Mardi 13 novembre 2012, François Hollande a tenu sa première conférence de presse à l’Elysée. Après les annonces choc du Pacte pour la compétitivité, le président s’est défendu d’opérer un « tournant libéral » dans l’action du gouvernement, revendiquant la « normalité » et la « continuité ». Mais c’est surtout la continuité avec les politiques menées par Nicolas Sarkozy qui est frappante.
Sur la compétitivité, le Président annonce qu’il souhaite mettre en œuvre un « socialisme de l’offre » ; au programme, 20 milliards de réductions d’impôts pour les entreprises (alors même que le gouvernement en appelle à la rigueur budgétaire…). Avec des justifications empruntées au MEDEF : il faut soigner les grandes entreprises pour qu’elles créent de l’emploi.
Ces cadeaux fiscaux – offerts sans aucune garantie qu’ils servent à l’investissement – seront financés par une baisse de la dépense publique, avec de nouvelles coupes en vue dans les services publics et la protection sociale, et une augmentation de la TVA – l’impôt le plus injuste, puisqu’il touche également riches et précaires.
Non seulement ces mesures vont toucher les populations les plus précaires, mais elles vont contribuer à réduire davantage la consommation, l’activité, et accroître la récession. François Hollande, candidat, n’avait pas de mots assez durs pour critiquer la TVA sociale du gouvernement Sarkozy : il s’apprête pourtant, ni plus ni moins, à la reprendre à son compte !
Ce ne serait pas une première, puisque le président a déjà repris à son compte le traité budgétaire, négocié par son prédécesseur. Lorsqu’on lui demande si l’austérité qu’il impose ne mène pas la zone euro dans le gouffre en provoquant la récession généralisée, il rappelle qu’il a « réorienté » l’Europe et que « l’austérité à perpétuité » n’est pas une solution.
Mais personne n’est dupe de la portée du Pacte de croissance vanté par le président : les sommes qu’il mentionne sont dérisoires comparées à l’ampleur des coupes prévues dans les budgets publics dans le cadre du Pacte budgétaire. Pour le reste, la croissance, c’est la compétitivité, mais aussi peut-être les gaz de schistes, dont l’exploitation pourrait être autorisée « en cas de progrès de la recherche ».
Alors que sont évoqués les manifestations prévues le 14 novembre dans toute l’Europe contre l’austérité et pour de vraies alternatives européennes, l’hypocrisie atteint des sommets : Hollande annonce qu’il est du côté de ceux qui pensent que « l’austérité généralisée » n’est pas une solution… et qu’il pourrait reprendre à son compte les slogans des manifestants !
Mais ceux qui vont faire la grève, et manifester contre les politiques promues par les institutions et les dirigeants européens ne sont pas dupes : François Hollande a tiré une croix sur ses promesses d’un changement en Europe, et le gouvernement français a choisi d’assumer tous les dogmes de la politique néolibérale. Comme Papandréou et Zapatero avant lui, Hollande a choisi de se mettre au service des marchés.
Face à ce « virage libéral », Attac France, avec les Attac en Europe, se mobilisera le 14 novembre et au-delà pour organiser et coordonner une riposte nécessaire en France comme en Europe.
Attac France, le 14 novembre 2012
La cohérence de Hollande, la normalisation de l’austérité
A l’occasion de sa première conférence de presse, Hollande devait, démontrer qu’il y avait bien un pilote dans l’avion. Sur un ton qui se voulait solennel, il s’est attaché à donner de lui l’image du chef d’Etat, responsable, avec « hauteur et élévation » ! De la fausse humilité à l’autosatisfaction, beaucoup de baratin pour faire son propre éloge et promouvoir une politique répondant, aux seules exigences, du Medef !
Le rapport Gallois est devenu sa feuille de route. « Le pacte de confiance », ce sont 20 milliards de cadeaux au patronat, 20 milliards que les salariéEs vont devoir payer, et ce dès 2013 par la hausse de la TVA, la réduction des dépenses de services publics. Une politique qui vient aggraver les conséquences de la règle d’or de l’austérité du pacte budgétaire européen qu’Hollande a fait adopter par le parlement au nom de la lutte contre les déficits et la dette. Oublié l’adversaire de la finance !
Le changement façon Hollande, c’est la continuité et l’aggravation de la politique de la droite. La justice et l’emploi, c’est pour demain. Etrange façon de respecter ses engagements ! Sans oublier les hésitations sur le mariage homosexuel, la dérobade sur le droit de vote des étrangers, l’hypocrite justification de la scandaleuse extradition d’Aurore Martin ou la répression policière qui vise les opposants à l’« Ayraultport » de Notre-Dame-Des-Landes dont Hollande a oublié de parler.
Le changement, il est du côté de celles et ceux qui demain, ici, comme en Grèce, au Portugal, dans tous les pays d’Europe seront en grève ou manifesterons contre les politiques d’austérité loin de soutenir le pacte budgétaire comme Hollande a osé le prétendre.
NPA, Montreuil, le 13 novembre 2012
F. Hollande : plaidoyer pour l’austérité
A l’occasion de sa première conférence de presse, Hollande devait, démontrer qu’il y avait bien un pilote dans l’avion. Sur un ton qui se voulait solennel, il s’est attaché à donner de lui l’image du chef d’Etat, responsable, avec « hauteur et élévation » ! De la fausse humilité à l’autosatisfaction, beaucoup de baratin pour faire son propre éloge et promouvoir une politique répondant, aux seules exigences, du Medef !
Le rapport Gallois est devenu sa feuille de route. « Le pacte de confiance », ce sont 20 milliards de cadeaux au patronat, 20 milliards que les salariéEs vont devoir payer, et ce dès 2013 par la hausse de la TVA, la réduction des dépenses de services publics. Une politique qui vient aggraver les conséquences de la règle d’or de l’austérité du pacte budgétaire européen qu’Hollande a fait adopter par le parlement au nom de la lutte contre les déficits et la dette. Oublié l’adversaire de la finance !
Le changement façon Hollande, c’est la continuité et l’aggravation de la politique de la droite. La justice et l’emploi, c’est pour demain. Etrange façon de respecter ses engagements ! Sans oublier les hésitations sur le mariage homosexuel, la dérobade sur le droit de vote des étrangers, l’hypocrite justification de la scandaleuse extradition d’Aurore Martin ou la répression policière qui vise les opposants à l’« Ayraultport » de Notre-Dame-Des-Landes dont Hollande a oublié de parler.
Le changement, il est du côté de celles et ceux qui demain, ici, comme en Grèce, au Portugal, dans tous les pays d’Europe seront en grève ou manifesterons contre les politiques d’austérité loin de soutenir le pacte budgétaire comme Hollande a osé le prétendre.
Gauche anticapitaliste (GA), le 13 novembre 2012