Ce titre semble une provocation : Gorz n’a-t-il pas fait, en 1980, ses « Adieux au Marxisme » ? Telle semble être l’opinion de beaucoup de ses partisans ou adversaires. Mais voici, par contraste, le point de vue d’un observateur intelligent, distant mais non dépourvu de sympathie, Alain Touraine, en 1993 : « André Gorz est le plus vraiment marxiste des penseurs européens et aussi - faut-il dire : mais aussi ? - le plus imaginatif et le plus activement antidoctrinaire. Avec lui le marxisme a la force libératrice qu’il avait chez...Marx, quand celui-ci critiquait le jacobinisme français ou la droite hégélienne ». [1] Le philosophe Arno Münster, gorzien éminent, constate à la fois sa distance et son attachement persistent au marxisme : « malgré le scepticisme dont il faut preuve concernant ce concept central de la sociologie marxiste, Gorz continue, après la publication d’Adieux au prolétariat, de raisonner et de penser dans le cadre de la plupart des autres concepts clés de la théorie marxiste, dans la perspective d’opérer une synthèse entre l’écologie politique et une critique de l’économie politique expurgée de ses dogmes ». [2] Enfin, Françoise Gollain, une autre gorzienne importante, résume ainsi son itinéraire : « Contre la tradition marxiste dominante et de nombreux écrits de Marx lui-même d’une part, et contre une écologie entretenant le statu-quo d’autre part, il a voulu s’inspirer du Marx humaniste, antiproductiviste et libertaire, penseur de l’avénément d’une société de l’association ».[3] Que faut-il conclure ?
Sans aucun doute, le Gorz des années 1960 ou 70 se situait dans le camp du marxisme ; un marxisme existentialiste, proche de Sartre, qui avait proclamé dans Questions de méthode : « le marxisme est l’horizon indépassable de notre temps ». En 1968-70 Gorz tend vers un gauchisme tiers-mondiste que, selon son biographe Willy Gianinazzi, « on peut aisément rapprocher en France des positions neotrotskystes de la Jeunesse communiste revolutionnaire (JCR) » de Daniel Bensaïd. [4] Au cours des années 1970 il est proche aussi d’un grand marxiste hétérodoxe, Herbert Marcuse, avec lequel il maintiendra un dialogue constant. Mais avec Adieux au prolétariat (1980) n’a t-il pas pris congé, de forme définitive, avec toutes les idées marxistes ? Le principal intéressé peut nous donner la réponse la plus pertinente à cette question. Voici ce qu’on trouve dans un entretien avec Marc Robert, publié dans Ecorev en 2005 :
« Adieux n’avait rien d’une critique du communisme, au contraire. Je m’en prenais aux maoistes, à leur culte primitiviste d’un prolétariat mythique (...). C’est aussi une critique acerbe de la social-démocratisation du capitalisme à laquelle se réduisait le marxisme vulgaire, et de la glorification du travail salarié. »[5]
Certes, en refusant la centralité de la lutte de classes, et le rôle émancipateur du prolétariat, Gorz s’éloignait de deux thèses fondamentales du marxisme – et non seulement dans sa forme maoïste ou social-démocrate. Dans le livre de 1980 il a tenté de remplacer la classe ouvrière par la « non-classe des non-travailleurs »... C’était une hypothèse bien hasardeuse, qu’il semble abandonner par la suite, sans pour autant revenir au « prolétariat ». Il va même jusqu’à dire, dans un entretien avec des interlocuteurs brésiliens en 2005, que « travail et capital sont fondamentalement complices par leur antagonisme pour autant que ’gagner de l’argent’ est leur but déterminant ». Il semble ici réduire le point de vue des travailleurs au syndicalisme corporatiste le plus borné... [6] Pourtant, en 1983, dans Les Chemins du paradis, il avait développé une vision bien plus nuancée de cet antagonisme : « C’est par le fait de tout ramener à des catégories économiques que le capitalisme est un antihumanisme (...) Les revendications ouvrières les plus fondamentales et les plus radicales ont été des combats contre la logique économique, contre la conception utilitaire, échangiste, quantitativiste du travail et de la richesse ». [7] Curieusement, dans le même texte de 2005 on trouve l’idée, qui me semble essentielle, de la convergence entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas un travail : la stratégie de domination du capital, écrit-il, consiste à « empêcher que travailleurs et chômeurs s’unissent pour exiger un autre partage du travail et de la richesse socialement produite ». [8]
En tout cas, il est évident que l’appropriation du marxisme par Gorz est séléctive. Si l’on peut parler d’un marxisme de Gorz - ou, si l’on prefère, d’un attachement à la pensée de Marx et de certains marxistes hétérodoxes, de Marcuse et Jean-Marie Vincent à Robert Kurz - c’est surtout à propos de deux questions - il est vrai, essentielles - qui sont au cœur de son engagement écologique, ou, pour reprendre le terme utilisé par Françoise Gollain, écosocialiste : l’anticapitalisme, et l’alternative communiste comme civilisation du temps libre. Essayons d’analyser ces deux moments, en nous référant principalement au recueil Ecologica, qui rassemble des textes de différentes périodes, et qui constitue une sorte de testament politico-théorique d’André Gorz.
