Nicole Mencherini, l’une des fondatrices de la LCR dans les Bouches-du-Rhône, vient de disparaître, emportée par un cancer aux premiers jours de sa retraite, à l’âge de 61 ans. Nicole, avec son mari Robert, devenu depuis le principal historien du mouvement ouvrier régional, avait rallié la JCR naissante dès 1966. Dans l’après-68, tous deux furent les principaux animateurs de notre courant à Marseille, organisateurs et formateurs inlassables des jeunes militants qui découvraient alors le trotskysme.
Dirigeante régionale de premier plan, puis membre du comité central, Nicole joua, dans les années 1970, un rôle décisif dans la construction de la LCR dans les Bouches-du-Rhône, notamment dans le développement de son « travail ouvrier ». Ces responsabilités politiques ne l’empêchèrent pas d’être aussi l’une des toutes premières à s’engager dans le combat féministe, dont elle devint l’une des principales figures à Marseille. Initiatrice de la première commission femme de la LCR sur la ville, elle fut de celles qui nous ont progressivement convaincu, mais non sans mal, de l’importance de ce combat.
Si les années 1980 la virent, comme beaucoup d’autres, prendre peu à peu ses distances avec l’organisation et se recentrer sur sa vie professionnelle d’enseignante, puis de chercheuse en pédagogie, elle poursuivit jusqu’au bout des activités militantes, en particulier dans le Snesup, syndicat dont elle était l’une des responsables pour l’IUFM d’Aix-Marseille. Elle restait des nôtres. Nous ne l’oublierons pas. Nous assurons Robert, qui fut son compagnon pendant 40 ans, de toute notre amitié.