ATTAC Maroc salue la réélection du président Hugo Chavez Frias, le 3 décembre 2006, avec plus de 61% : une victoire écrasante et incontestable qui traduit la volonté manifeste du peuple vénézuelien de poursuivre le processus enclenché à l’échelle du pays par la révolution bolivarienne de démocratie populaire et de redistribution sociale.
Intervenant immédiatement après l’élection de Rafael Correa en Equateur, cette victoire confirme la volonté de plus en plus clairement affichée des peuples d’Amérique latine de se défaire du joug de l’impérialisme américain, de refuser ses diktats politiques, financiers, économiques et militaires. Elle vient renforcer le processus de récupération par les peuples latino-américains de leur souveraineté tant sur le plan politique que sur le plan économique et de remise en cause des règles du jeu imposées jusqu’ici par leur voisin nord-américain. Elle vient renforcer leur combat contre le consensus de Washington, la Zone de libre-échange des Amériques, l’étau de la dette et les diktats des institutions financières internationales.
Mais la portée de cette victoire dépasse largement le continent sud américain : en rompant les relations diplomatiques avec Israël pour protester contre les massacres des populations civiles en Palestine et au Liban, Chavez avait ouvert une brèche dans la démission des régimes -et tout particulièrement les régimes arabes- devant les projets impérialistes et sionistes dans la région et apporté une lueur d’espoir aux peuples irakien, afghan et palestinien vivant sous la terreur des bombes et de l’occupation.
La réélection triomphale de Chavez porte un coup dur à l’administration américaine fortement ébranlée par son incapacité à trouver une issue de sortie du bourbier irakien. Cette victoire insuffle un souffle nouveau à tous ceux qui se battent contre l’impérialisme, la guerre et la militarisation du monde et ouvre de nouvelles perspectives à ceux qui veulent combattre la résignation et le ralliement libéral et donner aux peuples les moyens de se réapproprier leur avenir et de décider des choix économiques culturels et sociaux autres que ceux qui leur sont imposés.
ATTAC-CADTM Maroc,
Le 4 décembre 2006