perpétrés par les troupes occidentales ont suscité des manifestations de rue suffisamment importantes pour que le président Hamid Karzai, pourtant à la botte des États-Unis, soit obligé de condamner ces violences et d’ordonner une enquête.
Cette situation de chaos ne fait que renforcer les talibans, qui annoncent une offensive prochaine contre les troupes d’occupation. Préventivement, mardi 6 mars, 4 000 soldats des « forces de stabilisation », avec l’aide de 1 000 militaires afghans, sont passés à l’assaut dans la province de Helmand, dans le sud du pays, un des lieux forts des talibans et de la culture du pavot. Mais, comme ce fut le cas de l’URSS dans les années 1980, les États-Unis et leurs alliés, dont la présence est de plus en plus honnie par la population, sont empêtrés dans un bourbier aussi inextricable qu’en Irak.