L’anticapitalisme
Comme l’observe à juste titre Willy Gianinazzi, la critique marxienne du capital « demeure pour Gorz irremplaçable : il n’aura de cesse de s’appuyer sur elle ». [9] Cette critique gorzienne du mode de production capitaliste, loin de s’adoucir, semble se radicaliser de plus en plus à partir de 1980, notamment en rapport avec sa réfléxion sur l’écologie. Par exemple, dans l’interview avec Marc Robert cité ci-dessus, il observe :
« L’écologie n’a toute sa charge critique et éthique que si les dévastations de la Terre, la destruction des bases naturelles de la vie sont comprises comme les conséquences d’un mode de production, et que ce mode de production exige la maximisation des rendements et recourt à des techniques qui violent les équilibres biologiques. » Et inversement : l’écologie politique, avec sa théorie critique des besoins « conduit en retour à approfondir et à radicaliser encore la critique du capitalisme ». [10]
Dans son analyse critique des dégats écologiques du capitalisme, il se refère directement à certains passages du Capital. Par exemple, dans l’entretien avec les brésiliens de l’Unisinos (2005), il signale :
« Sous l’angle écologique, l’accélération de la rotation du capital conduit à exclure tout ce qui diminue dans l’immédiat le profit. L’expansion continuelle de la production industrielle entraîne donc un pillage accéléré des ressources naturelles. Le besoin d’expansion illimitée du capital le conduit à chercher à abolir la nature et les ressources naturelles pour les remplacer par des produits fabriqués, vendus avec profit. (...) Ce que Marx écrivait il ya cent quarante ans dans le livre premier du Capital est d’une étonnante actualité ». Suit le célébre passage du Capital où Marx constate que « chaque progrès de l’agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l’art d’exploiter le travailleur, mais encore dans l’art de dépouiller le sol ; chaque progrès dans l’art d’accroître sa fertilité pour un temps, un progrès dans la ruine de ses sources durables de fertilité ». [11]
Curieusement on trouve peu de critiques de Gorz aux limites de la réfléxion écologique chez Marx. Il ne reprend pas à son compte les attaques de nombreux écologistes (Alain Lipietz, parmi d’autres) contre le supposé « prométhéisme » de Marx. Le débat, qui a beaucoup occupé les éco-marxistes américains, depuis les années 1980 jusqu’au aujourd’hui, sur les avancées et les contradictions de Marx et Engels sur la question du rapport à la nature, ne semble pas l’intéresser. Apparemment il ne connaît pas les travaux de James O’Connor et Joel Kovel, redacteurs de la revue Capitalism, Nature and Socialism, ou, dans les années 2000, de John Bellamy Foster et Paul Burkett, de la Monthly Review.
La critique du capitalisme et l’urgence de sortir de ce système destructif gagnent une nouvelle dimension avec le changement climatique. Dans un de ces derniers écrits, lui aussi destiné à Ecorêv, « La sortie du capitalisme a déjà comencé » (2017) , Gorz insiste :
« La question de la sortie du capitalisme n’a jamais été plus actuelle. Elle se pose en des termes et avec une urgence d’une radicalité nouvelle ». Rejettant les illusions de l’écologie social-libérale dans un capitalisme vert, il se rallie à une version résolument anticapitaliste de la décroissance et pose la nécessité, à la lumière de la crise climatique, d’un changement civilisatoire radical :
« Il est impossible d’éviter une catastrophe climatique sans rompre radicalement avec les méthodes et la logique économique qui y menent depuis cent cinquante ans. (...) La décroissance est donc un impératif de survie. Mais elle suppose une autre économie, un autre style de vie, une autre civilisation, d’autres rapports sociaux ». [12]
Mais il existe un autre aspect de l’analyse gorzienne du capital où il est proche de certains écrits de Marx : l’optimisme technologique... Par exemple, dans le Capital I, Marx affirme : « La socialisation du travail et la centralisation de ses ressorts matériels arrivent à un point où elles ne peuvent plus tenir dans leur enveloppe capitaliste. Cette enveloppe se brise en éclats. L’heure de la propriété capitaliste a sonné. (…) La production capitaliste engendre elle-même sa propre négation avec la fatalité qui préside aux métamorphoses de la nature ».[13] Personnellement, en tant que « éco-marxiste », je m’inscrit en faux contre ce genre de raisonnement...Non seulement parce que les « fatalités » n’existent pas dans l’histoire sociale, mais aussi parce que le capitalisme n’est pas seulement une « enveloppe » : il détermine la nature même de la production et des forces productives.
