8 juillet : « La reproduction du scénario égyptien en Tunisie est fort probable », a estimé, hier le coordinateur général du Front populaire Hamma Hammami.
Il a, dans ce contexte, annoncé la tenue, demain, d’une réunion qui devra regrouper des partis politiques et des organisations pour discuter de certaines questions soulevées par le FP, dont notamment la dissolution de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et du gouvernement et la formation d’un gouvernement de salut national.
Des invitations ont été adressées à :
* l’Union pour la Tunisie,
* l’Alliance démocratique,
* quatre partis de gauche,
* Union générale tunisienne du travail (Ugtt)
* Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica)
pour prendre part à cette réunion, a indiqué Hamma Hammami lors d’une cérémonie organisée, à l’occasion du 35e anniversaire du Mouvement des démocrates socialistes (MDS) (Camp Ahmed Khaskhoussi).
Le Front Populaire, a-t-il affirmé, assumera son entière responsabilité dans son appel, il y a deux jours, en faveur de :
* la dissolution de l’ANC,
* la formation d’un gouvernement de salut national,
* la mise en place d’une commission d’experts pour la rédaction de la Constitution.
« Le pays est au seuil de la faillite. La légitimité électorale du gouvernement et de l’ANC a pris fin le 23 octobre dernier et l’autorité transitoire a perdu sa légitimité », a-t-il ajouté. Le Front populaire englobe 12 partis et mouvements nationalistes et de gauche.
Hamma Hammami dans « La Presse » du 9 juillet
(...) Contacté, Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire, a éclairé notre lanterne concernant les objectifs de cette réunion : « Il s’agit de trouver des propositions afin d’accélérer et de mettre fin à cette deuxième phase transitoire qui semble s’éterniser. Parmi les propositions : l’appel à la dissolution du gouvernement afin de mettre fin à cette phase de transition interminable et de mettre en place un gouvernement de salut national, formé de compétences dont la mission serait de gérer les affaires courantes, de préparer et d’organiser des élections législatives et présidentielle libres et démocratiques sur fond d’une Constitution démocratique représentant tous les Tunisiens.
Nous proposons également la dissolution de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et la mise sur pied d’une commission d’experts pour achever la constitution et accélérer l’élection de la nouvelle Isie (Instance supérieure indépendante des élections) ».
Le Front populaire et Nida Tounès appellent, toujours selon Hamma Hammami, toutes les forces progressistes politiques et de la société civile à participer à cette réunion « afin de mettre un terme au gouvernement de la Troïka qui manœuvre pour gagner du temps et rester indéfiniment au pouvoir. Cela au détriment de l’intérêt général du peuple et du pays ».
Concernant l’argument de la légitimité de la Troïka, Hamma Hammami n’y va pas de main morte : « On ne va pas se croiser les bras pour cette question de légitimité, laquelle a pris fin, à nos yeux, le 23 octobre 2012. Je pense que la légitimité (Echariiya) n’est qu’un mot creux qui n’a plus de sens, constituant juste un alibi que rumine le mouvement Ennahdha dans le but d’accaparer indéfiniment le pouvoir ».
Mais n’est-ce pas là une manière de vouloir reproduire le scénario égyptien ?
La réponse du porte-parole du Front populaire est claire : « Si le peuple tunisien le décide, il ne demandera pas l’avis de la Troïka. Ce qui s’est passé en Egypte pourrait se produire en Tunisie. Car les mêmes causes, soit la situation économique et sociale précaire, l’accaparement du pouvoir politique par un seul parti politique, produisent forcément les mêmes effets ». (...)