Comment s’est formé ce rapprochement entre les organisations de chômeurs et précaires ?
Évelyne Perrin - Depuis avril 2006, plusieurs séances de travail ont réuni les organisations de chômeurs, auxquelles se sont joints la Coordination des intermittents, Génération précaire, Act Up, le Collectif pour le droit des femmes. L’Union syndicale Solidaires s’est également intéressée aux travaux et signe le texte. La Confédération CGT, rencontrée, s’est déclarée d’accord avec les conclusions. Elle en fera état dans les négociations. Mais la CGT-chômeurs semble plus réservée. Nous avons également vu la CFTC, et nous espérons bientôt rencontrer la CGC et FO. La CFDT n’a pas répondu. Nous avons constaté de larges points communs, sur la garantie des droits et la continuité des revenus, entre Solidaires et la CGT.
Quel est votre principale revendication ?
É. Perrin - Notre objectif est d’avoir un statut avec formation professionnelle et un revenu garanti pour passer d’un emploi à l’autre. Ce revenu doit être égal ou référé au Smic, ce qu’exigent aussi la CGT et Solidaires, même si nous avons encore des débats entre nous. Nous voulons obtenir un fonds national de financement assis sur des cotisations sociales avec une assiette élargie, avec des abondements de l’État (taxation du capital, reversement des aides aux entreprises). Le tout serait géré par les syndicats, le patronat, l’État, mais avec un contrôle des organisations de chômeurs. Notre but est de parvenir à un système unique d’indemnisation qui couvre tout le monde : ceux qui sont à l’Assedic, ceux qui touchent les minima sociaux, ceux qui n’ont rien.
Encart
Propositions
Ont participé à l’élaboration des revendications : AC !, Apeis, Collectif national pour les droits des femmes, Coordination des intermittents et précaires, Génération précaire, MNCP, Stop précarité. La plateforme () est également signée par l’Union syndicale Solidaires. Après avoir fait un historique de la dégradation du régime d’indemnisation des chômeurs, décrit l’augmentation structurelle de la précarité, le document revendique « l’accès de tous les chômeurs et précaires [...] à un statut de vie sociale et professionnelle garantissant dans tous les cas [...] le maintien d’un revenu individuel ayant pour référence le Smic revalorisé ». Il demande « la création d’un fonds national pour l’indemnisation et la formation, interprofessionnel et mutualisé [...], basé sur une nouvelle répartition de la richesse produite [...], abondé par une nouvelle forme de prélèvement social [...] et par des versements de l’État [notamment aides aux entreprises, NDLR]. »
D. M.