Or, on retrouve l’argument de Marx chez Gorz, sous une forme modifiée, à la lumière des changements technologiques contemporains (l’informatique, Internet, etc). Il semble convaincu que, grâce aux logiciels libres, « la propriété privée des moyens de production et donc le monopole de l’offre deviennent progressivement impossibles (...). Il s’agit là d’une rupture qui mine le capitalisme à sa base » ; ou encore, que « le capitalisme lui-même, sans le vouloir, travaille à sa propre extinction en développant les outils d’une sorte d’artisanat high tech ». [14] Bref, comme le constate Willy Gianinazzi, le logiciel libre a nourri « les espoirs les plus utopiques, voire infondés de Gorz ». [15] Françoise Gollain se distancie elle aussi de cet optimisme technologique, en constatant, avec acuité, son affinité avec certaines analyses de Marx : « L’assertion selon laquelle ’ c’est le capitalisme lui-même, qui, sans le vouloir, travaille à sa propre extinction (...)’, porte la marque indéniable de la conception marxienne du rôle révolutionnaire de l’évolution de la structure de la production ». [16]
Heureusement Gorz échappe au piège de ce fatalisme optimiste, c’est-à-dire la croyance dans une auto-destruction du capitalisme - croyance partagé, dans une large mesure, par Robert Kurz et les théoriciens de la critique de la valeur – grâce à son humanisme marxiste sartrien, allèrgique aux déterminismes et assoiffé de liberté. Par exemple, dans Métamorphoses du travail (1988) il s’affranchit clairement de tout automatisme de ce genre :
« Nous ne serons libérés par un déterminisme matériel et comme à notre insu. Le potentiel de libération qu’un processus contient ne s’actualise que si les homes s’en emparent pour se faire libres ». [17]
L’autre correction apportée par Gorz est, comme l’observe F. Gollain, la prise de conscience de l’ambivalence structurelle des nouvelles technologies, comme la micro-électronique, qui peuvent servir autant à l’hypercentralisation qu’à l’autogestion. [18] Sans adhérer à la technophobie de certains écologistes, Gorz n’est pas moins persuadé que « le socialisme ne vaut pas mieux que le capitalisme s’il ne change pas d’outils ». Dans l’entretien avec Marx Robert il reprend cette formule déjà présente dans Ecologie et Politique (édition de 1978), et l’explique ainsi (en se référant encore une fois aux Grundrisse) : si la classe ouvrière s’emparait des moyens de production du capitalisme sans les changer radicalement « elle finirait pas reproduire (comme cela s’est fait dans les pays sovietisés) le même système de domination » - et, pourrait-on ajouter, le même système de destruction de l’environnement. [19]
Le communisme, civilisation du temps libre
Gorz n’est pas seulement rédévable à Marx dans sa critique du capitalisme, mais aussi dans sa conception de cet autre mode de production, de cette autre civilisation qu’il appelle de ses voeux : le socialisme. Voici ce qu’il écrit dans Adieux au prolétariat, son livre apparemment le plus éloigné du marxisme :
« Seul le socialisme – c’est-à-dire : seule une façon de produire dégagée de l’impératif du profit maximum, gérée dans l’intérêt de tous et par tous ceux qui y concourent – seul le socialisme peut se payer le luxe de rechercher la plus grande satisfaction au moindre coût possible. Seul il peut rompre avec la logique du profit maximum, du gaspillage maximum, de la production et de la consommation maximum, et de la remplacer par le bon sens économique : le maximum de satisfaction avec le minimum de dépense. (...) L’utilisation du terme ’socialisme’ est d’ailleurs ici impropre. C’est plutôt de communisme qu’il faudrait parler (...) ». Et il poursuit quelques lignes plus loin : « L’idée même (...) que la poursuite du ’plus’ et ’mieux’ puisse le céder à la poursuite de valeurs extra-économiques et non marchandes, cette idée est étrangère à la société capitaliste. Elle est, en revanche, essentielle au communisme (...) ». [20]
Ce qui signifie, traduit en termes écologiques : seul le socialisme/communisme peut dépasser le productivisme et le consumérisme qui conduisent à la destruction de l’environnement naturel. Bien entendu, le communisme dont parle Gorz n’est pas celui des pays du prétendu « socialisme réel », mais une sorte d’eco-communisme d’un type nouveau.
La signification humaine et écologique du communisme est celle d’une civilisation du temps libre. Il se refère ici à un passage célèbre de Marx, dans le volume III du Capital :
« Le règne de la liberté commence là ou finit le travail déterminé par le besoin et les fins extérieures : par la nature même des choses, il et en dehors de la sphère de la production matérielle. (...) La liberté dans ce domaine ne peut consister qu’en ceci : l’être humain socialisé (vergesellschafte Mensch), les producteurs associés, règlent rationnellement ce métabolisme (Stoffwechsel) avec la nature, le soumettant à leur contrôle collectif, au lieu d’être dominés par lui comme par un aveugle pouvoir ; ils l’accomplissent avec les efforts les plus réduits possibles, dans les conditions les plus dignes de leur nature humaine et les plus adéquates à cette nature. C’est au-delà de ce règne que commence le dévéloppement des puissances de l’être humain, qui est à lui-même sa propre fin, qui est le véritable règne de la liberté, mais qui ne peut s’épanouir qu’en s’appuyant sur ce règne de la nécessité. La réduction de la journée de travail est la condition fondamentale. » [21]
Gorz traduit cette approche en termes écologiques, dans plusieurs de ces écrits ; par exemple dans un article de 1992 dans la revue Actuel Marx : « Le sens fondamental d’une politique écosociale (...) c’est de rétablir politiquement la corrélation entre moins de travail et moins de consommation d’une part, plus d’autonomie et plus de sécurité existentielles, d’autre part, pour chacun et chacune. Il s’agit, autrement dit, de garantir institutionnellement aux individus qu’une réduction générale de la durée de travail ouvrira a tous (...) une vie plus libre, plus détendue et plus riche ». [22]
Il se refère aussi souvent à un passage des Grundrisse de Marx, où celui-ci proclame : « Le libre développement des individualités et (...) la réduction à un minimum du travail nécessaire de la société (deviennent le but de la production), à quoi correspond alors le développement artistique, scientifique, etc, des individus (...). Ce n’est plus alors la durée du travail mais le temps libre qui est la mesure de la richesse ». [23] Commentant ce passage et d’autres semblables dans les Grundrisse, Gorz écrit dans un texte de 2001 : « Considérer le dévéloppement des facultés humaines comme création de richesse, c’est déjà, en effet, abandonner une conception marchande-utilitaire-économiste de la richesse. Prendre le développement humain comme fin en lui-même, c’est à dire qu’il vaut pour soi, indépendement de son utilité économique immédiate ».[24] Cette rupture avec la conception capitaliste de la richesse est, pour Gorz, un pas essentiel vers une nouvelle civilisation écologique, au délà du productivisme et du consumisme. Dans un essai significativement intitulé « Bâtir la civilisation du temps libéré » (1993) il appelle de ses voeux « une société dans laquelle la richesse se mesurera au temps liberé du travail, au temps disponible pour les activités qui portent leur sens et leur fin en elles-mêmes et se confondent avec l’épanouissement de la vie ». [25] Cet argument est donc directement inspiré par les écrits de Marx, mais, là aussi, Gorz leur donne une dimension nouvelle, socio-écologique, qui n’est pas nécéssairement présente chez l’auteur des Grundrisse.
Dans le passage du Capital III ci-dessus, Marx fait référence aux « producteurs associés, règlent rationnellement ce métabolisme avec la nature, le soumettant à leur contrôle collectif » : c’est l’idée de la planification socialiste de la sphère du travail nécéssaire qui est ici suggérée. Le concept de planification n’est pas souvent présent dans les écrits de Gorz, qui semble l’identifier à la planification centralisée bureaucratique de l’Union Soviétique stalinienne ; mais on le trouve, formulé dans des termes explicitement marxiens, dans... Adieux au proletariat ; c’est d’ailleurs un passage répris dans Ecologica :
« La sphère de la nécessité, et donc du temps de travail socialement nécessaire, ne peut être réduit au minimum que par une coordination et une régulation aussi efficaces que possible des flux et des stocks : c’est-à-dire par une planification démultipliée (articolata) (...) La seule fonction d’un Etat communiste est de gérer la sphère de la nécessité (qui est aussi celle des besoins socialisés) de telle manière qu’elle ne cesse de se rétrécir et de rendre disponibles des espaces croissants d’autonomie ». [26]
Pour conclure : Gorz était-il marxiste ? Si l’on considère qu’existent, selon la belle formule d’André Tosel, « mille marxismes », ne pourrait-on pas imaginer aussi un « marxisme gorzien » ? Je ne le pense pas. Pour commencer, Gorz lui-même ne se reconnaîtrait pas dans une telle définition, après 1980. Il me semble plus juste et plus approprié, de parler d’une présence du marxisme dans sa pensée. Une pensée qu’on pourrait caractériser comme un socialisme écologique - ou, selon les gorziens Arno Münster et F. Gollain, un écosocialisme - qui s’inspire de Marx et de certains marxistes hétérodoxes dans sa critique de la société (capitaliste) existante, et dans sa formulation d’un projet de société (socialiste) alternatif. Comme le suggère le titre de cet article, il y a du marxisme chez Gorz, et son œuvre, une des plus importantes dans l’écologie critique du 20e siècle, n’est pas compréhensible sans cette dimension.
Michael Löwy
[1] Cité par Willy Gianinazzi, André Gorz, une vie, Paris, La Decouverte, 2017, p. 250.
[2] Arno Münster, André Gorz ou le socialisme difficile, Paris, Lignes, 2008, pp. 44-45.
[3] Françoise Gollain, Andre Gorz, pour une pensée de l’écosocialisme, Le passager clandestin, série « Les précurseurs de la décroissance », 2014, p. 10.
[4] W.Gianinazzi, op.cit. p. 129.
[5] André Gorz, Ecologica, Paris, Galilée, 2008, p.18 ;
[6] In Ecologica, p. 133.
[7] A.Gorz, Les Chemins du paradis. L’agonie du capital, Paris, Galilée, 1983, p. 101.
[8] In Ecologica, p. 143.
[9] W.Gianinazzi, André Gorz, p. 216.il est
[10] Ecologica, p. 15.
[11] Ecologica, pp. 137-139. Soit dit en passant, ce texte est important comme dénonciation, par Marx, du progrès capitaliste comme « progrès destructif ».
[12] Ecologica, p. 29.
[13] Marx, Le Capital, trad. Joseph Roy, Paris, Editions Sociales, 1969, tome I, pp. 566-567.
[14] Ecologica, pp. 39, 116.
[15] W.Gianinazzi, André Gorz, p. 319.
[16] F.Gollain, André Gorz, pp. 51-52.
[17] A.Gorz, Métamorphoses du travail, quête de sens. Critique de la raison économique, Paris, Galilée, 1988, pp. 225-226.
[18] F.Gollain, André Gorz, p. 49.
[19] A.Gorz, Ecologica, p. 17. Il est surprenant que dans cet entretien avec Marc Robert, qui est sans doute un des textes les plus importants du dernier Gorz, la classe ouvrière ré-apparaît comme sujet de la transformation sociale...
[20] Ecologica, pp.98-100.
[21] Cité d’après Karl Marx, Morceaux Choisis, trad. Henri Lefebvre et Norbert Gutermann, Paris, Gallimard, 1934, pp. 234-235. Traduction légèrement corrigée par nous, voir Marx, Engels, Werke, vol. 25, Berlin, Dietz Verlag, 1968, p.828.
[22] Ecologica, pp. 66-67.
[23] Marx, Grundrisse des Kritik der politischen ökonomie, Berlin, Dietz Verlag, 1953, p.596. Traduction en français par Gorz lui-même, cf. W.Gianinazzi, André Gorz, pp. 104-105.
[24] A.Gorz, « Richesse, travail et revenu garanti », 2001, cité par W.Gianinazzi, Op.cit. p.305 ;
[25] A.Gorz, « Bâtir la civilisation du temps liberé » (1993), cité par W.Gianinazzi, Op.cit. p.299.
[26] Ecologica, pp. 104-105.